Tipaza

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Tipaza,

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Albert Camus est un fils de l Algérie. Celle des pieds-noirs, les plus modestes du quartier de Belcourt, à Alger. Journaliste, écrivain, prix Nobel 1957, il vit la guerre d Algérie comme un déchirement, l humanisme de son oeuvre étant battu en brèche par les courants intellectuels de gauche autour de Jean-Paul Sartre. Il meurt dans un accident de voiture en 1960. Réalisation : Thomas Briat (France, 2018) Présentation : Frédéric Mitterrand.https://tipaza.typepad.fr/mon_weblog/2020/10/les-%C3%A9crivains-au-p%C3%A9ril-de-la-guerre.html Noces à TipazaL auteur fait partager sa passion pour un lieu magique qui célèbre les noces de l homme et de la mer , tout d abord à travers des impressions sensorielles face à un paysage hors du temps où d antiques vestiges de la culture humaine s intègrent à la luxuriance d une nature sauvage.L auteur suggère, par ailleurs, la dimension initiatique du site de Tipasa dont la splendeur majestueuse invite à un effort d ajustement de tout l être.Exprimant la conciliation du bonheur et du plaisir dans l harmonie retrouvée, il invite à une sagesse de l acquiescement au monde, entre révolte et résignation. Bien que le texte soit rédigé au présent et au passé, la dimension du futur y est présente : Noces à Tipasa reflète l enthousiasme d une initiation au monde dont Camus pressent qu elle marquera son destin d un caractère magique . Un peu avant midi, nous revenions par les ruines vers un petit café au bord du port. La tête retentissante des cymbales du soleil et des couleurs, quelle fraîche bienvenue que celle de la salle pleine d’ombre, du grand verre de menthe verte et glacée ! Au-dehors, c’est la mer et la route ardente de poussière. Assis devant la table, je tente de saisir entre mes cils battants l’éblouissement multicolore du ciel blanc de chaleur. Le visage mouillé de sueur, mais le corps frais dans la légère toile qui nous habille, nous étalons tous l’heureuse lassitude d’un jour de noces avec le monde. » TipazaDerrière les ruines de TipazaLe soleil vient de disparaitreEt j ai de l or au bout des doigtsTes cheveux bouclent sur le colDe ta chemise blanche comme soieJ ai 14 ans 15 ans à peineEt dans le ciel bleu je me noieAu loin je vois la silhouetteDe mon père détachée du cielUne mélodie tourne dans ma têteLa voix de ma mère éternelleAutour de l astre La mer est rougeEt mes pas roulent sur les pierresAu loin le chenoua qui ne bougeJamais assis dans la lumièreMa robe à fleurs tout à l enversI Insouciance de l adolescenseEncor baignés de mon enfanceMes rires ont traversé la merAujourd hui loin ,quand j y repenseQuand mes rêves coulent comme l eauJe revis dans la transparenceTipaza bercé par les flots MARLENE -https://translate.google.com/translate?depth=1 hl=ar prev=search rurl=translate.google.com sl=fr sp=nmt4 u=http://tipaza.typepad.fr/ xid=17259,15700023,15700124,15700149,15700168,15700186,15700191,15700201 Albert Camus, extrait de Noces – 1938 –. Submergé par toutes ses occupations artistiques, Albert pense-t-il encore qu’il a quelque part une épouse qui l’attend ? Apparemment non. Deux ans de mariage se sont à peine passés que le couple se sépare. Quelques semaines plus tard, en compagnie de quelques comédiens et comédiennes de sa troupe, le jeune directeur de théâtre part camper à la découverte des ruines de Tipaza et des richesses de Florence. Il en revient complètement ébloui et dans l’exaltation du moment, se sentant « le fils d’une race née du soleil et de la mer », il écrit Noces à Tipasa .Robert Jaussaud, Albert Camus, Madeleine Jaussaud et Yvonne Miallon à Tipazain Album Camus - La Pléiade 1982L’arrivée à Alger de Pascal Pia, un jeune reporter parisien, impécunieux mais plein de projets, ouvre à Albert les portes du journalisme. Les deux jeunes gens croient au pouvoir de la presse. Dans l’espoir à la fois de dénoncer la misère des peuples opprimés et de témoigner de leur pacifisme foncier, ils envisagent de créer un quotidien: Le Soir Républicain.Tipaza ou Tipasa -en arabe : تيبازة -en Tifinagh : La présence de la mer, des reliefs du Chenoua et de la Dahra donnent un paysag e particulier et un intérêt touristique. De nombreux vestiges puniques, romains, chrétiens et africains attestent de la richesse de l histoire de cette colonie. Si vous mêliez les vielles pierres, le site et l’esprit d’Albert Camus alors quelle belle journée vous aurez passée ! Noces de l homme et de la natureCamus, enfant né à Alger dans une extrême pauvreté , il dut faire face au silence insurmontable d une mère muette , aimée d un amour absolu. Il se levait le matin pour aller à l école de la république , et y découvrir les ressources du savoir et celles des livres.Enfant de pauvreté , baigné de mer et de lumière, il leur est resté toute sa vie fidèle, ainsi qu au cœur de sa réussite, à ceux qui n ont rien :« Élevé d abord dans le spectacle de la beauté qui était ma seule richesse , j avais commencé par la plénitude . Ensuite étaient venus les barbelés, je veux dire, les tyrannies, la guerre . »Retour à Tipasa, l’Été , 1952Après le temps de l exil dans le tumulte du monde et de la brutalité de l Histoire, le retour sur la terre bénie de son enfance, à Tipasa, ne lui donne plus les clés du Royaume .Camus journaliste vacille en 1954, quand commencent les hostilités avec l Algérie . Et c est alors que , mis en demeure de répondre à la violence de l Histoire, il a pris le parti de se taire , en se détournant de ses semblables et en plongeant, absurdement, dans l illimité de la mer et des paysages :« La course de l eau sur mon corps , cette possession tumultueuse de l onde par mes jambes , et l absence d horizon . »Son itinéraire d homme aura été celui d un être à la recherche de la lumière que chaque matin lui apporte .Ce qu il ne cesse de nous dire , c est que la nature qui se donne si généreusement à ceux qui n ont rien transcende l histoire des hommes ,ainsi que le pouvoir et le monde urbain qui y sont associés .Jean Daniel évoque à son propos « Le Soleil de la force obscure » toujours recommencée , expression que l on retrouve dans son récit posthume, resté inachevé, Le Premier Homme par Eliane Jacquot Né à Drean, ex-Mondovi, (près de Annaba, ex-Bône) en novembre 1913. Fils d un ouvrier agricole et d une femme de ménage d origine espagnole. Elevé (à Belouizdad, ex-Belcourt) par une grand-mère autoritaire et un oncle boucher... il y «apprend la misère». Lycée, football, bac en 1932, militant communiste (35-37), études de philosophie, petits boulots, animateur de théâtre, mariage, militant dans un mouvement de résistance en 1942, journaliste... et ouvrages («L Etranger», «Le Mythe de Sisyphe»... ). Mésentente avec les surréalistes (A. Breton) et les existentialistes (J-P Sartre). Octobre 57, 44 ans : Prix Nobel... dédié à son instituteur de CM2 «qui lui a permis de poursuivre ses études». Mais, le même jour, une réponse publique «malheureuse», en liaison avec la «guerre d Algérie», sur le choix entre la mère et la justice. 4 janvier 1960 : il se tue dans un accident de voiture. Il avait accompagné Gallimard son éditeur dans son véhicule. Dans une de ses poches, il y avait un manuscrit inachevé et... un billet de chemin de fer. Albert «pas de chance» ! Il a tout «esquivé» sauf une «petite phrase» qui l a «effacé» de la mémoire algérienne... puis un arbre sur la route de Paris qui l a tué. Juste pour rire -_-Donnez-moi des mots d’HommeDes mots qui s’acheminentDe Tipasa la bleue aux flancs de LourmarinCes mots d’ocre et de feu qui épousent les cimesDélestant le soleil du poids des lendemainsCes mots je les voudrais griffonnés de lumièreD’une lumière écrue revenue du bonheurQuand à midi la plage offre son ventre amerAveuglant le passant d’une intime candeurJe voudrais des mots d’HommeDe ceux qui vont en paixRapiécer le silence au Petit VilleblevinOù le phénix d’or étonnement renaitLa mort est ce beau leurre dont on remoud le grainServez-moi des mots d’Homme à l’abri des platanesDe ces mots va-nu-pieds qui remontent le tempsDes mots de Mondovi que l’on boit à la palmeComme une eau de printempsSYLVIE MEHEUTTipaza (Jean Bogliolo écrivait Tipasa avec un Z. C était toléré.)Cependant que les flots exhalent leurs soupirs,Sur les fûts brisés zigzaguent les hirondelles;Le terrain caillouteux resplendit d asphodèlesQui naissent au printemps vierges de souvenirs.Pénétrant de leur or les vagues de saphir,Les rayons moribonds du soleil étincellentJe rêve. Expire au loin le chant des tourterellesOù suis-je ? A Tipaza ? Dans le pays d Ophir ?Le soir tombe. La nuit voilera les ruinesMais surgit Séléné, riche en clartés divinesBientôt donc renaîtront tous les dieux disparus,Et le pas souverain des légions romaines,Et, proches de la mer où chantent les sirènes,L ombre de Jean Grenier et l ombre de Camus.Jean BoglioloProfesseur de lettres classiques au Lycée Gautier L ombre de Camus plane toujours sur Tipasa et ses ruines romaines, dont il était l enfant comme il l était du quartier pauvre de Belcourt. L auteur de Noces y a même son monument..A 70 kilomètres à l Ouest d Alger, sur la route du littoral Tipasa occupe un site