inmemoriam

Web Name: inmemoriam

WebSite: http://luxmealex.centerblog.net

ID:103527

Keywords:

inmemoriam,

Description:

Nom du blog : luxmealex Description du blog : in memoriam Raoul LONIS Musique Catégorie : Blog Littérature Date de cr ation : 10.02.2008 Derni re mise jour : 18.08.2010 ____________________________________________________________________________________________________________Ecrire un commentaireSous le signe de l'hospitalitéPublié le 04/06/2010 à 22:06 par luxmealex "Il existait une très ancienne tradition qui commandait à tout Grec d’ouvrir sa maison à tout étranger qui viendrait frapper à sa porte. Les Grecs mettaient d’ailleurs une sorte de fierté à respecter cette obligation, comme le prouvent dans la littérature les nombreuses professions de foi qui mettent en valeur cette vertu d’hospitalité. Dans la pratique, cette tradition obéissait à un certain nombre de règles : héberger son hôte, le restaurer, l’associer à certaines cérémonies religieuses familiales, lui offrir des présents au moment de son départ, et surtout ne jamais lui causer quelque tort que ce soit ; à charge pour l’étranger ainsi accueilli de répondre à tous ces dons quand l’occasion lui en serait offerte. Il est important de souligner qu’on accordait parfois cette hospitalité avant même de savoir qui était l’étranger, de quel pays il venait et quels étaient ses antécédents. C’est seulement après l’avoir accueilli qu’on le priait de dévoiler son identité. Zeus Xénios (Zeus protecteur des étrangers) préside à la bonne observance de ce devoir d’hospitalité ; y manquer c’est prendre le risque de l’offenser. Il arrive que des liens très forts se créent ainsi entre hôtes. Au moment de se quitter, l’hôte qui reçoit et l’hôte reçu se serrent la main droite comme pour sceller un pacte d’amitié réciproque". R.LONIS - La cité dans le monde grecEcrire un commentaireDes hommesPublié le 14/05/2009 à 19:43 par luxmealex"Une cité, c’est d’abord un groupe d’hommes. Au demeurant, pour la désigner, les textes officiels (décrets, traités, conventions, etc.) n’utilisent pas l’expression : « Athènes », « Thèbes » ou « Corinthe », mais « les Athéniens », « les Thébains » ou « les Corinthiens ». Toutefois, les hommes qui composent ainsi la cité ne se définissent pas comme de simples résidents, ils ont choisi d’y former une véritable communauté, celle des citoyens. Pour reprendre la forte expression d’Aristote, la cité est un groupe d’hommes réunis par un « parti pris de vie commune » (tou suzên proairésis). Sa cohésion est assurée par un passé historique ou mythique commun, par des cultes pratiqués dans des manifestations collectives et par des lois qui régissent impérativement la vie du groupe. Précisons que cette volonté de vie commune ne préjuge en rien de la constitution qui est adoptée, car l’oligarchie, la démocratie, ou la tyrannie sont autant de régimes compatibles avec la cité."(…) on ne peut comprendre l’originalité de la polis grecque que si l’on tient compte de cette triple composante : le choix que font les hommes de vivre ensemble, l’enracinement de cette communauté dans un territoire, et enfin l’acceptation de son identité par ses partenaires étrangers (…)R. LONIS - La Cité dans le Monde GrecEcrire un commentaireL'étranger dans le monde Grec (introduction)Publié le 14/05/2009 à 19:41 par luxmealexA quelle aune juger la vitalité d’une société, mieux qu’à travers son attitude envers les étrangers ? Le comportement à l’égard de l’étranger est en effet singulièrement révélateur de la manière dont une communauté vit son identité. Nos sociétés contemporaines en ont bien conscience qui font de cette question un thème majeur de leurs débats, non sans évoquer au passage l’exemple des anciens Grecs, avec plus ou moins de pertinence. Pour certains, la Grèce nous offre en ce domaine, comme en d’autres, un exemple de tolérance et d’humanisme dont nous serions bien avisés de nous inspirer. D’autres en revanche croient trouver chez les Grecs une caution illustre pour justifier une idéologie d’exclusion, estimant que les cités grecques avaient su tenir à distance leurs étrangers. Laissons-là la vision irénique des premiers et le parrainage abusif dont se targuent les seconds pour interroger plutôt les Grecs eux-mêmes sur la place qu’ils faisaient aux étrangers et l’image qu’ils avaient d’eux. Encore faut-il d’abord s’entendre sur ce que recouvre le terme d’étranger. Par rapport à quoi et à qui est-on étranger ? Dans le monde Grec on peut l’être à un double titre : On peut être étranger à la polis. Cet étranger-là appelons-le l’étranger « politique », au sens littéral du terme. Grec ou non Grec, ce qui le caractérise, c’est sa non appartenance à la petite communauté qu’est