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15 juin 2022 3 15 /06 /juin /2022 10:42

Bonjour aux lecteurs du blog de Titivillus.

J'ai le regret et la douleur de vous annoncer que mon père, auteur du blog Titivillus, est décédé le 27 avril 2022 à l'âge de 82 ans. 

Il avait à cœur, tous les matin, de poster un article sur son blog. C'était son premier travail. Peu importe le nombre de ses lecteurs, savoir que quelques personnes lisaient ses articles le rendait très heureux et il nous avait très clairement spécifié de remercier très chaleureusement ses lecteurs en cas de disparition.

Mon père était passionné par les mots des plus simples aux plus complexes, les mots inusités ou oubliés mais surtout les mots relatifs à l'univers de la "Chose écrite" .

L'ensemble des articles publiés est issu d'un travail colossal de recherche qu'il a mené petit  à petit, au gré de ses lectures et de ses flâneries dans les livres, dictionnaires, dans des expositions, des musées, des salons, des brocantes... Partout, il pouvait trouver de la matière à réflexion. Sa curiosité était sans cesse aiguisée. Chaque lecture, chaque visite, chaque discussion pouvait être source de trouvaille pour agrémenter et compléter son "Dictionnaire de la Chose Ecrite". Il nous est d'ailleurs très fréquent de trouver ses annotations dans les livres de sa bibliothèque.

Mon père était très éclectique dans ses centres d'intérêts et très curieux . Il appréciait donc particulièrement que ses lecteurs puissent lui apporter des éléments nouveaux qui pouvaient compléter, préciser ses articles et parfois même lui apporter une contradiction qui l'aiguillonnait pour parfaire sa recherche...

Je vous remercie donc, en son nom, vous, ses lecteurs réguliers ou non, peu importe , il vous appréciait tous.

Ce blog lui a apporté de très grandes joies , et principalement celle de pouvoir partager sa passion.

Les 7979 articles qu'il a postés restent bien entendu sur ce blog, en lecture pour tous les amateurs.

Merci à tous du fond du cœur .

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27 avril 2022 3 27 /04 /avril /2022 09:45

ADRESSE AUX LECTEURS   

Merci à vous , fidèles abonnés et lecteurs occasionnels !

Votre présence , fut-elle silencieuse ,m'est d'un précieux réconfort !

Les articles sont choisis sans plan préétabli selon la couleur du temps et l'humeur du jour mais si l'un d'entre vous souhaitait voir aborder un sujet particulier , c'est bien volontiers que j'essaierai de les satisfaire

La citation de courts  extraits de trois ou quatre  lignes  de  ces articles est libre  mais toute citation  plus importante doit au préalable  avoir été acceptée par Titivillus .(Le dictionnaire  a fait l'objet d'un enregistrement auprès de la société des gens de lettres [SGDL] )

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27 avril 2022 3 27 /04 /avril /2022 09:43

OBJET DE  CE DICTIONNAIRE :
      J'ai  entrepris une recherche concernant les " Mots "  en usage dans les  diverses sphères d'élaboration de la " Chose écrite " depuis ses origines jusqu'à nos jours : mots de la langue ordinaire , mais aussi  argots de métier, sabirs , jargons....et mots obsolètes des domaines spécialisés tels que  codicologie, papyrologie, archivistique , épigraphie etc ..etc ...recherche concrétisée par l'élaboration d'un dictionnaire .

                 Il m'arrive cependant de rencontrer des mots qu'aucun des pourtant nombreux  dictionnaires que je possède n'indique et concernant lesquels internet est soit muet soit trop laconique ... le but  de ce blog était donc,au départ,  de poser des questions concernant ces mots  "mystérieux " mais , la posture d'éternel questionneur pouvant lasser , j'y inclus désormais des articles aboutis ( mais toujours perfectibles ..) de mon dictionnaire

La citation de courts  extraits de trois ou quatre  lignes  de  ces articles est libre  mais toute citation  plus importante doit au préalable  avoir été acceptée par Titivillus .(Le dictionnaire  a fait l'objet d'un enregistrement auprès de la société des gens de lettres [SGDL] )

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27 avril 2022 3 27 /04 /avril /2022 09:37

ONGLE                                                                             

              1)Les ongles sont souvent responsables de marques laissées volontairement ou non sur les livres ...l’habitude de souligner un passage ou d’indiquer une page d’un trait d’ongle , que certains nomment «  Ongleter «   est à proscrire ....