qui n a guère changé depuis l Antiquité.A peu de distance du massif du Chenoua, qui l abrite du côté de l Ouest, sur trois promontoires que séparent des criques profondes au pied de collines modérées qui ferment l horizon vers le Sud, la ville antique s étendait le long de la mer sur environ 1500 mètres.Si l on ne possède que de maigres renseignements sur Tipasa, cela tient essentiellement à ce que les recherches archéologiques y ont commencé seulement vers 1895 - trop tard malheureusement pour empêcher bien des destructions et des actes de vandalisme. En 1859, d après un document officiel quatre fours à chaux fonctionnaient sur l ancienne ville.Les premières fouilles méthodiques furent faites en 1891 par Stéphane Gsell et l abbé Saint-Gérand. Elles furent interrompues assez brusquement à la mort de ce dernier et c est seulement en 1913 que le Service des Monuments Historiques entreprit d une façon plus suivie des recherches sur ce site. Depuis, elles ont été poursuivies avec une certaine régularité et plusieurs monuments témoignent à l heure actuelle de l importance et aussi de l intérêt dés vestiges de la ville antique. .Entre le promontoire au dessus des ruines de Tipaza, où la stèle à Camus dit : Je comprends ici ce qu’on appelle gloire : le droit d’aimer sans mesure et le mont Chénoua, il y a une grande plage qu’on appelle Matares.. Tipaza est la destination idéale pour les amateurs d’Histoire(s). Le site offre de quoi se balader entre les ruines avec les lignes de Camus qui résonnent, ou les voix millénaires de ceux qui jadis y ont vécu. La misère étant, comme dit l autre, moins pénible au soleil, Camus allait souvent à Tipasa, non loin d Alger, s abandonner aux joies du farniente et se baigner dans la mer vivante et savoureuse , sous le mont Chenoua, qui ressemble à une femme enceinte allongée sur le dos. Des mots qui, partis d ici, ont fait le tour du monde.Onfray commente : Noces est un grand texte panthéiste au rebours de la phénoménologie, qui complique tout avec des néologismes. Il fait de la métaphysique sans en avoir l air, avec des mots simples. Au printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l odeur des absinthes, la mer cuirassée d argent, le ciel bleu écru,les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierres. A certaines heures la campagne est noire de soleil. Les yeux tentent vainement de saisir autre chose que des gouttes de lumière et de couleurs qui tremblent au bord des cils. L odeur volumineuse des plantes aromatiques racle la gorge et suffoque dans la chaleur énorme. A peine au fond du paysage, puis-je voir la masse noire du Chenoua qui prend racine dans les collines autour du village, et s ébranle d un rythme sûr et pesant pour aller s accroupir dans la mer.Nous arrivons par le village qui s ouvre déjà sur la baie. Nous entrons dans un monde jaune et bleu où nous accueille le soupir odorant et âcre de la terre d été en Algérie. Partout, des bougainvillées rosat dépassent les murs des villas; dans les jardins, des hibiscus au rouge encore pâle, une profusion de roses thé épaisses comme de la crème et de délicates bordures de longs iris bleus. Toutes les pierres sont chaudes. Nota Ben :-On découvre aisément dans l œuvre de Camus des résurgences de l aptitude poétique à traduire les sensations dans leur pleine saveur qui triomphait dans Noces (1938), un des premiers essais où avant l amère découverte de l absurde, le jeune Camus célébrait avec fougue ses « noces avec Tipaza et avec le monde ». Je comprends ici ce qu’on appelle gloire : le droit d’aimer sans mesure. Il n’y a qu’un seul amour dans ce monde. Etreindre un corps de femme, c’est aussi retenir contre soi cette joie étrange qui descend du ciel vers la mer. Tout à l’heure, quand je me jetterai dans les absinthes pour me faire entrer leur parfum dans le corps, j’aurai conscience, contre tous les préjugés, d’accomplir une vérité qui est celle du soleil et sera aussi celle de ma mort. .Extrait de l’essai d’Albert Camus, Noces à Tipaza .Il n y a pas de mal ni de honte à être heureux... Constant Louche Devant le Chenoua Huile sur toile, 36x120« … l’incessante éclosion des vagues sur le sable me parvenait à travers tout un espace où dansait un pollen doré. Mer, campagne, silence, parfum de cette terre, je m’emplissais déjà d’une vie dorante et je mordais dans le fruit déjà doré du monde, bouleversé de sentir son jus sucré et fort couler le long de mes lèvres. Non, ce n’était pas moi qui comptais, ni le monde, mais seulement l’accord et le silence qui de lui à moi faisait naître l’amour.»ALBERT CAMUS farid-benyaa Noces à TipasaAu printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l odeur des absinthes, la mer cuirassée d argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierres. À certaines heures, la campagne est noire de soleil. Les yeux tentent vainement de saisir autre chose que des gouttes de lumière et de couleurs qui tremblent au bord des cils. L odeur volumineuse des plantes aromatiques racle la gorge et suffoque dans la chaleur énorme. À peine, au fond du paysage, puis-je voir la masse noire du Chenoua qui prend racine dans les collines autour du village, et s ébranle d un rythme sûr et pesant pour aller s accroupir dans la mer.Qui mieux qu Albert Camus n a chanté Tipasa.ttp://www.ina.fr/video/I09335538 ....La basilique de Sainte-Salsa est chrétienne, mais chaque fois qu on regarde par une ouverture, c est la mélodie du monde qui parvient jusqu à nous: Coteaux plantés de pins et de cyprès, ou bien la mer qui roule ses chiens blancs à une vingtaine de mètres. La colline qui supporte Sainte-Salsa est plate à son sommet et le vent souffle à travers les portiques. Sous le soleil du matin, un grand bonheur se balance dans l espace. ....Heureux celui des vivants sur la terre qui a vu ces choses.... ....Je m obstinais pourtant, sans trop savoir ce que j attendais, sinon , peut-être le moment de revenir à Tipasa. Certes c est une grande folie de revenir sur les lieux de sa jeunesse et de vouloir revivre à quarante ans ce qu on a aimé et dont on a fortement joui à vingt..... ....Je désirais revoir le Chenoua, cette lourde et solide montagne, découpée dans un seul bloc, qui longe la baie de Tipasa à l ouest, avant de descendre elle même dans la mer. On l aperçoit de loin bien avant d arriver, vapeur bleue et légère qui se confond encore avec le ciel. Mais elle se condense peu à peu, à mesure qu on avance vers elle, jusqu à prendre la couleur des eaux qui l entourent, grande vague immobile dont le prodigieux élan aurait été brutalement figé au dessus de la mer calmée d un seul coup. Plus près encore, presque aux portes de Tipasa, voici sa masse sourcilleuse, brune et verte, voici le vieux dieu moussu que rien n ébranlera, refuge et port pour ses fils dont je suis....Albert Camus, Noces à Tipaza Camus a écrit deux fois sur ces lieux. Le premier texte, «Noces à Tipasa», date de 1937 ; le second est «Retour à Tipasa».Au printemps 1958, Camus retourne une dernière fois à Tipasa. Dans ses Carnets, il écrit : «Je mourrai et ce lieu continuera de distribuer plénitude et beauté. Rien d’amer à cette idée. Mais au contraire sentiment de reconnaissance et de vénération.» Et, dans Retour à Tipasa : «Oui, il y a la beauté et il y a les humiliés. Quelles que soient les difficultés de l’entreprise, je voudrais n’être jamais infidèle ni à l’une ni aux autres.» Dans son essai Retour à Tipasa, Albert Camus relate son retour dans le petit village algérien tombé en ruine. C est la seconde fois que l auteur foule les terres de ce village. Camus est subjugué par la beauté de ces lieux, il nous fait alors un éloge de cet endroit qu il affectionne tout particulièrement. C est un deuxième souffle qui s offre à lui en redécouvrant le village. Pour lui le village est premièrement un lieu sublime puis deuxièmement un refuge. Camus aime et admire la beauté exceptionnelle du lieu. Il est envoûté...