la polis. On peut être aussi étranger à la communauté hellénique, qui se définit par un certain nombre de caractères communs qu’Hérodote a excellemment rappelés en ces termes : « même sang et même langue, sanctuaires et sacrifices communs, mœurs et coutumes semblables » (VIII, 144). Cet étranger-là, les Grecs le désignaient du nom de barbare. Appelons-le l’étranger « culturel », au sens le plus large du terme : celui qui participe d’une autre culture. Encore qu’on puisse observer que certains barbares étaient, si l’on peut dire, moins étrangers-on allait dire moins étranges- que d’autres. Entendons par là qu’ils rencontraient des préjugés moins favorables que d’autres qui étaient décidément, aux yeux de certains Grecs, trop différents, parce que tout à la fois allotrioi et agrioi , tel le Polyphème de l’Odyssée ou les Mossinèques de l’Anabase.. Mais il faut aller plus loin. Plus encore que la différence entre l’étranger « politique » et l’étranger « culturel », ce qui importe c’est la distance qui sépare l’étranger de passage de l’étranger résident. Le premier est tout à la fois cible d’une méfiance instinctive et bénéficiaire d’un certain nombre de procédures d’accueil. La présence de l’étranger est souvent ressentie comme une intrusion qui dérange. Car la cité, cette petite communauté d’hommes réunis par « un parti pris de vie commune », pour reprendre l’expression d’Aristote (Pol. III, 1280 b38), est le résultat d’un consensus qui établit à l’usage de ses membres des règles de conduite majoritairement définies et acceptées. Elle peut craindre, à tort ou à raison, que l’intrusion de l’étranger, porteur d’autres exigences et habitué à d’autres normes, ne remette en cause, de manière insidieuse ou brutale ; le consensus qui lui a donné naissance et sur lequel elle fonde son identité. Il ne faut jamais perdre de vue que la plupart des cités grecques sont de petites communautés fragiles parce que démographiquement peu nombreuses, territorialement peu étendues et militairement vulnérables. Mais l’étranger de passage peut aussi, dans le même temps, compter sur la traditionnelle xenia qui impose comme un devoir religieux à toute maison grecque d’accueillir l’hôte que lui envoie Zeus Xenios. Il peut également avoir recours, de manière plus institutionnelle, à l’hôte public – le proxène – que sa cité a choisi dans la cité d’accueil pour y recevoir ses ressortissants. Il peut encore jouir d’une protection que lui confère soit une quantité particulière (ambassadeur, pèlerin, réfugié politique), soit des privilèges de sauvegarde ou des privilèges honorifiques accordés à titre individuel (décret d’asylie ou de proxénie), soit même des conventions judiciaires passées entre sa cité et la cité d’accueil. Mais quels que soient ces avantages, l’étranger de passage reste résolument aux portes d’une cité dans laquelle par définition il n’a pas vocation à s’intégrer. L’étranger résident, s’il vit en permanence aux côtés de la communauté civique, n'en est pas moins statutairement tenu à l’écart de celle-ci. Cette catégorie d’étrangers résidents - on pourrait aussi bien dire étrangers de l’intérieur – peut s’entendre de la façon la plus large : elle comprend ceux qui ont quitté individuellement leur cité d’origine pour s’installer à demeure dans une autre cité, généralement en milieu urbain ; mais elle englobe aussi, notamment dans certaines cités coloniales, des gens qui, bien que nés sur le territoire de la cité, sont écartés du corps civique : descendants de populations établies sur ce territoire avant la fondation de la cité, qui ont gardé ou acquis un statut d’hommes libres et vivent en milieu rural ; ou encore de descendants d’immigrants arrivés après la première vague de colons et qui sont écartés de la terre , On y trouve encore des enfants nés de mariages mixtes entre un citoyen et un étranger. On peut y ajouter également, à l’époque hellénistique, les soldats installés dans la cité ou sur son territoire, pour un temps plus ou moins long, comme garnisaires ou comme colons militaires. Le vocabulaire extrêmement divers et changeant utilisé pour désigner ces différents groupes d’étrangers résidents (métèques parèques, nothioi, katoikoi, etc…) rend souvent difficile toute tentative de classification rigoureuse. Quoi qu’il en soit, un certain nombre de dispositions institutionnelles ou pratiques sont mises en place pour tenir ces non citoyens à distance du corps civique, mais sans leur interdire de partager certaines de ses prérogatives. Il peut même arriver qu’on les admette dans la communauté civique au coup par coup, en fonction de leurs mérites individuels ou - de façon tout à fait exceptionnelle – d’un seul coup, devant l’urgence d’un grave déficit