              « Donc ,en marge de la ligne fautive  ou de l’expression mémorable,je donne un coup d’ongle appuyé…et passe pour folle quand ,inclinant mon bouquin en tout sens ,ou le tâtant du bout des doigts tel le lecteur de Braille,j’essaie de  déceler le trait embouti dans l’épaisseur du papier « (Annie François in «  Bouquiner »-2000

              On peut rencontrer pour désigner ces marques le terme obsolète : «  Paraplasme* «  

              2)Les bouquinistes sont parfois appelés  “ Ongles noirs “ ...la manipulation des vieux livres n’étant  pas toujours propice au maintien des ongles en parfait état de propreté .

              3)Dans ses “ essais  “ ( Livre II Ch.10) Montaigne disait fort sagement à propos de ses lectures : “ Les difficultez, si j’en rencontre en lisant , je n’en ronge pas mes ongles, je les laisse là....”

              4)Sur certaines tablettes * anciennes on à trouvé des traces d’ongles imprimées en guise de signature  * ou de sceau  * .

              5)On raconte   que Pascal inscrivait des notes sur ses ongles  à l’aide d’épingles * lors de ses promenades.

              6)Certaines œuvres ont attribué aux ongles un pouvoir néfaste soit en raison du fait qu’ils continuent durant un temps à pousser après la mort  ,soit par référence au «  Naglfar «  des légendes nordiques qui est un vaisseau fatal  constitué des ongles des morts et dont le souvenir se conserve dans l’appellation argotique «  Coffin nail « désignant les  cigarettes

              7)Nombre de gens de lettres du XVIII° siècle arborèrent des ongles du petit doigt fort longs car , la coutume voulant que l’on ne frappe pas aux portes  mais que l’on y  gratte   avec l’ongle du petit doigt , c’était une marque de civilité que de le  laisser pousser….Molière se fait l’écho de cette coutume dans  « Le Misanthrope «  lorsqu’il,fait dire à Alceste s’adressant à Célimène ( Acte II Scène I )

              « Est-ce par l’ongle long qu’il porte au petit doigt

              Qu’il s’est acquis chez vous l’estime où on le voit ? « 

 

ONGLET                            

                                   1)Bande de papier de faible largeur cousue avec les cahiers d’un livre pour permettre d’ajouter par collage des  réalisées par un autre moyen et sur un autre papier que le livre , un “ carton * “,  des gravures tirées à part et sur un papier différent de celui du livre qu’elles illustrent.

 

                                   Si la bande est réalisée par suppression d’une page , il s’agit d’un “ Talon *  “ 

                                   Un grave défaut * est constitué par un onglet qui en débordant  un peu sur le document ajouté   en masque une partie ....

                                   Il arrive que le carton lui-même porte ce nom.

                                   L’onglet “Avancé  ” est un onglet collé au dos d’un cahier et dépassant sur  le cahier qui suit. .         

                                               L’usage de l’onglet est nécessaire chaque fois que les cahiers à assembler comportent un nombre de feuillets non divisible par 4...

              Parfois l’onglet à pour seul but de rattraper par avance l’épaisseur des documents qui seront insérés dans l’ouvrage ( cas des albums photo par exemple ...)

              La languette* peut être comparée a l’onglet.

              Le mot est parfois employé comme synonyme de “ Carton *  “

                        2)On nomme aussi “ Onglets “ de petits morceaux de papier ou de carton  fixés au bord des pages pour indiquer des passages particuliers ou réaliser une indexation .

              Il existe aussi des onglets métalliques ou en matière synthétique  portant une fenêtre transparente permettant d’y inscrire des références.

              Sur certains ouvrages ce sont des encoches * pratiquées dans la tranche de gouttière * qui en tiennent lieu .