[ Tipaza did you know? .. Would you discover the city blessed by gods ... So let it guide you through these pages and welcome on the web-site of Nuptials at Tipaza In the spring ,Tipasa is inhabited by gods and the gods speak in the sun and the scent of absinthe leaves ,in the silver armor of the sea ,in the raw blue sky ,the flower-covered ruins ,and the great bubbles of light among the heaps of stone .At certain hours of the day the country side is black with sunlight .The eyes try in vain to perceive anything but drops of light and colors trembling on the lashes .The thick scent of aromatic plants tears at the throat and suffocates in the vast heat .Far away ,I can just out the black bulk of the chenoua ,rooted in the hills around the village ,moving with a slow and heavy rhythm until finally it crouches in the sea .The village we pass through to get there already opens on the bay .We enter a blue and yellow world and are welcomed by the pungent ,odorous sigh the Algerian summer earth .Everywhere ,pinkinsh bougainvillaea hangs over villa walls ;in the gardens the hibiscus are still pale red , and there is a profusion of tea roses thick as cream, with delicate borders of long ,blue iris . All the stones are warm. As we step off the buttercup yellow bus , butchers in their little red trucks are making their morning rounds ,calling to the villagers with their horns.To the left of the port ,a dry stone stairway leads to the ruins ,through the mastic trees and broom . The path goes by a small light house before plunging into The open country .Already ,the foot of this light house , large and red yellow ,and violet plants descend toward the first rock ,sucked at by the sea with a kissing sound .As we stand in the slight breeze ,with the sun warming one side of our faces , we watch the light coming down from the sky ,the smooth sea and the smile of its glittering teeth . We are spectators for the last time before we enter the kingdom of ruins .AlbertCAMUS awarded the Nobel Prize for litteraturetranslated from the french by Matthew Ward-wintage internationalThis beautiful city by the sea, with its sandy beach and clear skies, was beloved by the philosopher Albert Camus. Close to the cliffs stands a headstone where it s just possible to make out the quotations from Nuptials:“Here, I understand this thing they call glory: the right to love without measure.” In his writing, Camus says “Tipaza is inhabited by the gods,” and tells how the gods speak in the sun, in the silver-plated sea, and in the flower-covered ruins. Over the centuries, these shores have been conquered and colonised by Phoenicians, Romans, Vandals, Arabs... but the sun still shines from the blue sky over the ancient landscape and it s easy to believe the gods still live here. Lecture de plusieurs extraits de Noces à Tipaza - Vidéo Ina.fr http://www.ina.fr/video/I09335538Tipaza belle et rebelleN o c e s Ben Bella : « Prenez bien soin de Tipaza » Je retournerais à Tipasa, comme en ces lieux d’enfance ou ces lieux de vie que les amoureux veulent se faire partager l’un à l’autre, en plus de ceux qu’ils découvrent ensemble. Tipasa, un de ces endroits chargés d’éternité, comme peuvent l’être la forêt de Brocéliande, certaines abbayes, ou tout autre lieu magique qui prendra telle ou telle présence suivant les êtres. Albert Camus a offert « Noces » à Tipasa et lorsque j’ai pris à la bibliothèque de mon lycée à 13 ou 14 ans l’édition de poche, juste pour sa photo de couverture, j’ai ressenti à la lecture de cette œuvre le miracle de la rencontre, le don en mots de mes propres sentiments – un miracle, le miracle de la littérature!Au printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l’odeur des absinthes, la mer cuirassée d’argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierres. (…) Au bout de quelques pas, les absinthes nous prennent à la gorge. Leur laine grise couvre les ruines à perte de vue. Leur essence fermente sous la chaleur, et de la terre au soleil monte sur toute l’étendue du monde un alcool généreux qui fait vaciller le ciel. Nous marchons à la rencontre de l’amour et du désir. Nous ne cherchons pas de leçons, ni l’amère philosophie qu’on demande à la grandeur. Hors du soleil, des baisers et des parfums sauvages, tout nous paraît futile. Pour moi, je ne cherche pas à y être seul. J’y suis souvent allé avec ceux que j’aimais et je lisais sur leurs traits le clair sourire qu’y prenait le visage de l’amour. Ici, je laisse à d’autres l’ordre et la mesure. C’est le grand libertinage de la nature et de la mer qui l’accapare tout entier. Dans ce mariage des ruines et du printemps, les ruines sont redevenues pierres, et perdant le poli imposé par l’homme, sont rentrées dans la nature.Et, dernières lignes : Le soir où après la pluie, la terre entière, son ventre mouillé d’une semence au parfum d’amande amère, repose pour s’être donnée tout l’été au soleil. Et voici qu’à nouveau cette odeur consacre les noces de l’homme et de la terre, et fait lever en nous le seul amour vraiment viril en ce monde : périssable et généreux. Ben https://translate.google.com/translate?depth=1 hl=ar prev=search rurl=translate.google.com sl=fr sp=nmt4 u=http://tipaza.typepad.fr/ xid=17259,15700023,15700124,15700149,15700168,15700186,15700191,15700201 Aucune vérité n’a jamais suscité l’accord de tous les esprits.Il y a et il y aura toujours quelqu’un pour vous soutenir que deux + deux ne font pas quatre… rien à battre… que du théâtre !Qui ne connaît pas la musique ?En mathématique comme en métaphysique, nous ne retenons, nous n’avons retenu que les sons discordants :Les mauvais accords ou les désaccords de nos aînés comme des nouveaux nés.Non pas les raisons mais les torts… non pas les biens mais les maux. En un mot, tout ce qui n’a pas notre aval.C’est à se demander si le monde, on dit démon en verlan, ne se divisait pas en deux :D’un côté, il y aurait ceux qui ont envie d’avoir mal et de l’autre, ceux qui ont envie de faire mal.Les uns désirant ouvrir et les autres désirant fermer le bal.Lesquels sont coupables ? Lesquels sont victimes ?Ceux qui sont mal ou ceux qui font mal ?En tout état de cause, les deux nous privent d’un monde idéal. Parce que le réel n’a jamais vu les hommes désirer vraiment vivre ensemble sans se dominer ou sans s’exterminer. Car rien ne ressemble moins à un homme qu’un autre homme.L’un envie l’autre, l’autre en veut à l’un.Le différend c’est tout ce qu’ils ont en commun. Aucun désir de convergence. Ils sont tous nés sous le signe de la divergence.C’est le conflit qui fait ou défait leur lit. Ils peuvent mais ne veulent pas s’entendre, ni se comprendre.Et il en est ainsi depuis la nuit des temps mais les hommes n’en ont pris conscience qu’AUJOURD’HUI.Il en résulte pour les uns comme pour les autres que la seule véritable opposition n’oppose pas la vérité à la contre-vérité mais la vérité à la liberté.Que choisir ?Se livrer à la vérité ou se délivrer de la vérité pour proclamer sa liberté ?Que choisir ?La vérité d’un côté ou la liberté de l’autre ? La liberté d’un côté ou la vérité de l’autre ?C’est le vertige de toute une époque, la nôtre… et que l’on peut désigner comme une époque de post-vérité. Et ce détour prodigieux explique quelque part le retour du religieux.Aucune vérité n’a jamais suscité l’accord de tous les esprits.Il y a et il y aura toujours quelqu’un pour vous soutenir que deux + deux ne font pas quatre… rien à battre… que du théâtre !Qui ne connaît pas la musique ?En mathématique comme en métaphysique, nous ne retenons, nous n’avons retenu que les sons discordants :Les mauvais accords ou les désaccords de nos aînés comme des nouveaux nés.Non pas les raisons mais les torts… non pas les biens mais les maux. En un mot, tout ce qui n’a pas notre aval.C’est à se demander si le monde, on dit démon en verlan, ne se divisait pas en deux :D’un côté, il y aurait ceux qui ont envie d’avoir mal et de l’autre, ceux qui ont envie de faire mal.Les uns désirant ouvrir et les autres désirant fermer le bal.Lesquels sont coupables ? Lesquels sont victimes ?Ceux qui sont mal ou ceux qui font mal ?En tout état de cause, les deux nous privent d’un monde idéal. Parce que le réel n’a jamais vu les hommes désirer vraiment vivre ensemble sans se dominer ou sans s’exterminer. Car rien ne ressemble moins à un homme qu’un autre homme.L’un envie l’autre, l’autre en veut à l’un.Le différend c’est tout ce qu’ils ont en commun. Aucun désir de convergence. Ils sont tous nés sous le signe de la divergence.C’est le conflit qui fait ou défait leur lit. Ils peuvent mais ne veulent pas s’entendre, ni se comprendre.Et il en est ainsi depuis la nuit des temps mais les hommes n’en ont pris conscience qu’AUJOURD’HUI.Il en résulte pour les uns comme pour les autres que la seule véritable opposition n’oppose pas la vérité à la contre-vérité mais la vérité à la liberté.Que choisir ?Se livrer à la vérité ou se délivrer de la vérité pour proclamer sa liberté ?Que choisir ?La vérité d’un côté ou la liberté de l’autre ? La liberté d’un côté ou la vérité de l’autre ?C’est le vertige de toute une époque, la nôtre… et que l’on peut désigner comme une époque de post-vérité. Et ce détour prodigieux explique quelque part le retour du religieux. Ayant la nationalité algérienne et française, ayant vécu en Algérie jusqu’en 1993, ayant dû fuir vers la France le mal nommé « séparatisme » islamiste, je me crois assez autorisé pour vous confier ce que j’ai pensé de l’information selon laquelle vous alliez, de concert avec les autorités algériennes, mettre sur pied une instance composée paritairement d’historiens algériens et français et dont le but serait de : « réconcilier les mémoires françaises et algériennes » et ce dans la perspective du prochain anniversaire de 2022 de la fin de la guerre d’Algérie.Louable, et je dirais même grandiose, dessein qui concerne directement une centaine de millions de gens qui attendent cela depuis 60 ans ! Pourtant, permettez –moi, Monsieur le Président, de vous dire mon extrême pessimisme : on ne peut combler en deux années, un si grand retard dans la recherche historique, et surmonter ce qui relève de la censure d’Etat.Je parle en connaissance de cause.Les Archives algériennes, et notamment celles de la guerre d’Algérie, et du FLN, sont toujours hermétiquement fermées aux chercheurs algériens et étrangers. De ce fait, toute tentative d’une réécriture commune de l’histoire franco-algérienne, aussi noble qu’elle soit dans son