en citoyens.Mais le statut de l’étranger n’est pas le seul critère qui permette d’apprécier la place qui lui est faite dans la cité et la nature des rapports que celle-ci entretient avec lui. Plus significative encore est l’image qu’il a dans l’opinion. Il n’est pas toujours facile de l’apprécier. La tradition littéraire peut être trompeuse. Les traités des philosophes, les discours des orateurs ou les récits des historiens peuvent être entachés de parti pris philosophique ou politique. Le théâtre est censé fournir une approche plus concrète, plus fidèle en tout cas aux tendances de l’opinion, encore que les lois du genre conduisent parfois l’auteur à dramatiser une situation ou à charger le trait jusqu’à la caricature. Les représentations iconographiques procurent aussi de bonnes indications, car les thèmes choisis, l’absence d’un parti pris de dénigrement sont une indication du goût de la clientèle. L’étude des expressions du langage courant constitue enfin un excellent test des préjugés que le Grec de la rue peut nourrir à l’égard de l’étranger.,R. LONIS - L'étranger dans le monde GrecEcrire un commentairePrivilèges et obligations du citoyenPublié le 14/05/2009 à 19:39 par luxmealex« Le citoyen se définit par un certain nombre de prérogatives et d’avantages, d’obligations et de contraintes qui le distinguent du non-citoyen : prérogatives politiques, juridiques, religieuses, avantages sociaux, contraintes fiscales et obligation militaires."Prérogatives politiques:"Entendons par prérogatives politiques le droit pour le citoyen de participer à la gestion des affaires publiques :- en siégeant dans l’assemblée du peuple (par exemple : Ecclesia à Athènes ou « Apella » à Sparte) ou dans les conseils (Boulè athénienne ou Gérousia spartiate) ;- en exerçant les magistratures ou les autres charges que le peuple lui a confiées (fonctions d’archonte, de stratège, de trésorier, d’épimélète, etc.) ;- en rendant la justice dans les tribunaux siégeant soit en formation restreinte, soit en formation plénière. On voit par là que ces prérogatives vont bien au-delà du politique au sens strict du terme, comme nous l’entendons aujourd’hui, puisque le citoyen participe au pouvoir délibératif,Au pouvoir exécutif et au pouvoir judiciaire. C’est d’ailleurs ce que nous indique clairement Aristote dans les différentes définitions qu’il nous donne du citoyen. Les termes qui reviennent le plus fréquemment dans ces définitions sont en effet ceux de « pouvoir » (archè), de « jugement » (krisis), de « charge » (timè), de « participation au fonctionnement des institutions (politeia). Mais la réalité historique nous oblige à nuancer ces définitions trop théoriques qui impliquent une pleine participation du citoyen au pouvoir. Aristote le reconnaît qui précise : « Le citoyen dont nous avons parlé existe surtout dans une démocratie ; dans les autres régimes, on peut le trouver, mais pas nécessairement. » L’histoire des cités grecques nous conduit en effet à considérer trois types de régimes :- ceux où tous les citoyen peuvent participer pleinement à la gestion des affaires publiques, en siégeant dans les assemblées, les conseils et les tribunaux et en exerçant des magistratures ;- ceux où, à côté des citoyens qui participent pleinement, d’autres participent partiellement, car ils n’ont pas accès aux magistratures – ou seulement à certaines d’entre elles – et se contentent de participer aux assemblées et aux tribunaux, parfois même aux assemblées seulement.- enfin il y a des régimes où, à côté des citoyens de plein droit, il y a ceux qui ne participent ni aux assemblées, ni aux tribunaux et qui sont pourtant considérés comme citoyens, car ils jouissent de prérogatives autres que les prérogatives politiques. Les premiers participent à l’archè, c'est-à-dire au pouvoir, les autres se contentant de le subir. Si l’on usait d’une terminologie moderne, on dirait que les premiers sont des citoyens actifs, les seconds des citoyens passifs. Mais ces derniers n’en sont pas moins des citoyens. Il ne faut pas se laisser abuser par la conception trop rigide d’Aristote qui considère que les citoyens qui ne participent pas à l’archè sont des pseudo-citoyens et que les cités qui leur laissent cette qualité sont coupables de forfaiture (Politique,III,1,1275 a). En réalité, la citoyenneté se définit aussi par d’autres prérogatives et obligations "(…) Ce que n'est pas un citoyenLa cité est un ensemble de citoyens et il en résulte qu’il nous faut examiner qui a droit à l’appellation de citoyen et qu’est-ce que le citoyen.C’est là une question disputée, et tout le monde ne s’accorde pas pour donner le titre de citoyen aux mêmes personnages.Celui qui est citoyen dans une démocratie souvent ne l’est