              3)@Sur certains catalogues la mention , un peu obscure , “ Onglet de ruban parait désigner  soit un cahier déréglé* ou ressorti*  (rehaut * de cahier ) qui , par suite de la faiblesse des rubans de la reliure s’avance sur la tranche du livre et forme une sorte d’onglet  soit un ruban détendu et devenu visible dans l’intervalle ainsi créé entre deux cahiers ; .attestée une seule fois ...à vérifier...Qui en sait plus ???

              Il faut noter que cette mention apparaît quelquefois dans le langage informatique pour désigner un onglet situé  sur une barre de menus .

              4)En langage typographique , le mot a désigné un feuillet tiré isolément .

 

            5) Le terme «  Ongleté « a été rencontré sous la forme imprécise  «  ouvrage abondamment ongleté par un précédent lecteur » qui paraît désigner soit  le montage  d’onglets de repérage….. soit la présence de passages soulignés  par des traces d’ongles ....

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25 avril 2022 1 25 /04 /avril /2022 11:36

 

ROSETTE                            

              1)Encre rouge fabriquée à partir d’un bois du Brésil et , aussi encre de couleur rose ou violacé très pale utilisée par les enlumineurs pour le dessin des contours .

              2)La « Pierre de Rosette » ,aujourd’hui conservée au « British museum «  de Londres ,est une pierre (1,14m x 0,73m et 28 cms d’épaisseur),pesant 762 kilos , découverte par Le Lieutenant Pierre François-Xavier Bouchard  le 19 Juillet 1799 à Fort Julien (Rashia , delta du Nil)

              Datant de 196 AJC ,elle porte  une inscription(décret de Ptolémée V datant du 27 mars  196 AJC) en écriture hiéroglyphique* et démotique *Égyptienne et sa traduction  en écriture  grecque mais il faut à ce propos noter que , contrairement à ce qui a été mainte fois affirmé , ces trois inscriptions ne sont pas des traductions littérales les unes des autres ce qui a compliqué leur interprétation notamment dans les comparaisons «  au compas * «   qui furent effectuées ;

              On s’accorde pour dire qu’elle permit le déchiffrement de l’écriture hiéroglyphique par Champollion  en 1821/24 mais il est important de préciser  que ce déchiffrement fut précédé des recherches de nombreux intervenants tels que l’imprimeur Marcel, le «  citoyen Ameilhon « ,les savants Isaac Silvestre de Sacy et du Theil  pour la France et David Ǻkerblad pour la Suède, le révérend Weston et , surtout,le physicien Anglais Thomas Young, et d’autres  qui ,chacun dans leur domaine, firent progresser la résolution de l’énigme.

              C’est Champollion qui ,instruit des travaux antérieurs et des résultats que Young lui avait communiqués ,parvint à la solution  mais la “ Pierre de Rosette  ” ne fut pour lui  qu’un maillon important d’une longue chaîne de documents qu’il dut consulter et comparer (obélisque de Philæ,zodiaque de Dendérah par exemple ...) avant de pouvoir présenter en 1822 sa «  Lettre à M.Dacier relative à l’alphabet des hiéroglyphes phonétiques «

              Le déchiffrage a donc été sinon un travail d’équipe , du moins une œuvre collective  comme Arago l’a souligné dans l’«  Éloge historique du docteur Thomas young «  qu’il a prononcé en 1832 à l’académie des sciences.

              Non complètement achevé à la mort de Champollion en 1832 le déchiffrage fut poursuivi par Karl Richard Lepsius , Heinrich Karl Brugsch,Victor Loret,Adolf Erman, Alan Henderson ,  qui travaillèrent  à la grammaire , au lexique et à l’épigraphie ….et par un certain nombre de détracteurs pronant des thèses variées …

              Le répertoire de bibliographie analytique de J.Kettel « Jean François Champollion le jeune  « (1990) donne un liste de leurs travaux

              Il faut également noter que la pierre de Rosette n’est pas unique puisque l’on a découvert d’autres pierres gravées  en trois langues portant d’autres textes notamment en 1799 à Menouf et en 1800 au Caire cette gravure polyglotte visant les prêtres et les intellectuels pour les Hiéroglyphes , le peuple égyptien pour le démotique et la classe dirigeante qui ne connaissait pas , ou peu , l’égyptien  pour le grec

              Concernant le décret de Memphis  on a trouvé plusieurs fragments  de stèles :

- En 1884 à El-Nobé-Rieh une version hiéroglyphique qui s’est avérée être une copie d’époque très fautive sans doute réalisée par un lapicide * illétré*

-En 1907  à Élephantine 3 fragments qui ont permis de lever le doute sur une partie lacunaire de la pierre de Rosette

-En 1923 à Noub-Taha  avec le texte grec seul .