projet, restera un vœu pieu, et à l’avance vouée à l’échec, avec toutes les conséquences psychologiques néfastes pour les individus directement traumatisés, et les groupes humains qui ont été victimes.Seule la VÉRITÉ peut avoir des vertus thérapeutiques. Seule, elle, peut guérir les MÉMOIRES traumatisées.Or, pour vous donner mon exemple, quand j’ai cru devoir contribuer à cette vérité, en faisant mon film « Algérie, histoires à ne pas dire’’, co-production franco-algérienne, ce film fut aussitôt interdit par les autorités algériennes (Juin 2007), mais aussi combattu dans la presse par des intellectuels algériens.Interdit et combattu parce que dérogeant au récit national algérien de la guerre d’Algérie. Pourtant tous les témoins de ce film, passifs, ou actifs, étaient algériens, arabes et musulmans, se considérant comme de bons patriotes. Ils avaient donc eu le tort d’évoquer les massacres d’août 1955, le terrorisme urbain, l’assassinat du chanteur juif constantinois, Raymond Leyris, et les massacres du 5 juillet 1962, dont on a déjà officiellement dénombré plus de 700 victimes (grâce a l’historien Jean-Jacques Jordi, Jean-Jacques Jordi, spécialiste des Pieds-Noirs, Harkis et l’histoire de la colonisation), violences toutes commises à l’encontre de civils non-musulmans, et à l’initiative des instances dirigeantes du FLN et de l’ALN.Moi-même j’avais réalisé ce film avec l’idée que nous, les jeunes générations algériennes, de diverses origines ethniques, étions capables d’écrire un nouveau chapitre de l’histoire algéro-française qui se distinguerait de l’écriture apologétique de nos pères.Je me trompai, mon film fut interdit par la Ministre de la culture, Khalida Messaoudi, et vilipendé par des intellectuels algériens. Et quand je tentai de leur répondre, la presse algérienne, aux ordres, très vite, censura mes réponses. Censuré et interdit de parole, on me signifiait d’une certaine manière mon exclusion de la citoyenneté algérienne.Mais si la France, dont j’avais aussi la nationalité, avait programmé ce film dans les chaines de la télévision nationale, si elle avait protesté par la voix de son Ministre de la culture contre cette censure, je ne doute pas qu’elle aurait déclenché, enfin, le véritable débat que tout le monde attend depuis 60 ans. Or, force est de constater, que sélectionné dans les plus grands festivals (Toronto, Tribeca, etc….), et loué par la presse cinématographique de France (avec une 3ème de page dans le Monde en Fev 2008), CE FILM Y A AUSSI ÉTÉ CENSURE : ni acheté en 2008 (après sa sortie dans toutes les salles de France), ni en 2012, alors que des centaines d’émissions et de films, dans les radios et les TV d’Etat ou privés, furent préparés puis programmés à l’occasion du cinquantenaire de la fin de la guerre d’Algérie.De par mon expérience, je me permettrai Monsieur le Président, de vous dire que votre noble dessein ne pourra être couronné de succès qu’aux conditions minima que je vais énumérer :BANNIR LA CENSURE en Algérie, comme en France : c’est à dire libérer toutes les œuvres qui ont été réalisées sur cette période de la guerre d’Algérie, ou de la colonisation.OUVRIR TOUTES LES ARCHIVES, notamment celles de l’Algérie, et du FLN.VEILLER AU PLURALISME d’OPINION dans le choix des historiens algériens et français qui feront partie de cette « Commission ». Il ne faut pas être naïfs : malgré toutes les précautions, l’histoire n’est pas ‘’objective’’, et les historiens non plus.Évoquer et condamner les violences, oui. Mais DES DEUX CÔTES. Rien ne serait plus traumatisant que l’on évoque les violences de la France et que l’on taise celle du FLN.CESSER d’ENVISAGER L’HISTOIRE COMME UN EXERCICE DE REPENTANCE. L’histoire ne devrait tendre que vers un seul but : la vérité.Le Président Bouteflika avait bien commencé son règne, lorsqu’en 1999, il déclara que « la colonisation avait introduit la modernité en Algérie…. par effraction« . Rien ne serait plus catastrophique, pour les jeunes Algériens comme pour les jeunes Français, de laisser l’IDEOLOGIE abuser de l’HISTOIRE.Si l’on veut objectivement apprécier ce que fut la colonisation française, et en faire son bilan, ne faudrait-il pas décrire l’état de ce qui ne s’appelait pas encore l’Algérie, avant la colonisation ? Mieux encore, ne faudrait-il pas, faire le bilan de la colonisation ottomane durant les 4 siècles qui précédèrent l’arrivée de la France ?Monsieur le Président de la République française, vous détenez une grande part de RESPONSABILITE, comme tous les Présidents des pays qui se veulent « démocratiques ».Vous pouvez beaucoup de ce fait pour créer, du moins en France, les conditions de liberté et de sérénité, d’un débat sur l’histoire franco-algérienne. Si cet exercice, le seul salutaire, venait pour des considérations bassement politiques, à être remplacé par un exercice de repentance unilatérale, alors vous prépareriez à la France des décennies d’une nouvelle violence qui déjà pointe son nez, sous le ridicule vocable de « décolonialisme » de la part de soi-disant intellectuels qui plutôt que de lutter pour la démocratie dans leur pays, se croient le droit de culpabiliser le peuple « blanc »’ de France. novembre 19, 2020 Yana Grinshpunhttps://perditions-ideologiques.com/2020/11/19/algerie-histoires-a-ne-pas-dire-lettre-au-president-de-la-republique-emmanuel-macron/ Le roi Hassan II a espionné les Arabes pour le compte d Israël. D. R. – C’est devenu un rituel. Hommes politiques, officiers du Mossad, médias et autres universitaires ne manquent pas une occasion pour rappeler le rôle joué par le Maroc dans la victoire d’Israël sur les armées arabes dans le conflit du Moyen-Orient. Cette fois-ci, des journalistes israéliens révèlent les détails de la haute trahison du roi Hassan II qui avait attiré les dirigeants arabes dans un guet-apens à Casablanca où des officiers du renseignement israélien s’étaient rendus pour espionner les travaux d’un sommet qui allait s’y dérouler. Mais le Mossad n’avait pas besoin de fournir autant d’efforts, puisque le monarque chérifien s’était chargé lui-même de la mission.«Le roi du Maroc, Hassan II, a aussi contribué à la victoire-éclair de l’Etat hébreux», s’enorgueillissent les Israéliens qui affirment qu’il ne s’agit pas là d’une désinformation et y apportent les preuves. «Sans le Maroc, Israël n’aurait peut-être pas gagné la guerre des Six Jours», attestent-ils. Et de rapporter des faits que les Marocains doivent certainement ignorer eux-mêmes : «Tout commence en 1965. On est deux ans avant que débute la guerre des Six Jours. Les grands leaders du monde arabe se retrouvent à Casablanca, c’est le troisième grand sommet de la Ligue arabe. Vous vous en doutez, le Mossad ne fait pas partie de la liste officielle des invités, mais il est là et il va recueillir des informations cruciales.»Comment ? On eut pu croire que les redoutables services secrets israéliens eussent infiltré la conférence à l’insu de leurs homologues marocains. Mais tel n’est pas le cas. Les Israéliens expliquent : «Il y a un protagoniste, c’est Nasser, le Président égyptien, le leader de la coalition arabe. Dans quel état d’esprit est-il à la veille de cette conférence ? II déclare à Assouan, en février [que] l’année 1965 est la plus dangereuse des années de la lutte arabe, Israël prétend que les Arabes s’apprêtent à perpétrer une agression, cela signifie qu’Israël s’apprête à nous attaquer, nous devons donc être prêts à riposter. En septembre, donc quelques mois après, a lieu ce sommet de la plus haute importance», soulignent les Israéliens.Et c’est là qu’intervient le roi du Maroc pour offrir la victoire sur un plateau d’argent à l’entité sioniste, en troquant son statut de roi contre celui d’agent de mouchard pour le compte du Mossad. «A l’ordre du jour (du sommet de Casablanca, ndlr), l’état des forces armées des pays de la Ligue arabe, avec cette question : sont-ils prêts à faire la guerre contre Israël ?» poursuivent les Israéliens qui précisent que «l’autre homme-clé de cette histoire, c’est Hassan II, le roi du Maroc, [qui] va permettre aux renseignements israéliens de connaître les ennemis [d’Israël]».On apprend que le Mossad avait préparé l’opération d’espionnage en amont de la conférence. Plusieurs jours avant, une équipe du Shin Beth, le service de sécurité intérieur israélien, et du Mossad avait occupé le dernier étage du luxueux hôtel à Casablanca, où étaient attendus les dirigeants arabes et où devait se dérouler la conférence. «Mais la veille du sommet, Hassan II est pris de panique et somme les agents israéliens de quitter l’hôtel», révèlent les sources israéliennes qui font remarquer, toutefois, qu’«au terme de cette conférence, il va livrer aux agents israéliens l’enregistrement complet des travaux». Hassan II avait tout enregistré en secret car «il n’avait pas confiance dans les invités de la Ligue arabe».Que contenaient les bandes sonores remises par le roi du Maroc à Israël ? «Les enregistrements vont révéler qu’il est question de créer un commandement arabe unifié pour mener les hostilités contre Israël et le point crucial, c’est que les rangs arabes sont profondément divisés, ce qui est vraiment important, c’est que les nations arabes ont révélé