pas dans une oligarchie. Laissons de côté ici ceux qui reçoivent cette appellation de façon exceptionnelle, ainsi les citoyens naturalisés. Le citoyen n’est pas citoyen par le lieu où il réside, car métèques et esclaves ont la résidence en commun avec les citoyens. Ne sont pas citoyens non plus ceux qui participent aux droits de la vie judiciaire, comme défendeurs ou comme demandeurs, car ces droits appartiennent aussi aux bénéficiaires des conventions juridiques (symbola) . (On leur reconnaît aussi ce droit. Mais les métèques, eux, en beaucoup d’endroits, n’y participent pas pleinement, puisqu’il leur faut se choisir un patron, en sorte qu’ils ne participent qu’imparfaitement à cette sorte de communauté) .Ces gens, on peut dire qu’ils sont en quelque sorte des citoyens à la façon des enfants trop jeunes encore pour être inscrits, ou des vieillards dont le nom a été supprimé des listes, tous gens qu’ils sont, en quelque sorte, citoyens dans un sens non absolu : il faut spécifier que les premiers sont des citoyens encore imparfaits et les seconds des citoyens ayant dépassé l’âge de la maturité, ou quelque expression analogue (peu importe, ce que nous cherchons, c’est à définir un citoyen de façon absolue, n’encourant aucune des disqualifications mentionnées, sans qu’il soit besoin d’ajouter un correctif à son titre : car les mêmes problèmes et les mêmes solutions peuvent jouer pour ceux qui ont été frappés d’atimie ou d’exil. Un citoyen au sens absolu du terme ne peut se définir que par le fait de participer à l’exercice de la justice et aux magistratures. Aristote, Politique, III, 1274 b 40-275 a 25 R.LONIS - La Cité dans le Monde GrecEcrire un commentaireLes métèques AthéniensPublié le 14/05/2009 à 19:36 par luxmealexQu’est-ce qu’un métèque ? C’est un étranger domicilié dans la cité, pour une durée plus ou moins longue, parfois même à titre définitif. C’est un homme libre, non citoyen, à qui la cité a fait une place expressément définie par un statut fixée par la loi. Le terme de métèque est généralement interprété comme signifiant : « celui qui vit avec (les citoyens) », du grec meta « avec » et oikein : « habiter, résider ». Une autre interprétation a été toutefois proposée par certains historiens qui retiennent dans meta la notion de changement, de transfert qu’implique ce préfixe ; pour eux le métèque serait : "celui qui achangé de séjour" pour venir s’installer dans une autre cité. Le mot peut avoir eu ce sens en effet, mais à l’époque classique c’est le premier sens qui s’est imposé, au point que le terme de métèque s’est également appliqué à ceux qui, anciens esclaves, ont été affranchis et ont accédé au statut de métèque. Il ne faut pas perdre de vue en effet que, au regard de du droit public, l’affranchi qui a choisi de demeurer sur place est désormais un métèque. Au bout de combien de temps un étranger devenait-il métèque ? Un texte d’un lexicographe du IIIe siècle av. J.C., Aristophane de Byzance, nous en donne la définition suivante : Est métèque celui qui, venant d’une cité étrangère, s’établit dans la cité, acquittant une taxe destinée à certains besoins fixes de la cité. Tant qu’il séjourne un certain nombre de jours, il est appelé étranger de passage (parépidémos) et n’est pas assujetti à la taxe, mais si son séjour excède le temps fixé, il devient métèque et est assujetti à la taxe. L’indication est précieuse : ce n’est qu’au bout d’un certain temps de séjour dans la cité que l’étranger de passage devient métèque. Mais nous ne pouvons guère en dire plus sur le délai qui lui est imparti. On a parfois invoqué le texte d’une convention judiciaire entre deux petites cités de Locride, Oiantheia et Chaleion, pour estimer que ce délai était d’un mois, mais l’interprétation de ce texte en ce sens n’est pas du tout certaine. Tout ce qu’on peut dire, c’est que, passé un certain temps de séjour qui pouvait être considéré comme l’indice d’une volonté de l’étranger de s’attarder dans la cité, il était rangé dans la catégorie des métèques. Bien entendu, ce statut n’était pas acquis du seul fait que l’étranger prolongeait son séjour. Il était tenu de se faire inscrire comme métèque sur le registre d’un dème (lieu de vie locale, politique, religieuse et culturelle avec son assemblée et ses magistrats), tout comme devait le faire un citoyen à sa majorité, à la différence qu’il ne pouvait comme le citoyen faire partie de l’assemblée du dème. Au reste, sur bien des points son statut le distingue du citoyen."R.LONIS - La Cité dans le Monde GrecEcrire un commentaireObligations et privilèges du métèquePublié le 14/05/2009 à 19:35 par luxmealexa. Le métèque est tenu d’avoir un patron (prostatès) choisi parmi les citoyens. La loi l’y contraint