 

Des stèles polyglottes concernant d’autres décrets sont connue , notamment celles reproduisant le « Décret de Canope « (238 Ajc .)qui ont été découvertes à Tanis en 1866  et  à Khom-el-Hisn en 1881

 

              Le mot est parfois employé comme terme générique pour  désigner un document ancien portant la traduction en plusieurs langues d’un même texte : les inscriptions découvertes en 1621 à Béhistoun (actuel Kurdistan Iranien )  par Pietro Della Valle ont été ainsi qualifiées car elles présentent  un texte rédigé en cunéiforme , Perse ancien , Élamite * et Babylonien .

              Des inscriptions de ce type,récemment  découvertes à Taposiris Magna (45 Kms à l’ Ouest d’ Alexandrie ) ,présentent un même  texte rédigé en Hiéroglyphes* et en démotique -* et en Grec et Hiéroglyphes

              D’une certaine façon , on peut considérer que la pierre de Rosette est le plus ancien dictionnaire connu ...

              Certaines autres langues ont bénéficié de circonstances favorables semblables comme , par exemple la langue Hétéenne des anciens Hittites pour le déchiffrement de laquelle  l’inscription bilingue dite «  Tarkondémos «  a été d’un grand secours .

 

              Pour conclure signalons que , s’il faut  se rendre à Londres pour voir la vraie pierre de Rosette  on peut en fouler une reproduction géante sur la «  Place ses écritures «   de la ville de Figeac  (Lot)  d’où était originaire Champollion …et qui abrite un musé à lui consacré ....

              3)Motif décoratif en forme de rosace utilisé en reliure ou en enluminure *et , aussi, petite pièce de métal , de nacre ou d’ivoire fixée à l’extrémité d’un signet * et ayant parfois la forme d’un gland * ?

               

 

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22 avril 2022 5 22 /04 /avril /2022 08:51

ÉCOPER                                                                                                                         

          L’amateur de livres “ Écope “ lorsqu’il se laisse aller en salle des ventes à pousser un livre au delà de sa valeur réelle ....il pourra aussi dire qu’il s’est “ Endrogué “ d’un livre difficilement revendable ...

            La même expression est employée par les bouquinistes pratiquant la “ révise * “ (voir ci-dessous )lorsqu’ils perdent de l’argent sur un lot  acquis par ce moyen ou lorsqu’il sont contraints,faute de liquidités,  de vendre un ouvrage à perte .  

 

RÉVISE ou REVIDAGE                                                                                                                         

              Procédé frauduleux utilisé par un groupe d’acheteurs(souvent brocanteurs. ou bouquinistes ) en ventes publiques consistant ,pour l’un ou plusieurs d’entr’eux, à surpayer, en début de vente, des objets (livres par exemple ..) de façon à décourager les autres amateurs qui en se retirant leur permettront  d’acquérir à bas prix les objets suivants.

              Les objets ainsi acquis font  ensuite l’objet d’une mise aux enchères* privée entre ces acheteurs et le surcoût provoqué par l’obstruction faite aux autres enchérisseurs est réparti entre tous les membres de l’entente..

              Ce procédé,déjà ancien, s’appelait  autrefois : la “Grafinade” et ,bien qu’illégal ,il n’a jamais été véritablement  réprimé....(on l’appelle aussi :”Révision” et “Revidage”)

       

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22 avril 2022 5 22 /04 /avril /2022 08:46

ÉCRITURE ÉCONOME                                                                                           

            Certains auteurs se sont ingéniés à inventer des écritures “Économes  “ très concises et très peu consommatrices  d’encre , de papier et de caractères .