leur faiblesse», dévoilent les Israéliens qui apprenaient ainsi que les Arabes «n’étaient absolument pas préparés pour une guerre contre Israël». C’est sur la base de ces renseignements que Tsahal lancera les premières opérations de la guerre des Six Jours en 1967. A la question de savoir pourquoi Hassan II a agi ainsi, la réponse est on ne peut plus claire : «Il faut savoir qu’avant ce sommet le Maroc et Israël entretenaient déjà des relations stratégiques. Hassan II avait accepté que des juifs marocains émigrent vers Israël, en échange de quoi Tel-Aviv fournissait une aide logistique au Maroc, notamment en formant ses militaires.»Les Israéliens considèrent, à ce jour, cette opération comme le «fleuron des renseignements», si bien qu’Israël «est en dette vis-à-vis du Maroc». Cette dette a un nom, précise-t-on, «elle s’appelle Mehdi Ben Barka», farouche opposant au régime monarchique de Rabat, assassiné par le Mossad. «Le Maroc a donc été un allié indispensable à Israël dans la guerre des Six Jours, même si, on voit bien, aucun cadeau n’est gratuit», concluent les sources israéliennes.Hassan II et le Makhzen ont sur leurs mains maculées par la trahison le sang des soldats algériens, marocains et autres syriens qui ont combattu aux côtés de l’Egypte contre Israël. Par Kamel Mnovembre 19, 2020 https://www.algeriepatriotique.com/2020/11/19/revelation-quand-le-roi-du-maroc-vend-les-arabes-a-israel-pour-sauver-son-trone/Alger — Dans son ouvrage intitulé « Boussouf et le Malg, la face cachée de la révolution », Dahou Ould Kablia, qui a occupé un place de premier plan dans la hiérarchie du Ministère de l’Armement et des liaison générales (Malg) livre une vision de l’intérieur de cette organisation et revient sur la création et le fonctionnement de cette dernière.Ces mémoires de 389 pages publiées récemment aux éditions Casbah émanent d’un « devoir de mémoire » des membres de l’association des anciens du Malg qui s’étaient fixés l’objectif de « restituer l’histoire de ce département et de son dirigeant Abdelhafid Boussouf » qui n’a laissé aucun témoignage écrit.Après de brèves biographies de l’auteur et de Abdelhafid Boussouf, l’ouvrage s’intéresse aux origines du Malg en remontant aux services de renseignements au sein de l’Organisation secrète (OS) fondée en 1947 qui avait confié son service à Omar Ben Mahdjoub, avant que le renseignement ne devienne une nécessité aux yeux de Larbi Ben M’hidi, entre 1955 et 1956 « pour connaître les ennemis du FLN ».Dahou Ould Kablia revient également sur les moyens humains de ce département venant « essentiellement de lycéens et étudiants issue de la grève de mai 1956 et qui étaient formés dans des centres aux frontières du pays ».L’ouvrage dédie une partie aux transmissions et à l’approvisionnement en armes pendant la guerre de libération nationale assurée de 1954 à 1956 par Ahmed Ben Bella et Mohamed Boudiaf remplacés, après leur arrestation, par les colonels Amar Benaouda et Abdelhafid Boussouf.Lire aussi: Emission d’un timbre-poste commémorant la restitution des restes mortuairesLe livre revient également sur la chronologie des pourparlers et négociations algéro-française depuis les premières prises de contact en « 1956 entre des émissaires de Pierre Mendès France et Abbane Ramdane ».L’auteur met en avant l’apport du Malg dans les négociations notamment sur la question du pétrole grâce aux renseignements « fournis par Salah Bouakouir, secrétaire adjoint du délégué général du gouvernement français à Alger, relatifs aux opérations économiques dans le Sahara » et au concours d’Enrico Mattei, PDG de la société italienne des hydrocarbures (ENI).Les problèmes internes du FLN sont aussi abordés à travers la mort de Abbane Ramdane, que l’auteur admire pour sa « vision et l’organisation politique qu’il a mis en place sans négliger l’action armée » et le soutien logistique qu’elle nécessite.S’il explique que la responsabilité du Malg n’est en rien engagé dans la mort de Abbane Ramdane, survenue près d’une année avant la création de ce département, l’auteur précise que le colonel Boussouf est un « responsable politique libre de ses idées et de ses actes ». Il fait le récit du « conflit ouvert » entre des colonels de l’époque qui va « sceller le sort funeste de Abbane ».Dans le même ordre d’idées, Dahou Ould Kablia parle d’autres affaires internes comme l’affaire Lamouri, celle de Allaoua Amira, le procès de Chihani Bachir, ou encore l’affaire Zoubir, Hmaïdia Tahar de son vrai nom.L’ouvrage s’intéresse également au premières années de l’indépendance dans un chapitre intitulé « L’héritage de la révolution » relatant les différentes crises politiques de 1962 à 1965 avant de revenir sur les politiques et faits saillants de différentes périodes de gouvernance.Né en 1933, Dahou Ould Kablia, bachelier en 1954, est l’un des étudiants grévistes de l’Université de Toulouse (France) où il était inscrit pour des études de droit. Il retourne en Algérie en 1956 pour adhérer à l’organisation urbaine du FLN avant de rejoindre l’ALN au début de l’année 1958.En juin 1958 il est transféré en base arrière pour faire partie de la deuxième promotion des commissaires politiques destinés à l’encadrement de l’ALN avant d’être choisi pour intégrer le Malg où il assumera de hautes responsabilités.Au lendemain du recouvrement de l’indépendance il occupera plusieurs postes de responsabilité. 19 novembre 2020 divertissementhttps://afriqueactudaily.com/index.php/2020/11/19/algerie-dahou-ould-kablia-publie-boussouf-et-le-malg-la-face-cachee-de-la-revolution/ Vidéo – La mort de cette dame algérienne de Kabylie, survenue en ce novembre 2020, a déterré un témoignage d’elle dans un film documentaire, sur la femme pendant la guerre d’Algérie, produit deux ans en arrière. Les internautes redécouvrent sur la toile, principalement Facebook, son récit frappant.Lors des temps de grandes crises, ce sont les membres de la société les plus vulnérables, à la base déjà, qui en payent le tribut le plus lourd. Ce sont généralement les classes socialement défavorisées. Mais aussi les catégories d’individus assez fragiles et fragilisées, en temps normal déjà. Cela par rapport à des cirières ethniques, culturels, biologiques (comme l’âge et le sexe)…, etc. Dans le contexte dans lequel se situe le témoignage de cette Algérienne, Dahbia Saidi d’Aït Bugharden à Tizi Ouzou, témoin de la guerre de libération et que la mort vient d’enlever hélas, il est question des femmes de l’époque et de leur martyr.C’est donc l’histoire tragique de nos femmes, partie prenante d’une manière ou d’une autre de la lutte contre le colonialisme, que raconte la regrettée Dahbia Saidi. La destinée de celle-ci illustre le parcours de nombreuses Algériennes. Elles étaient prises dans un tourbillon de violences multiformes. De plus, elles naviguaient péniblement entre une société « machiste » et « patriarcale » d’un côté et le colonisateur qui veut frapper cette même société dans le cœur même de sa dignité et son honneur qui résident, en grande partie, dans le corps de la femme.Na Dahbia nous laisse le souvenir d’une paysanne modeste qui a fait face à la machine de guerre colonialeLes Français, eux, en disposaient comme bon leur semblaient. Et pourquoi s’en priver ? devaient-ils se demander à vrai dire. C’est bénéfique pour le moral des troupes. Les hommes mobilisés sont loin de leurs compagnes. Et cerise sur le gâteau : Ces montagnards kabyles qui combattent dans les rangs des « fellagas » et les soutiennent en prendraient un sale coup. On abat mieux ces rudes paysans par le déshonneur qu’on leur inflige que par les tirs des bombardiers les plus puissants. La honte et le chagrin les terrorisent en effet, bien plus que l’impact des balles au-dessus de leurs têtes.Tout cela devait alors passer par l’esprit des grands chefs de l’armée coloniale qui fermaient les yeux sur les tortures et les actes de viol commis, systématiquement, par leurs soldats. Chose qu’ils pourraient même avoir encouragé par moments. Il s’agissait d’une forme de guerre psychologique. Ce n’est en tout cas pas Na Dahbia qui aurait dit le contraire si on lui avait demandé. Cette dernière nous a légué son histoire. C’est, en fait, celle de beaucoup de ses contemporaines. Et d’autres, après elles, se l’ont appropriée.Cette valeureuse dame est donc partie rejoindre ses compagnons d’armes déjà disparus. À leurs côtés, elle avait vécu la guerre d’Algérie jusque dans les moindres recoins de sa chair. Et de son âme, aussi, bien entendu. Face caméra, le regard perçant de ses yeux en disait long. Presque même plus que les mots qui sortaient de sa bouche asséchée par la remémoration des souvenirs traumatiques qui l’hantaient encore. Elle avait dû les traîner avec elle, collés à sa fine peau durement éprouvée, jusque dans sa tombe. Par LYES C. 20 novembre 2020 https://www.dzairdaily.com/temoignage-poignant-algerienne-redecouvert-mort/ Des intellectuels algériens et marocains ont lancé une pétition, plaidant pour la résolution des différends entre les pays du Maghreb par le dialogue et la raison. Diffusé publiquement ce vendredi, cet appel adressé au Maroc et à l Algérie réitère «la profondeur des relations entre les deux peuples», dans un contexte marqué par un «retour des tensions» autour de la question du Sahara.Les signataires ont ainsi déploré les campagnes communicationnelles, médiatiques et les démonstrations de force, dans la multiplication «de situations de crise, de tensions armées dans le monde et de chocs civilisationnels, avec les prémices d’une guerre froide». Ils ont également exprimé leurs regrets de voir le monde arabe «divisé, avec des visions dissonantes qui creusent le fossé de conséquences négatives» sur la résolution des problèmes majeurs.