et s’il y manque il s’expose à une action en « aprostasie » (défaut de patron). C’est ce patron qui l’introduit dans le dème - généralement le sien – dans lequel il doit être inscrit. Mais son rôle ne se borne pas là ; il sert aussi de garant au métèque dans toutes les affaires ou celui-ci peut être appelé à plaider, pour attester de sa qualité d’homme libre et de son statut de métèque.b. Le métèque est assujetti au paiement d’une taxe, le metoikion, fixée à douze drachmes pour les hommes et six drachmes pour les femmes sans mari ou père. C’est une somme peu élevée qui représente ? par exemple, à peine une journée de travail par mois pour un ouvrier du bâtiment qui touche une drachme par jour. Aussi lui attribue-t-on plutôt une valeur recognitive de la qualité de métèque. Mais pour la cité ce n’était pas tout à fait négligeable : dix mille métèques pouvaient lui rapporter vingt talents (soit cent vingt mille drachmes par an). Tout manquement au paiement du metoikion est en tout cas sévèrement sanctionné. Le contrevenant peut être réduit en esclavage, moins pour avoir sans doute privé la cité d’une rentrée d’argent que pour avoir tenté ainsi de faire oublier sa condition de métèque et cherché à s’introduire frauduleusement parmi les citoyens. D’autres taxes lui sont imposées, comme les xénika, s’il fait profession de vendre au marché.Certains métèques pouvaient à titre exceptionnel jouir de privilèges fiscaux qui, de ce fait’ rapprochaient leur condition de celle des citoyens : ils étaient dispensés d’acquitter le metoikon et de payer les xenika. On les appelait alors les isotèles, ce qui veut dire très exactement « ceux qui acquittent (leurs impôts) à l’égal (des citoyens) » et rien de plus. Mais c’est déjà considérable, car l’un des critères de discrimination entre citoyens et métèques est ainsi effacé et peut permettre aux seconds de se prévaloir d’une sorte d’égalité avec les premiers. Mais l’isotèle n’en demeure pas moins un étranger qui reste frappé de toutes les autres interdictions qui frappent l’étranger.c. Le métèque n’a pas le droit de posséder un bien-fonds, privilège qui, on l’a vu, est réservé au citoyen, à moins qu’il n’ait reçu par faveur spéciale, pour services rendus à la cité, l’enktésis : le droit de posséder de la terre ou (et) une maison. Toutefois le décret qui lui confère ce privilège limite la valeur des biens fonciers qu’il est autorisé à acquérir : trois mille drachmes maximum pour les maisons et deux talents (douze mille drachmes) pour les terres. (...)f. Le métèque a accès aux tribunaux ordinaires de la cité. Sa seule qualité de métèque lui ouvre cet accès, ce qui n’est pas le cas des étrangers de passage qui relèvent de tribunaux spéciaux, sauf si leur cité a conclu avec Athènes une convention judiciaire. Mais il ne jouit pas pour autant du même traitement que le citoyen. Les affaires dans lesquelles il est impliqué sont instruites par le polémarque, magistrat compétent pour tout ce qui concerne les étrangers. Le polémarque peut même dans certains cas présider le tribunal qui juge de l’affaire qu’il a instruite, en lieu et en place de l’archonte compétent. Le métèque est également tenu de déposer une caution devant le magistrat instructeur lorsqu’il est inculpé ; quand il n’a pas de garanties suffisantes, il peut être emprisonné, ce qui n’est pas le cas pour un citoyen. Quand le métèque est victime d’un meurtre commis par un citoyen, sa famille peut intenter un procès au meurtrier, mais l’affaire est jugée par un tribunal appelé Palladion qui ne peut infliger comme peine maximale que l’exil ; de plus, le citoyen meurtrier du métèque n’est pas emprisonné en attendant le procès, comme c’est le cas quand le meurtrier est un métèque ; il suffit qu’il soit présent le jour du jugement. D’autres disparités peuvent être encore constatées, notamment dans les actions publiques où l’intérêt de l’état est en jeu et où le pouvoir de coercition de la Boulè peut s’exercer directement à l’encontre du métèque sans qu’un tribunal ne soit saisi. Si donc le métèque peut comparaître devant les tribunaux de la cité pour que justice lui soit rendue selon les lois de la cité, la procédure suivie fait bien souvent de lui un justiciable particulier. R.LONIS - La Cité dans le Monde GrecEcrire un commentaireAristophane et les étrangersPublié le 14/05/2009 à 19:30 par luxmealex Les étrangers de passage ne sont pas rares dans les comédies d’Aristophane : diplomates, commerçants ou voyageurs s’y succèdent. Les situations dans lesquelles les place le poète sont souvent contradictoires. Tour à tour bousculés ou protégés, bénéficiant des plus grandes marques d’hospitalité ou malmenés avec rudesse, ils ne nous permettent pas toujours d’évaluer