            C’est le cas de Nicolas Cirier qui inventa la “ Stigm-ortho-graphie  * “, “ la Chromidiographie *   “ et la  “ Thaumasiographie *  “ écritures à base de points et même , pour la dernière d’un seul point !

            Ces écritures , faut-il le dire ?, n’eurent aucune succés et ce d’autant plus que leur inventeur se montra extrêmement prolixe et confus en livrant aux imprimeurs des manuscrits  surchargés d’annotations *, d’erratas  * et de renvois * ...

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21 avril 2022 4 21 /04 /avril /2022 10:05

 

FORMAT                             

 

              1)PAPIER:Dimensions d’une feuille de papier exprimée par une appellation conventionnelle faisant ,en général, référence au filigrane* que portaient les papiers à l’origine:il y a une foule de formats qui,pour une même appellation,peuvent varier d’une papeterie à l’autre. ..

              Dans la papeterie manuelle la taille des formats était limitée par les dimensions des formes manipulables à la main et , bien que quelques essais de manipulations mécanique de celles-ci aient permis la fabrication de feuilles de 1,84 x 1,38 m  , les formats y  demeuraient modestes mais si diversifiés que des moyens mnémotechniques,en particulier des chansons ,   avaient cours pour les garder en mémoire           

              Il était en outre difficile et onéreux de changer de formats car cela impliquait la fabrication de nombreuses formes * que les formaires * locaux n’arrivaient pas toujours à fournir .

              Très nombreux aux débuts de la papeterie les formats se sont réduits de nos jours à une petite dizaine et une normalisation a été établie pour les régir:

              Les formats normalisés “A -B - C ” comportent  chacun dix classes   obtenues en divisant par deux le format précèdent : par ex: “A 0 (841 x 1189 mms)   ou “A 10 (260 x370) et la dimension du format de départ a été choisie pour que le rapport  longueur / largeur demeure constant à chaque nouveau pliage .

              L’Angleterre avait un système analogue avec des dimensions en inches et des appellations  particulières  :Foolscap-Crown-Demy-Royal etc...

              A titre d’exemple voici quelques formats selon l’ancienne classification:

              -Quadruple colombier:122 x168 cms-Colombier d’affiches:61 x 82 cms-Jésus:55 x 70 cms- Raisin:49x64 cms-          -Double raisin:64x98 cms-Carré:45x56 cms-Couronne :36x46 cms -Cloche :29x39 cms-Propatria  : 34,5x43,5 cms-Cavalier:46x62 cms  etc...etc...

              Certains poètes typographes les ont chanté pour agrémenter les nombreux festins de la profession ; c’est , par exemple , le cas de M.J.Bacholet qui écrivait à ce propos en  en 1911:

 

                        “Salut à vous ,Poulet, Pot, nés à la campagne

                        Cloche au frais monastère,et Couronne à la cour,

                        Salut à vous Écu, que Coquille accompagne ,

                        Salut à vous Raisin , Jésus, à votre tour . “

 

              L’esprit  facétieux des “ gens du livre “  s’est exercé dans ce domaine sans laisser de nom d’auteur  et  a dressé une liste burlesque des utilisateurs des divers formats qui ne déparerait pas “ l’Almanch Vermot “  et  mérite d’être sauvée de l’oubli :

                                   -Les monarques emploient le “ Papier Couronne  “ .

                                   -Les religieux le “ Papier Jésus “

                                   -Les légitimistes le “ Papier d’ Angoulême “

                                   -Les Bonapârtistes le “ Papier Grand Aigle “

                                   -Les amazones le “ Papier Cavalier  “

                                   -Les marchands de vin le “ Papier raisin “

                                   -Les géomètres le “ Papier carré  “

                                   -Les Carillonneurs le “Papier Cloche  “

                                   -Les marmitons le “ Papier Pot “

                                   -Les grands le “ Papier Ministre  “

                                   -Les amateurs de pigeons le “ Papier Colombier  “

              Il existe une liste de la même eau pour les papiers *

              Chaque pays a eu ses appellations pour les formats et pour n’en citer que quelques uns signalons les formats “ Pro-patria “ , “ Ruche “,”Super-Royal “ en Belgique -”Pott” , “ Lowen “ , “Post  “ en Angleterre - “ Sclangue “ , “ Canzlei “,”Klein “  en Allemagne -

              On peut aussi rencontrer des appelations étrangères telles que “ Chü- *  -Tanzaku  “ , “ Eban * -giri “ , “ Naga *-surimono “ , “ Yokobon  *  “  etc ... pour le domaine japonais ...