«Depuis près de cinquante ans, la région est affectée par le conflit du Sahara et ses répercussions, qui ont perturbé le projet de son unité et alimenté les différents entre ses deux pôles, l’Algérie et le Maroc», lit-on dans cette pétition. Dans ces circonstances, les signataires ont noté que «la sagesse a toujours prévalu afin de maintenir les liens profonds entre les deux peuples, même au plus fort des tensions».La pétition a également rappelé que l’histoire et la libération de la colonisation du Maghreb montraient que le sort et l’avenir des deux peuples était lié, évoquant «les frères d’armes, soldats marocains et algériens», qui ont mené la guerre de libération en Algérie, en novembre 1954, avec des effets déterminants sur la région.Cet appel note que «les mains du colonialisme ont su séparer l’unité de destin entre les trois peuples, la Tunisie, le Maroc et l’Algérie, au milieu des batailles de libération pour obtenir l’indépendance, et ont cherché à soulever des problèmes frontaliers qui étaient des bombes à retardement». «Mais les dirigeants maghrébins ont mis en échec des perturbations, lors de la conférence de Tanger en 1958 en rejetant toute relation avec la rive nord, sans l’indépendance de l’Algérie, tel que défendu par Mehdi Ben Barka» au colloque méditerranéen de Florence, en octobre 1958.«Ces bombes à retardement ont rapidement éclaté après l’indépendance de l’Algérie autour des frontières, qui ne devaient pas être un obstacle à l’unité des peuples et à la similitude des destins», ont rappelé les signataires, ajoutant qu’à rebours des conflits idéologiques, «la flamme de la sagesse n’a pas été éteinte», ce qui est «un atout non négligeable».«Le rôle de l’intellectuel est de rappeler ce qui est commun, lorsqu’un désaccord survient», a ajouté encore le texte, défendant ainsi la résolution des différends actuels par le dialogue et le sens de l’intérêt commun.Publié le 20/11/2020 .https://www.yabiladi.com/articles/details/101920/intellectuels-algeriens-marocains-appellent-raison.html La réédition aux éditions Terrasses de deux des six romans écrits par Jean Pélégri est une opportunité de (re)lecture pour les amoureux des œuvres nées de l’Algérie et pour ceux qui veulent comprendre les tensions d’une colonie de peuplement. C’est particulièrement vrai pour Le Maboul, édité en 1963 et dont on ne peut pas dire qu’il ait rencontré son public. Le roman, Les Oliviers de la justice, plus aisé d’accès tant idéologique qu’esthétique, a eu un sort moins sévère, d’autant qu’il a été soutenu par son adaptation cinématographique.« J’avais le sentiment d’avoir deux vies, d’habiter deux pays : l’un, solaire, européen, avec ses travaux agricoles, ses vignes et ses orangers, où je reconnaissais la marque de mon père ; et l’autre, nocturne, arabe, avec le chant des vendangeurs du côté de la cave, et tous ces noms tracés autour d’un croissant de lune dans un ciel profond et infini ». Jean Pélégri, Ma mère, L’Algérie (1989)L’écrivain est revenu avec précision dans son essai très personnel Ma mère, l’Algérie, sur les circonstances de l’écriture du Maboul et des Oliviers de la justice. L’identité de l’auteur sur la couverture est un marqueur fort de son appartenance à un ensemble. Il rappelle que son père lui avait offert, lorsqu’il était enfant, la traduction de son nom Yaya El Hadj, et confie que ce souvenir lui est revenu « après avoir écrit Le Maboul. Devenu un autre, j’aurais souhaité qu’il fût publié sous un autre nom, celui de Yaya El Hadj. On me le déconseilla, avec toutes sortes d’arguments. Mais il m’arrive, parfois, de regretter de n’avoir pas écouté mon père ». Revenons sur les éléments qui composent la biographie de Jean Pélégri, pour le situer dans un ensemble littéraire (national ou affectif ) et mieux comprendre les strates qui composent la mouvance « Algérie », nébuleuse d’œuvres diverses dans laquelle il occupe une place assez singulière.Jean Pélégri est né le 20 juin 1920, d’un père colon et d’une mère fille d’officier, dans une ferme entre L’Arba et Sidi Moussa, appelée Haouche el Kateb (la ferme de l’écrivain). À 16 ans, son père étant ruiné, il est contraint de vivre à Alger. Il entame des études de médecine qu’il abandonne puis s’inscrit à des études de philosophie. Engagé volontaire en novembre 1942, il participe à la campagne de Corse, de France et d’Allemagne. Démobilisé en 1945, il termine sa licence de philo et se tourne vers les Lettres. Il enseigne d’abord dans le pays minier de Hénoin-Liétard (il y rédige son premier roman, L’Embarquement du lundi), puis au lycée d’Ajaccio (de 1951 à 1953) et au lycée d’Alger (1953 à 1956). En 1956, il demande sa mutation en France où il a vécu jusqu’à sa mort en 2003, après une tentative non aboutie d’intégrer l’Éducation Nationale algérienne après l’indépendance.Son entrée dans l’âge adulte s’est donc faite par la porte des études supérieures classiques, presque exclusivement réservées aux Européens. Aussi Jean Pélégri a surtout insisté sur la camaraderie de l’enfance dans l’espace de la ferme entre le fils de colon et les petits « Arabes » où la « distinction », et donc la séparation, est moins perçue, alors qu’elle devient un fait établi entre 20 et 25 ans reflétant la dominante du paysage social algérien sous colonisation. Un de ses courts poèmes dit le délicat travail de la mémoire qu’on pourrait presque nommer « travestissement » :« La mémoire, comme un puzzle,est en effet une toile lacérée, mise en mietteset en morceaux et c’est à partir de ces débris,de ces fragments d’objets et de visages,qu’il me faut, patiemment, sans trop se soucier du tempsni de la chronologie, reconstituer le tableau, la figure,et cette longue histoireque j’entretiens depuis l’enfance avec l’Algérie ».Ses premières leçons de vie, il les a reçues dans la ferme familiale de la Mitidja, comme il le rappelle en 1989 : « Ainsi, avec mes camarades de jeux – une demi-douzaine d’inséparables d’origines et de langues diverses – nous connaissions dans le détail tous les recoins de la ferme. [La forge, l’atelier, le hangar, l’écurie, le grenier, la noria]. Plus loin, en bordure d’un carré de vigne, il y avait un autre fossé, plus étroit et bordé de grands roseaux. C’était la zaouia, notre lieu de réunion. Malheureusement, et injustement, il y avait, au-dessus, une autre histoire. Celle du colonialisme. Ce colonialisme qui était la loi générale, qui dénaturait les rapports quotidiens, qui conditionnait le politique, la foi, l’instruction, et qui introduisait partout la ségrégation. Ainsi, le lundi, quand je partais vers l’école, mes camarades algériens, eux, restaient à la ferme. Sans livres et sans cartables. A l’époque, parce que j’étais un enfant, parce que je ne me doutais de rien, je considérais cela comme un privilège et je les enviais. Ils pourraient, eux, continuer à parcourir la ferme, les chemins, les fossés.Je ne me doutais pas non plus que l’école – ce début de culture – isole, sépare, à mesure que l’on grandit ».Lorsque Pélégri évoque les langues, c’est aussi cette perception d’une multiplicité enrichissante dans laquelle il vivait sans étonnement qu’il met en avant : « Enfants, nous étions ensemble, Kabyles, Arabes, Espagnols, un ou deux Français, des gosses très mêlés. Nous parlions différentes langues selon le moment et selon les sujets. Pour tout ce qui concernait l’agriculture (…) c’était plutôt les mots français. Avec parfois un accent qui faisait dériver le mot, ce qui m’a donné l’habitude d’un langage varié et non pas uniforme ou académique.Au contraire, pour les fruits, nous employions souvent des mots arabes (…) h’abb el melouk. Nous nous répétions le mot en mangeant la cerise dans l’arbre, et cela donnait une autre saveur. Ce va-et-vient entre nos langues différentes avait aussi une signification particulière dans nos affrontements (…) Nous savions déjà que nous pouvions retourner la langue de l’autre pour rendre un argument plus efficace ».Cette complicité s’efface au lycée et, encore plus, lors des études supérieures puisque ses camarades de la ferme n’y ont pas accès. Ayant conscience de l’injustice qu’introduisait le système colonial quand il écrit et se souvient, il préfère mettre l’accent sur les complicités et les mélanges plutôt que sur la « ségrégation » qui est pourtant nettement dénoncée, en particulier dans Ma mère, l’Algérie. Dominique Le Boucher qui a longuement interrogé l’écrivain affirme que tant que son père possédait la ferme, Jean détestait aller à l’école et essayait de rester le plus souvent possible à la ferme pour l’accompagner et jouer avec ses camarades d’origine arabe. Contrairement à Camus ou à Sénac, il n’a pas été en manque de père