avec exactitude l’opinion dans laquelle les tenait le public athénien, d’autant qu’Aristophane brouille de temps à autre les cartes en s’indignant par la bouche de l’un de ses personnages de la manière dont ils sont traités. Si les ambassadeurs font parfois l’objet d’égards traditionnels, par exemple l’invitation à déjeuner pour le lendemain, ils ne sont pas toujours protégés par leur statut, car, outre qu’ils sont souvent moqués pour leur accent ou leur accoutrement, ils peuvent être parfois l’objet de voies de fait : ainsi les lacédémoniens sont chassés à coup de pied par l’irascible Paphlagonien, façon imagée de rappeler le renvoi par les Athéniens des ambassadeurs lacédémoniens venus faire des offres de paix pendant le siège de Sphactérie en 425. Même le héraut, personnage éminemment respectable, religieusement écouté d’ordinaire pour la solennité de ses annonces, ne peut se faire entendre du Conseil à cause d’un arrivage inopiné d’anchois sur le marché. Quant aux commerçants, mégariens ou béotiens, il faut parfois les défendre contre les sycophantes prompts à les dénoncer pour les dépouiller, pratique contre laquelle le poète s’insurge, il est vrai, par la voix de Dicépéolis. Les voyageurs ne sont pas accueillis d’emblée avec une aménité particulière. L’exemple le plus significatif à cet égard est celui de l’accueil pour le moins méfiant réservé à Pisthétairos et Evelpidès à leur arrivée chez les Oiseaux. Mais très vite, la prévention tombe et les deux Athéniens gagnent la confiance des volatiles qu’ils conseillent dans la fondation de leur cité. Les métèques apparaissent peu en tant que tels chez Aristophane. Quand ils sont mentionnés comme groupe, c’est plutôt avec sympathie : Aristophane les présente dans les Cavaliers comme victimes des tracasseries qu’il réprouve ou, en tout cas, qu’il range parmi les exploits peu glorieux du personnage. Plus délicats à interpréter sont les quelques vers célèbres dans lesquels il fait dire à un citoyen que les métèques sont en quelque sorte de la famille et qu’on peut parler librement devant eux : « nous sommes entre nous, c’est le concours des Lenaia, les étrangers ne sont pas encore là : ni les tributs, ni les alliés ne sont arrivés des villes ; mais nous sommes seuls en ce moment, ayant étés passé au pilon, les métèques étant si je peux dire, la paille des citoyens » . Il faut comprendre que les étrangers de l’extérieur, fussent-ils des alliés venus des différentes villes de la confédération athénienne, ne sont pas comme le sont les métèques, aussi liés aux citoyen que la paille l’est au grain dans le pilon. Mais est-il besoin d’observer qu’une fois le blé passé au pilon, il n’y a plus que de « purs » citoyens ? Dans une autre pièce, la Paix, Trygée convie tout le monde à tirer la paix hors de la caverne où elle est enfermée : « Allons, laboureurs, marchands, artisans, ouvriers, métèques, étrangers insulaires, venez ici tout le monde au plus vite, avec des pelles des leviers et des câbles ». Cette invitation générale, sans considération d’origine, de catégorie sociale ou de statut juridique, vaut moins par sa volonté d’intégration des étrangers résidents que par l’appel oeucuménique qu’elle adresse à tous les hommes de bonne volonté pour réaliser la paix. Le même souci de s’assurer tous les concours pour bien gérer la cité apparaît dans les conseils que dispense Lysistrata au commissaire : « Eliminer les méchants et trier les poils durs (…), puis réunir dans une corbeille la bonne volonté commune et générale en mêlant tous : les métèques et aussi les étrangers qui vous sont amis et aussi les débiteurs du trésor public, les y mêler aussi ». Mais le rapprochement entre les débiteurs du trésor public temporairement frappés d’atimie *et les métèques et étrangers qui sont normalement exclus de la cité, tout en faisant ressortir la volonté d’union de Lysistrata, invite aussi à donner un sens politique à cet appel : il s’agit de ne pas se priver de l’apport de tous les citoyens, même s’ils ont provisoirement démérité. Aristophane défend là une idée sur laquelle il reviendra dans les Grenouilles. On y voit un des personnages s’insurger contre le droit trop aisément accordé, à ses yeux aux esclaves qui se sont distingués à la bataille des Arginuses (même s’il sent confusément –et l’avoue – que la mesure était politiquement justifiée), car, dit-il, dans le même temps, des citoyens qui ont eu le seul tort de participer à la révolution oligarchique des Quatre Cents restent encore privés de leurs droits. Ouvrir la cité, soit, mais ne pas laisser sur le bord du chemin des citoyens qui ont pu connaître un accident de parcours et qu’il faut bien vite réintégrer.Dans tout cela apparaît une opposition tranchée