              On peut s’interroger sur les raisons du choix du format standard actuel,21x29,7 cms, des feuilles de correspondance des pays européens …. : ce choix découle d’une constatation faite , en son temps , par Léonard de Vinci qui avait découvert que le rapport entre la longueur et la largeur (√2 =1,414…) de ce format se conserve intact quel que soit le nombre de pliages subis par la feuille initiale . 

              2)LIVRES:

              A)Le format des livres est exprimé en fonction du nombre de plis effectués dans la feuille de papier initiale:plus ce nombre de plis est grand plus le format est petit.

              On parlera donc d’in-plano* si la feuille est utilisée sans pliage,d’in folio* si elle est pliée une fois,d’in-quarto* si elle est pliée deux fois,d’in 8° ,d’ »in octavo » ou d’ »in duodecimo » si elle l’est trois fois, et d’in 12°,d’in 16°,d’in 18°,d’in 24°,d’in 32° au fur et  mesure que le nombre de plis augmente....    

              Les dimensions finales de l’ouvrage dépendent ,pour un même nombre de plis,de celles de la feuille utilisée initialement.

              Pour être précis il faut  donc compléter la désignation du format par l’indication du nom de la feuille de base”in-8° raisin” par exemple. ou in “16° Jésus”..

              Ce système ne donne ,toutefois , qu’une indication peu précise car interviennent ensuite le rognage*,la taille des chasses* et divers éléments qui font que deux in/8° raisin (par ex) n’auront pas, dés l’origine, strictement le même format et que , au fil des diverses réfections de leurs reliures , des   massicotages   *   plus ou moins sévères feront encore varier leur format  ce qui explique la floraison d’appellations “gigognes “  telles que “très grand in/18*” pour l’in/12*,”Grand in /18* pour l’In/16*,”In 32* large “ etc  ...

              Cette interpénétration est bien montrée par les recommandations de l’éditeur belge De Mat qui , ayant commencé à publier vers 1850 une collection en in/12* et in/18* et devant ,pour sa continuation, ne plus la publier qu’en in/18* fait remarquer à ses clients  que les in /12* ne diffèrent des in/18* que par la taille des marges et qu’il suffit donc de rogner les ouvrages déjà parus en in/12*  pour , en les ramenant   à l’in/18* ,posséder une collection uniforme . 

                                   Un moyen de reconnaître le format d’un livre est de chercher la position des signatures* “B” ou “2 elles seront:

              In folio:page 5-  in/4°:page 9-  in/8°:page 17-  in12°:page 25- in/16°:page 33-  in/18°:page 37-  in/24°:page 49  ....                                        

              Un autre moyen consiste à observer les positions respectives (horizontale ou verticale) des vergeures* et pontuseaux* apparaissant par transparence dans ses pages :pour un in/8° les pontuseaux seront verticaux et horizontaux pour un in/12°…

              B)La désignation des formats se fait selon plusieurs  règles:

                                   -Format précisant le nombre de plis et la feuille d’origine (in 4°, in 8° etc …)

                                   -Format bibliographique ou conventionnel:système simplifié standard se basant sur la dimension la plus grande d’un ouvrage qui est alors le seul chiffre indiqué : grand in folio= > 40 cms   in folio=<40>30 cms    in /4°=<30>25 cms   in/8°=<25>20 cms in /12°=<20>16 cms    in/16°=<16>14 cms      in/18°=<14>10 cms      in/32° <10 cms

 

                                    -Format des bibliothèques classant les livres en petits, moyens ou grands pour des questions de commodité de rangement .

 

                                   -Format dit «  des libraires «  à préciser ...)

 

                                   - “ Format réel  “ lorsque les dimensions exactes en mms. sont indiquées ce qui n’est pas sans utilité pour les ouvrages anciens ayant été plusieurs fois reliés ...