mais au contraire, « en surprésence paternelle » : de lui, il tient le sens de la justice et Les Oliviers de la justice sont un hommage au père. Dans son enfance, il n’a pas cherché de maître ailleurs. Jean Pélégri opte pour une dissociation du vécu d’enfance et de l’histoire du colonialisme comme injustice.Jean Pélégri a écrit son premier roman en 1950, L’Embarquement du lundi lorsqu’il préparait son professorat de Lettres dans le Pas-de-Calais après avoir été démobilisé en 1945 et être parti provisoirement pour Paris. Le roman est publié en 1952 chez Gallimard grâce à Camus qui le considère comme l’un des livres de « la littérature solaire » d’Algérie. Sur Jean Pélégri, comme sur de nombreux écrivains d’Algérie, a pesé très vite le poids de Camus puisque dès L’Embarquement du lundi, il est classé parmi les « camusiens ».Il écrit ensuite Les Oliviers de la justice et l’adapte au cinéma, dans la violence de la fin de la guerre. Un peu acerbe dans son appréciation, Albert-Paul Lentin, dans l’article qu’il a consacré à l’écrivain en 1964 et que les éditions Terrasses ont re-publié en annexe des deux romans, écrit : « J’y trouvais comme un arrière goût de tout ce qui m’irrite toujours, depuis Camus, chez toute une lignée intellectuelle de Pieds Noirs de bonne volonté, mais un peu trop enclins à poser le problème du malheur en Algérie avant celui de la responsabilité, et dont l’œil ne cessait de s’embuer de larmes jusqu’à devenir politiquement myope. Ce livre, Les Oliviers de la justice forçait un peu trop, à mon gré, sur la pitié alors que les temps étaient à la colère, et au combat ».Le Maboul efface cette irritation car Pélégri y a pris un tournant décisif par la recherche d’une langue qui rende compte de la réalité telle que l’écrivain l’a vécue : « un texte puissant, un texte à la hauteur de l’événement dans lequel il baigne, un livre qui n’est pas seulement un livre sur l’Algérie, mais un livre pleinement algérien, et un livre qui n’est pas loin d’être un chef d’œuvre », écrit ensuite Albert-Paul Lentin. Mourad Bourboune va dans le même sens : « L’homme et l’œuvre sont profondément enracinés dans la terre algérienne. (…) Sa vision terrienne, géologique n’a rien d’abstrait. Prenez Jean Pélégri et mettez-le dans une vigne de la Mitidja, sur une pente ocre du Tell : il ne dérange en rien l’ordre des choses ».Une étude du processus de métaphorisation du roman de Pélégri montre qu’il privilégie l’image de la « greffe » réussie ou ratée pour décrire le rapport colonial ; son écriture a la pierre, l’arbre, la vigne, la montagne pour pivots symboliques. On peut y voir l’affirmation de l’enracinement dans le minéral et le végétal qui transcende une réalité historique bouleversée. C’est en cela que le texte de Pélégri prend une direction autre que le récit camusien, riche qu’il est d’une expérience vécue de cohabitation rurale et non citadine. Le couple Slimane/M’sieur André (le vieux colon, père de Georges) symbolise une histoire qui aurait pu se passer autrement après le grand bouleversement du séisme vécu ensemble : « la terre avait bougé. Alors, après, quand on était en train de marcher sur elle, c’est comme si Dieu la rendait – à tous les deux ». Histoire possible si la jeune génération (Saïd/M’sieur Georges) ne se querellait pas, si elle avait su continuer, en l’améliorant, le « partage ».Aussi, dans la scène du meurtre sur laquelle nous allons revenir, Slimane n’intervient pas car la médiation n’est plus possible, les choses ont été trop loin s’il a ensuite le projet de tuer M’sieur André, ce n’est pas par esprit de vengeance mais pour le garder enfoui dans « sa » terre. Son erreur – il tue Georges et non le vieux –, le bouleverse car elle fait perdre son sens à son acte alors même qu’elle le transforme en héros aux yeux des siens : le malentendu… Slimane, en tuant, n’est pas la porte-parole des siens : le nouveau monde qui naît à l’indépendance lui est aussi étranger qu’au vieux colon. Il est le « dernier Arabe ». Il n’appartient pas à la Nation mais à la Terre algérienne, celle qui vient de la Montagne et qui aurait fait jonction avec la plaine si tous les « arbres » – comme M’sieur André –, avaient eu une racine profonde. Le partage n’est plus possible.En 1962-1963, alors qu’il écrit et publie Le Maboul, Pélégri distingue l’arabité de l’algérianité dont le vieux colon est porteur mais il le fait après avoir fait un détour conséquent dans les motivations de l’Autre, dans un réel effort de compréhension et de fraternité. Ce roman reste aujourd’hui un des romans les plus étonnants de la mise en écriture symbolique de la décolonisation. Cette sympathie, au sens profond du terme, pour le peuple algérien ne s’est jamais démentie chez le romancier, même quand il a dû quitter le pays en 1966. Le Maboul lui a ouvert, dès 1964, l’Union des Écrivains algériens dont il fait partie à sa création. Il participe au premier numéro de la revue Novembre et souscrit à la Charte de l’Union.Le lecteur qui a lu L’Étranger, ne peut pas ne pas le retrouver, en 1963, dans Le Maboul de Jean Pélégri. Contrairement à ce roman où le narrateur du meurtre était le meurtrier lui-même, dans le roman de Pélégri, c’est un personnage non impliqué dans l’acte : Slimane, « le maboul » qui observe et commente, comme si le romancier « inventait » un narrateur en position de négociation, capable d’expliquer le geste de violence. Il regarde de haut comme Dieu, perché sur un figuier comme s’il en était partie, le premier figuier que le vieux colon avait greffé. Cette position lui permet d’expliquer l’attitude des deux acteurs du meurtre, quand il le peut et de formuler ses interrogations lorsqu’il ne comprend pas. L’introduction de ce troisième personnage introduit l’ambivalence car il dédouble « l’Arabe » assez monolithique chez Camus. L’Arabe de Pélégri, c’est à la fois Slimane qui observe et Saïd qui agit, le vieux et le jeune, celui qui a intériorisé l’ordre colonial et celui qui le rejette. L’Arabe de Camus avait la tête à l’ombre et le corps au soleil. Dans Le Maboul, Slimane est à l’ombre dans son figuier et Saïd complètement au soleil. Pélégri travaille différemment la symbolique forte de l’ombre et de la lumière de la littérature d’Algérie.Mais Slimane est aussi Meursault puisqu’il raconte Saïd en homme du refus. La suspension temporelle, la rupture du temps romanesque, caractéristique de l’insertion d’une séquence de description, est particulièrement sensible dans ces scènes de meurtre. Pour remettre en marche le temps, l’acte est nécessaire car il relance le mouvement des personnages. Le commentaire de Slimane accompagne la description détaillée de la scène et se fait justification de l’acte de Meursault. S’il y a mort, c’est parce qu’il y a eu infraction à la loi coloniale, que les deux « partenaires » » ont péché par arrogance : « C’est là que l’autre a dû s’énerver. Quand tu attrapes un Arabe à te voler, tu aimes bien qu’il te montre qu’il a peur. S’il l’a pas, mais au contraire, la rigolade et l’air de pas te voir – alors que toi, en plus, tu as l’revolver – y a pas, faut qu’tu fasses quelque chose !… »Le texte de Pélégri apparaît alors subtilement aussi comme un plaidoyer pour Meursault par la réinscription de son acte dans une réalité concrète et par la dissociation, du côté des Arabes, entre vieux et jeunes. Les vieux sont en complicité avec le vieux colon, les jeunes veulent la rupture. Car, dans Le Maboul, deux amis d’enfance se défient, comme des gosses mais l’un d’eux, Saïd, va trop loin il provoque et meurt dans les vignes, bêtement : « Chacun, dans l’fond, il doit savoir que le couteau, des fois, ça commande l’Arabe et le revolver le Français – ça chacun le sait ».Le romancier s’est expliqué auprès de Jean Daniel sur la répartition « ethnique » des armes : « Je voulais simplement dire que la différence d’armes n’est pas insignifiante. Elle relève d’un fait que les ethnologues ont souvent constaté et qui tend à établir que chaque peuple, chaque « race », se fait de l’arme de l’autre une image plus ou moins mythique. Pour l’Européen, le Maghrébin est menaçant par son couteau (…). Pour le Maghrébin, qui à l’époque ne disposait que d’armes primitives ou peu élaborées, l’Européen effraie par le revolver ou le fusil. De ce fait ces armes – qui sont plus que des armes – peuvent réveiller de vieilles peurs et pousser à l’acte. C’est ce qui se passe, semble-t-il, dans L’Étranger. Sous un soleil témoin qui semble occuper tout l’espace, l’affrontement meurtrier se condense et se focalise sur un duel entre armes symboliques. Ce sont elles qui éveillent en chacun le « racisme » latent et c’est cette ellipse qui, en chargeant le récit d’une force à la fois souterraine et solaire nous rappelle du même coup qu’il y a encore en Méditerranée, comme au temps de la mythologie grecque, un tragique solaire et des soleils noirs ». En ce sens, Pélégri apprécie sa mise en scène du meurtre comme opposée à celle de Camus.Cette explication donnée à Jean Daniel ne manque pas de perspicacité toutefois, au-delà du simple « réflexe » du duel des armes, on peut l’enrichir d’une interprétation dans le contexte colonial : le meurtre a eu lieu parce que Meursault a transgressé le code