citoyen-étranger qui est admise comme allant de soi et qu’Aristophane souhaite voir observer. Si ses personnages sont prompts à renvoyer devant les tribunaux les étrangers qui sont soupçonnés d’usurper la qualité de citoyens, ils sont tout aussi indignés que l’on puisse accuser à tort un bon citoyen d’être un étranger ; tel ce personnage des Guêpes qui n’a pas touché l’allocation de nourriture à laquelle il pouvait prétendre, parce qu’il était l’objet à tort d’une graphè xénias. Aux yeux du poète, les choses doivent être claires. C’est pourquoi il n’a que peu de considération pour ceux qui se situent à la frontière des deux catégories. C’est le cas, semble-t-il, pour les nothoi, dont Héraclès dans les Oiseaux est un bon exemple. Le fils de Zeus et d’Alcmène est né d’une mère étrangère et donc comme un bâtard écarté de la succession paternelle. Est-ce un hasard s’il est décrit comme une sorte de lourdaud, prompt à faire le coup de massue, un peu glouton et finalement en porte-à-faux chez les dieux ? Le meneur de jeux dans cette scène est Pisthétairos, bien intégré dans la cité des Oiseaux dont il est devenu le porte parole face aux dieux. (…)R.LONIS - paru dans la revue KTEMA (n°27, Strasbourg 2002)Ecrire un commentaireL'ANAPLEROSIS ou la reconstitution du corps civique avec des étrangers à l'époque hellénistique Publié le 03/05/2008 à 12:00 par luxmealex" Anaplerôsis : le terme désigne généralement dans le vocabulaire Grec l’action de rétablir à son niveau précédent ce qui a été vidé ou fortement diminué. Appliquée au corps civique, l’expression n’est pas fréquente, car pour exprimer l’adjonction de citoyens nouveaux on emploie plus volontiers d’autres verbes. Mais lorsque cette adjonction prend des proportions importantes et qu’il s’agit d’une véritable reconstruction du corps civique notablement amoindri pour des raisons structurelles ou conjoncturelles, c’est le terme d’anaplérôsis que les auteurs Grecs préfèrent. Pour l’époque qui nous intéresse deux auteurs l’utilisent clairement en ce sens : Polybe et Plutarque. L’anaplérôsis, c’est donc, si l’on peut dire, la remise à niveau du corps civique ou mieux, pour reprendre une expression qui tend à disparaître de l’usage, le « recomplètement » du corps civique. Dans quel cas recourt-on à l’anaplérôsis ? Pour remédier à un grave déficit en hommes qui se traduit politiquement par la réduction du corps civique et militairement par la diminution du potentiel de défense. Je ne m’attarderai pas sur les raisons de ce déficit. Disons seulement qu’il peut s’agir d’un déficit démographique général, en d’autres termes, d’une oliganthropie, comme celle que Polybe a bien analysée pour la Grèce du IIe siècle, soit d’un déficit qui atteint plus particulièrement les adultes mâles, d’une oligandrie, en somme, due à des guerres, à des luttes intestines ou à ces pratiques économiques et sociales dénoncées par Aristote pour Sparte, dès le IVe siècle. Quoi qu’il en soit, il faut recourir à l’intégration de nouveaux citoyens.Avec qui peut-on réaliser l’anaplérôsis ? L’histoire des cités grecques nous montre qu’on peut y parvenir soit avec des laissés-pour-compte qu’un système censitaire avait exclu des prérogatives civiques, soit avec des périèques ou des parèques, quand il y en a, soit avec des esclaves préalablement affranchis, soit – et c’est ce qui nous intéresse ici – avec des étrangers. Mais pour reconstituer le corps civique, il faut intégrer ces étrangers rapidement, massivement et effectivement. Rapidement parce que l’anaplérôsis ne s’accommode pas de mesures échelonnées ou différées ; massivement, parce que le déficit est souvent important ; effectivement, parce qu’il faut que les nouveaux citoyens soient réellement disponibles. En tout état de cause, l’anaplérôsis revêt presque toujours un caractère d’urgence. L’urgence peut être absolue : c’est le cas lorsque la cité a dû être abandonnée, parce que ses habitants ont été chassés ou se sont enfuis ; quand elle est alors réoccupée, les anciens habitants ne sont plus assez nombreux et il faut en compléter les effectifs. Mais dans la plupart des cas, l’urgence revêt un caractère moins dramatique, tout en étant pressante. Il s’agit alors de remédier à un mal ancien, mais que l’actualité met en pleine lumière, soit parce qu’un réformateur entreprend d’y apporter une solution (par exemple Agis et Cléomène à Sparte), soit parce qu’une puissance de tutelle se préoccupe de l’absence de vitalité de certaines cités (par exemple Philippe V de Macédoine en Thessalie), soit encore parce qu’il y a un danger qui menace la cité et qu’elle s’inquiète de la faiblesse de ses moyens (par exemple à Pergame). " R.LONIS – L’Etranger dans le Monde Grec Ecrire un commentaire