 

                                   -« Format utile * «On nomme « Format* utile «  d’une feuille destinée à l’impression l’espace restant disponible après réservation de la place nécessaire à la « prise de pinces *«  et éventuellement aux «  Barres Brunner * « de contrôle de la couleur . 

            On emploi également cette expression pour la désignation des chemises dont le format doit être très légèrement supérieur à celui des documents à protéger .

 

 

 

              D)-L’expression “Petit* format” désigne :

              -Sans grande précision les formats in /12° et inférieurs

              -Certains albums de Bandes* dessinées d’un format voisin du 13 x 18 cms

              -Les doubles feuillets sur lesquels étaient imprimés et vendus texte et musique des chansons* populaires.

               Les collectionneurs de ces feuillets sont des “ Cantioformaphiles  “  mais , le terme «  Musapartizophile * «  pourrait aussi être utilisé puisque ces feuillets comportent des partitions .

              E)Certains formats sont parfois désignés par comparaison avec des livres dont le format est connu de tous : “ Format poche *  “ , “ Format Cazin   *  “   par exemple ....

              D’autres par le nom de celui qui les a introduits :par exemple le “ Format Guillaume “ (parfois nommé “ Nélumbo * “ ) qui est un format oblong  7x14 cms adpoté vers 1895 par l’éditeur Guillaume pour sa “Nouvelle collection Guillaume  Lotus bleu  “ .

              F)La formule  vague et générale  “ Forma minori “ est  parfois rencontrée pour désigner un ensemble de formats plus petits qu’un format désigné  : “ in /12* et forma minori “   par exemple ....

 

              Philippe Schuwer estime dans son «  Traité pratique d’édition «  qu’en 1997 il existait en librairie environ 300 formats différents  de livres .

 

              À noter que le mot «  format «  existe en anglais mais avec  un sens bien plus large désignant l’ensemble des caractéristiques du livre : dimensions,nombre de pages,type de papier, typographie etc …

             

              3)Dans le langage de la presse :

                        A)Un “ Format “(on dit aussi un “ Carton  * “  )désigne un type de présentation d’une information définissant  grosseur et nature des caractères,disposition du texte,intertitres etc ...il suffit d’indiquer un numéro de format pour que soit définie précisément la disposition d’un article dans un journal .

                        B)On distingue divers formats pour les journaux * et revues * :

              “Grand format “ pour les journaux classiques ,”Tabloïd “ (moitié du précédent ),Magazine *, “News magazine “ , “Poche * “ ,chacun correspondant à un type de lecteurs et aux contraintes de leur environnement (transports en commun en particulier ..)

              Il fut de mode ,vers le milieu du XIX° siècle de présenter les journaux sous d’immenses formats ,mode qui fut abondamment brocardée par les humoristes du temps comme Cham représentant un lecteur ayant étalé son journal sur les chaises d’un jardin parisien et qui se voit réclamer par la chaisière la location de quinze chaises !

              Certains qualifièrent ces immenses formats de “ Journaux  Patagons “  (La Patogonie semblait ,à l’époque , être synonyme de “ vaste étendue “ ...)

              4) Grand Format “ est un synonyme argotique de “ Billet * de banque “ de forte valeur .

              5)On nomme “ Format non rogné * “ le format provisoire d’un  document qui doit subir un massicotage * .

              6)Les publicitaires nomment “ Format utile  “ les dimensions totales d’une annonce , marges comprises .

              7) Il est arrivé par le passé que les appellations de format soient appliquées à d’autres objets que des livres et c’est ainsi que l’on disait du lieutenant général de la police Sartine , grand amateur de perruques qu’il en avait d’ »In-Folio,in-Quarto,in-douze … »

 

 

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20 avril 2022 3 20 /04 /avril /2022 09:42

TUNNEL                                                                                                                                         

                       1)Au sens propre désignant un souterrain , les tunnels ont parfois été utilisés pour cacher des archives , pour soustraire des documents  à des autodafés *ou pour conserver des textes sacrés (voir : »Genizah* »ci-dessous)

                       2)Synonyme de “ Tartine * “ employé au théâtre pour désigner une tirade trop longue .