spatial en colonie qui veut que les deux peuples évitent d’occuper le même espace – Meursault n’a pas supporté que la source lui soit interdite par l’Arabe –, et l’Arabe a transgressé le code comportemental qui veut que le colonisé s’efface devant le colon. En ce sens il faut relire en parallèle la scène de L’Étranger et la scène, revue et corrigée, du Maboul. On verra la proximité et la différence entre les deux textes. L’écrivain s’est expliqué sur ce dialogue des deux textes : « Un vieil ami de la maison Gallimard, M. Hirsh, qui aimait beaucoup le livre, m’a fait un jour remarquer que j’avais écrit en somme une sorte d’Étranger retourné. Mais avec un personnage plus complexe et une motivation ambiguë qui relevait plus de la tendresse que du « racisme ». Pour le reste, me disait-il, le même soleil, le même affrontement sanglant entre deux jeunes hommes, et à la fin, le même meurtre sans raisons apparentes. Je n’y avais pas pensé un seul instant. Pendant la rédaction du livre, je n’avais pensé à Camus qu’une seule fois: lorsque Slimane va à Alger pour voir à la morgue le corps de son neveu. Du haut de la colline de Kouba, il aperçoit pour la première fois la mer – et c’est à cet instant que j’ai pensé à Camus (…) Mais comme on ne sait jamais ce qu’il en est des influences et des réminiscences – ni du chemin qu’elles font en vous, il se peut donc qu’obscurément, et par toutes sortes de détours, Camus soit présent quelque part…De toute façon, je crois qu’il vaut mieux ce chemin que celui de l’idolâtrie. On ne se débat en profondeur contre quelqu’un que si on l’aime et que s’il vous a marqué ».Dans quelle littérature faut-il « classer » Jean Pélégri ? En 2000, Mohammed Dib – son ami : ils sont nés et morts aux mêmes dates –, écrivait : « La discrétion dont les critiques ont obstinément et désobligeamment fait preuve à l’endroit des écrits de Jean Pélégri, à mon sens, s’explique ainsi : ils ont eu affaire à quelque chose qu’ils ne connaissaient ni ne comprenaient, et cette chose qu’ils ne connaissaient pas et persistent à ne vouloir ni connaître ni comprendre, s’appelle l’Algérie ».Faut-il qualifier de « littérature algérienne » toute œuvre qui parle de l’Algérie ? Pourquoi l’exclure de la littérature française ? C’est ce dernier point que je voudrais souligner en m’appuyant sur la « Note des éditeurs » de cette réédition des éditions Terrasses. L’exemple de Pélégri est un des meilleurs pour toucher du doigt le devenir, en Histoire littéraire, des écrivains français d’Algérie qui n’ont pas pris fait et cause pour l’Algérie française mais ont eu une position plus complexe. Que toutes les œuvres de ce que nous appelons la « mouvance Algérie » appartiennent au patrimoine du pays, bien évidemment. Mais elles appartiennent aussi à la fois au patrimoine français et à l’histoire littéraire de la France : « Nostalgie, mémoire, racines, ces trois éléments se retrouvent, à des degrés qui dépendent des lieux et des générations, dans cette histoire mal conne et souterraine qui s’est déroulée entre les uns et les autres, là où les rapports étaient quotidiens. Et cette histoire constitue une bonne part de notre identité ».En ce sens, les trois écrivains réédités par Terrasses éditions – Anna Greki, Jean Sénac et Jean Pélégri – ont des œuvres « algériennes ». Faut-il, pour autant, les considérer comme partie intégrante de la « littérature algérienne » ? S’il ne fait pas de doute que la réponse est affirmative pour les deux premiers, elle est moins évidente pour le troisième. Les éditeurs l’affirment dès les premières lignes de présentation et indexent ces œuvres « à l’internationalisme révolutionnaire des années de lutte décoloniale » (il faudra un jour qu’on m’explique pourquoi décoloniale a remplacé anticoloniale ?). Ils affirment aussi que ces œuvres transmettant un écho plus authentique que certaines œuvres actuelles. A l’appui de cette affirmation, ils épinglent Kamel Daoud en s’appuyant sur l’exécution d’Ahmed Bensaada, dont l’essai est bien conforme au sport national au pays qui est de démolir ceux qui ont du succès… Et réduire cet écrivain, un des plus talentueux de sa génération, à cette appréciation lapidaire, « façonné pour plaire à une lecture plate, humanisante et réactionnaire d’un occident adorant les écrivains-chroniqueurs-un-peu-polémistes » n’est pas digne du travail remarquable de réédition entrepris.Que cela plaise ou non, le rapport à Camus – des trois, seule Anna Greki semble y avoir échappé à son ombre tutélaire –, est constant, déférent ou polémique, destructeur ou constructif. Cela a été amplement démontré. Délicat donc de baptiser « auteur algérien » sans autre explication. Les éditeurs, n’échappant pas, eux aussi, au syndrome camusien, voient ces trois écrivains, d’origine française, comme « l’endroit », dont les écrivains d’origine « arabe et berbère seraient l’envers » : et pourquoi pas l’inverse ? Mais peut-être font-ils allusion à une phrase du roman de Mourad Bourboune, Le Muezzin, ami de Pélégri et que celui-ci cite en exergue de son essai de 1989 : « Réformateurs, hommes de faible pesée ! Qui vous parle d’ordre ou de désordre, d’envers ou d’endroit, d’Orient ou d’Occident, du jour ou de la nuit ? Je veux le coude à coude de toutes les choses contraires ».Avec Pélégri, nous sommes bien dans une création qui pose des questions essentielles à la cohabitation possible ou impossible dans une colonie de peuplement. Il parle de sa prise de conscience qu’il a résolue, s’il l’a résolue, à sa manière, en restant un écrivain français, né en Algérie et pétri de sa terre : « Qu’on me pardonne le côté sacrilège de cette comparaison – mais la langue de l’autre est, dans certaines circonstances, comme une sorte de prière par laquelle on s’ouvre à une Parole qui vous agrandit. (…) Vous voilà dans une sorte de no mans‘land incertain, mais au plus profond de vous-même. Libéré des conventions du langage, des propagandes, des idéologies dominantes du lieu et du moment, et algérianisé par l’écriture, vous voilà devenu l’autre, le frère. (…)Intervenait aussi parfois, en cours de rédaction et en arrière-plan, une autre motivation. Plus psychanalytique. Celle de reconquérir, par l’écriture, un territoire et un pays dont avec les miens je me sentais injustement exclu.(…) Il y avait aussi des livres qui sont pour l’écrivain des sortes de guerres civiles intérieures. (…) L’écriture avait algérianisé ma façon de sentir les êtres et les choses ».Qu’il y ait dans la littérature française des œuvres pétries d’Algérie est un fait évident. Et Pélégri se reconnaîtrait bien dans cette déclaration d’Albert Camus, en 1958 : « L’une des choses dont je suis fier en tant qu’écrivain et en tant qu’écrivain algérien, c’est que nous autres écrivains algériens nous avons fait notre devoir et nous l’avons fait depuis longtemps. Nous sommes beaucoup à espérer ce qu’on appelle l’Algérie de demain. Je ne sais pas si elle se fera ni dans quelles conditions elle se fera. Je ne sais pas non plus ce qu’elle nous coûtera encore en sang et en malheur, mais ce que je puis dire, c’est que cette Algérie de demain, nous autres écrivains algériens nous l’avons faite hier. Nous avons été une école d’écrivains algériens, et quand je dis école je ne veux pas dire un groupe d’hommes obéissant à des doctrines, à des règles, je veux dire simplement exprimant une certaine force de vie, une certaine terre, une certaine manière d’aborder les hommes ».Ou dans celle de Mouloud Feraoun, en octobre 1960 : « Quand il est question d’écrivains algériens, il s’agit évidemment d’auteurs nés en Algérie, d’origine européenne ou autochtone, auxquels il faudrait ajouter ceux qui, ayant vécu ou vivant en Algérie, ont découvert ou découvrent ici leurs sources d’inspiration. Les uns et les autres sont Algériens dans la mesure où ils se sentent eux-mêmes Algériens, et où leur œuvre concerne l’Algérie. S’ils ne se sont rassemblés autour d’aucun manifeste, il est indispensable, je crois, que quelque chose les réunisse : la même fidélité à la terre et aux hommes, le même esprit, les mêmes goûts, une certaine complicité peut-être… En tout cas, l’expression ‘écrivains algériens’ ne comporte à mon sens nulle ambiguïté ».Il adhérerait moins à la définition de son ami, Jean Sénac : « Est écrivain algérien tout écrivain ayant définitivement opté pour la nation algérienne ». Cela n’enlève rien à la force de son roman de 1963 ni à l’authenticité de son immersion dans la terre algérienne. Par sa création, il a échappé au dilemme colonial – relisons Albert Memmi, « le colonisateur qui se refuse » – : en créant une langue, au creux du français, qui soit un trait d’union, une passerelle. Il l’a fait avec une plongée dans une sorte de « francarabe » déroutant, ce que n’ont fait ni Greki, ni Sénac, optant autrement pour dire leur Algérie et pour la vivre au présent de leur vécu et dans un engagement dans une nouvelle nation.Jean Pélégri, Les Oliviers de la justice Le Maboul, Terrasses éditions, octobre 2020, 517 p., 17 € Christiane Chaulet Achour 18 novembre 2020 https://diacritik.com/2020/11/18/jean-pelegri-reedite-le-paysage-natal-source-et-repere-de-lecriture/

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