TAGS:inmemoriam 

<<< Thank you for your visit >>>

in memoriam Raoul LONIS

Websites to related :
Significado-diccionario.com - B

  En Significado-diccionario.com podrás buscar en múltiples diccionarios simultáneamente. Cientos de significados en nuestro motor de búsqueda han s

Gils Clothing Denim Bar

  Contact Us Our physical store location is Wilshire Village, 7644 N. Western Ave., Oklahoma City, OK 73116. If you have any questions, we would love to

Inview Technology Ltd | Broadcas

  Broadcast OTT SolutionsRevenue generating services for pay TV and digital switchover markets Providing innovative solutions that suit your needs from

Practical 365 - Office 365 News,

  MVP Steve Goodman walks you through how to switch off legacy authentication for Exchange Online. Read More How to use custom backgrounds in Microsoft

MATHESON Online Store

  The WELDING PRODUCTS store offers equipment, oxy-fuel regulators (and outfits), MIG guns, TIG torches, consumables, filler metals, replacement parts,

Scubapedia

  Scubapedia est un répertoire interactif, à jour et fiable des sites de plongée sous-marine du Québec et des alentours. Il y a maintenant 251 sites

Pure - Keep on discovering

  Sag unseren Lautsprechern was sie tun sollen und sie hören zu. Mit vielen smarten Features ist intelligent gleich noch intelligenter. Aufstehen ist v

UA Facilities | The University

  Facilities and Grounds UA Grounds ranked #1 by Sightlines among peers and top 100 Universities in the nation in 2018 Facilities and Grounds UA Mainten

Islander Westport Motel - Stay a

  creditFishermen on Charters always get free future room credit for cancellations. Just ask for details.SharecreditFishermen on Charters always get fre

Home / Jonathan E Store

  Sketchbook Vol 6 - Tokyo, Osaka, Kyoto & Nara 8.00

ads

Hot Websites