                        3)En matière de « Livres à système * »  on nomme «  livre tunnel » un livre comportant ,dans son premier plat, un trou derrière lequel viennent se placer sur plusieurs plans  des décors qui lorsque le livre est déployé  donnent une impression de profondeur et de relief.                               

Le «  Livre –Tunnel «  est très voisin du «  Peep*-Show « 

 

GENIZAH (ou GÉNIZA & GUÉNIZA)       

              Local attenant aux synagogues dans lequel étaient enfermés ,les écrits jugés non orthodoxes et les objets hors d’usage ayant été en contact avec des choses sacrées  et dont l’accès était réservé à un très petit nombre de personnes .

Après un délai plus ou moins long ( parfois plusieurs siècles ...) les documents étaient enlevés pour être ensevelis selon le même rituel que les personnes .

              Lorsqu’ils ont pu y avoir accès les chercheurs y ont fait de passionnantes découvertes  comme Schechter qui inventoria la genizah du Caire qui n’avait pas été  vidée depuis plusieurs siècles ....il en retira quelques 184 caisses de documents ....et y laissa sa santé pour avoir trop respiré les poussières* malsaines accumulées au fil des siècles .

              En permettant la découverte de documents très anciens ( Document dit “ De Damas  “ par exemple ...) la fouille de la genizah du Caire  a fait  considérablement progresser  la connaissance de la littérature hébraïque ancienne . 

              Il faut toutefois remarquer que,de par sa vocation même, la genizah recevait des textes douteux,non orthodoxes ,apocryphes * ,pseudépigraphiques  * etc ....exigeant beaucoup de prudence pour leur interprétation

              Le principe même de la genizah montre que les divers autodafés * survenus au cours de l’histoire ont du  être beaucoup plus  traumatisants  pour les fidèles de la religion hébraïque que pour les adeptes d’autres cultes  ....

              Certains experts pensent que quelques unes  des grottes de Qumran ou ont été découverts les manuscrits de la mer morte étaient en fait  des genizahs.

                                               Ce respect des livres du domaine juif s’étend aussi aux livres profanes concernant lesquels certains israélites pensent qu’ils ne doivent pas être détruits  mais inhumés …

              Les “ Favisses *  “  utilisées autrefois dans  la religion chrétienne  sont un peu comparables à la Genizah mais leur emploi fut nettement moins fréquent  ...

              La religion musulmane a eu elle aussi  , mais de façon moins constante, des pratiques semblables en créant des dépôts nommés «  Jabal-e-Noor-ul-Quran «  comme , par exemple à Chiltran(Pakistan) ou 70000 sacoches contenant des corans usagés sont entreposées et gardées  dans 56 tunnels .

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20 avril 2022 3 20 /04 /avril /2022 09:39

TRANCHÉE 

              1)Une lettre est dite “ Tranchée lorsque sa base et son sommet sont un trait net et , en général, horizontal .

              2)L’artisanat dit «  des tranchées «  pratiqué par les poilus de 14 durant les périodes d’inactivité  a produit de très nombreux objets d’écriture ,encriers, porte-plumes,tampons buvard etc …réalisés artisanalement et souvent avec art à partir de munitions ou de douilles d’obus .

              3)La guerre de 14 vit une floraison de «  Journaux de tranchées «réalisés avec les moyens du bord et   à diffusion très locale …..disparus avec la fin du conflit  ils renaquirent lors de la guerre de 39/45 en conservant parfois ,bien quelle soit devenue impropre , leur appellation initiale

              Parmi la multitude de titres on peut citer sans aucune prétention à l’exhaustivité  :

            -Pour la guerre de 14 : «  le Crapouillot «  Le Petit Colonial, L’Écho de l’Argonne, Le Poilu et L’Écho des marmites, le  Ver luisant, le marteau,lep’tit boyau,le pou,Hurle obus ,sans tabac, L’esprit du cor etc …etc …

 

 

              -Pour la guerre de 40 : L’alpin, L’Anti-Cafard, Le Barbu , Le Bigorneau, Le Cabot déchaîné , Le couineur,Le Char…rieur , Poilu 39,Le tort tue , le Diable à 4 etc …etc …

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