Biodiversité, faune & conservation

Web Name: Biodiversité, faune & conservation

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Une étude génétique valide l’existence de deux espèces de pandas rouxSelon un article publié mercredi 26 février 2020 dans la revue Science Advances, la population de pandas roux comprend deux espèces distinctes, l’un dite de l'Himalaya (Ailurus fulgens), l’autre de Chine (A. styani).Si deux sous-espèces étaient admises sur la base de différences morphologiques et biogéographiques – certains auteurs défendant même l’existence de deux espèces, cette classification demeurait controversée en raison d'un manque de preuves génétiques, compromettant d’après certains les efforts de sauvegarde de ce mammifère.Pour combler cette lacune, une équipe conduite par Yibo Hu, biologiste à l’institut de zoologique de l'Académie des sciences de Pékin (Chine), a séquencé l'ensemble du génome de 65 individus, conservés dans des musées ou maintenus en captivité, en extrayant leur ADN d'échantillons de sang, de muscle ou de peau. «Les analyses de ce matériel, de 49 chromosomes Y et de 49 génomes mitochondriaux attestent génétiquement de la divergence des espèces de pandas roux», assurent les auteurs de ces travaux. Ce phénomène serait advenu voici quelque 220.000 ans, lors du premier goulot d'étranglement génétique des deux espèces provoqué par l'avant-dernière période glaciaire.En outre, le panda de l'Himalaya aurait subi une réduction drastique de sa population à trois reprises, dont la dernière il y a 90.000 ans, avec à la clé une diversité génétique réduite ainsi qu’un déséquilibre de liaison et une charge génétique élevés.De son côté, le petit panda «chinois» a connu deux déclins notables de ses effectifs, vraisemblablement liés à des phases de glaciation, dont il s’est rétabli à chaque fois. De taille légèrement supérieure, il possède un crâne plus large et plus long, avec une convexité frontale davantage prononcée. Sa robe présente une teinte rouge plus soutenue avec moins de blanc sur la face et une queue aux anneaux bien marqués. Panda roux, présenté comme appartenant à la (sous-)espèce «himalayenne», en captivité au parc animalier et botanique de Branféré, dans le Morbihan (photo Ph. Aquilon).Nouvelle frontièreJusqu’à présent, il était établi que l’aire de répartition du panda de l’Himalaya couvrait le Népal, le Bhoutan, le nord de l’Inde et de la Birmanie, le Tibet et l’ouest de la province chinoise du Yunnan, celle de son congénère se limitant à cette dernière division administrative et à celle du Sichuan. La Salouen, deuxième plus long fleuve d’Asie prenant sa source sur le plateau tibétain pour se jeter après 2.815 km en mer d'Andaman, était considérée comme la frontière naturelle entre les deux (sous-)espèces.Les conclusions de ces recherches remettent en cause ces distributions et leur délimitation par le cours de la Salouen. En effet, les individus vivant au sud-est du Tibet et dans la partie septentrionale du Myanmar appartiendraient à la population dite chinoise, les spécimens habitant dans le sud-est du Tibet et au nord du Myanmar faisant partie de l’himalayenne. Dès lors, le Yalu Zangbu – le cours du Brahmapoutre au Tibet de sa source principale au glacier d’Angsi à son entrée en Inde – «constitue très probablement la démarcation géographique entre les deux espèces». Cette hypothèse demande toutefois confirmation avec l’examen de prélèvements supplémentaires en provenance du Bhoutan comme d'Inde.«Bien qu'il existe une différenciation génétique évidente entre les populations étudiées, en l’absence d’échantillons provenant de ces deux zones, il reste difficile d’affirmer l’existence de deux espèces distinctes », estime Jon Slate, professeur en génétique évolutive à l'Université de Sheffield, au Royaume-Uni.Vue du Yalu Zangbu depuis le monastère de Ganden, situé à près de 4.300 m d’altitude et à une quarantaine de km au nord-est de Lhassa, dans le district administratif de Dagzê (photo Antoine Taveneaux).«Afin de préserver l'unicité génétique des deux taxons, nous devons éviter leur croisement en captivité», souligne de son côté M. Hu, prônant également la mise en place de trois unités de gestion différentes pour la protection in situ du petit panda «chinois». En effet, les tests ont mis en évidence trois groupes génétiques au sein de cette population, dont celui de la région de Qionglai, dans le Sichuan, «à la plus faible diversité génomique. «Son potentiel d'évolution génétiquerequiert donc une grande vigilance. »D’après la base de données Zootierliste, l’ensemble des petits pandas maintenus dans les parcs animaliers du Vieux Continent appartiennent à la (sous-)espèce himalayenne. Ils bénéficient d’un programme d’élevage en captivité (EEP) de l'association européenne des zoos et aquariums (EAZA), géré par le zoo de Rotterdam, aux Pays-Bas.Principalement menacé par la perte, la fragmentation et l'anthropisation de son habitat, le changement climatique et le braconnage, le panda roux, alors jugé «vulnérable», a été reclassé en 2015 «en danger» d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).Posté par PhilValais à 12:05 - Biodiversité sauvage - Commentaires [0] - Permalien [#]Tags : panda roux, taxonomieL’histoire évolutive du chien : entre mystères et controversesQue sait-on de la domestication du chien ? Quelle influence a-t-elle eu sur ses transformations au fil des millénaires ?Afin de retracer l’histoire évolutive ayant conduit de l’apparition des canidés dans la branche des mammifères à la naissance de Canis lupus familiaris, sous-espèce du loup gris, l’émission La Méthode scientifique, diffusée du lundi au vendredi de 16 à 17 heures sur France Culture, a accueilli lundi 13 janvier 2020Eva-Maria Geigl, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et coresponsable d’une équipe de paléogénomique à l’institut Jacques-Monod de Paris, et Christophe Hitte, ingénieur de recherche au sein de l’institut Génétique et développement de l’Université Rennes 1 (www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/la-methode-scientifique-emission-du-lundi-13-janvier-2020).La découverte du corps congelé d’un jeune canidé dans le pergélisol durant l’été 2018 par des chasseurs de défenses au nord-est de la ville russe de Yakoutsk, en Sibérie centrale, a mis la communauté scientifique en émoi. Baptisé Dogor (« ami » en yakoute), cet animal – à la fourrure, aux dents et même aux cils intacts – est mort à l’âge de deux mois voici 18.000 ans, ont révélé lundi 25 novembre 2019 les chercheurs du centre de paléogénétique de Stockholm (Suède) ayant effectué une datation par le radiocarbone.Vivant dans la fourchette estimée de la divergence, à une époque peut-être proche de la distinction des lignées, Dogor pourrait être un loup moderne ou un très jeune chien du Pléistocène tardif, voire témoigner d’un cul-de-sac évolutif.Découvert par des chasseurs d’ivoire près du fleuve de l’Indiguirka, dans la République de Sakha (ex-Iakoutie), en Sibérie centrale, Dogor a été présenté lundi2décembre 2019 au Musée du mammouth, à Iakoutsk (photo Sergey Fedorov / Université fédérale du Nord-Est Ammosov).Les premières analyses génétiques n’ont pas permis de résoudre cette énigme paléozoologique. L’occasion pour l’archéozoologue et biologiste Jean-Denis Vigne, directeur de recherche au Muséum national d’histoire naturelle de Paris (MNHN), de présenter au micro de France Culture les outils pluridisciplinaires aujourd’hui à la disposition des chercheurs pour mieux cerner les origines et les étapes de la domestication.S’il est désormais établi que le chien descend bien du loup et non du chacal ou du coyote, de nombreuses interrogations restent en suspens.Les controverses entre paléontologues, archéozoologues et génomociens sur la date de domestication restent vives, certains la situant vers 14.000 ans, d’autres la faisant remonter à 33.000 ans. Les chercheurs ayant séquencé l’ADN ancien d’un spécimen baptisé loup de Taimyr, vieux de plus de 30.000 ans et ayant une forte proximité avec le loup comme avec le chien modernes, évaluent par exemple aux alentours de 27.000 ans la séparation de ces deux lignées. Au regard des périodes considérées et des marges d’erreur, la possibilité d’une domestication par l'homme de Néandertal reste d’ailleurs ouverte, admet Christophe Hitt.« Il est très difficile d’établir une date, souligne de son côté Eva-Maria Geig.Cela dépend de la qualité du génome produit et des méthodes statistiques utilisées pour calculer des divergences.Le doute subsiste toujours. Nous avons une idée des dates mais il est impossible actuellement d’être plus précis. »Une image incomplète La question d’une éventuelle double origine géographique de la domestication divise également les scientifiques. Selon un article paru mardi 18 juillet 2017 dans la revue britannique Nature Communications, tous les chiens descendraient d'une même population de loups domestiqués voici 20.000 à 40.000 ans. « Nos données montrent que tous les chiens modernes dispersés à travers le monde ont été domestiqués à partir d'une unique population de loups », notait alors Krishna Veeramah, coauteur de ces travaux et généticien à l'université de Stony Brook à Brookhaven (États-Unis).Les chercheurs avaient analysé le génome de deux chiens du Néolithique découverts en Allemagne, l'un vieux de 7.000 ans, l'autre de 4.700 ans. Ils avaient aussi examiné les informations fournies par un chien âgé de 5.000 ans retrouvé en Irlande. L’équipe avait ensuite comparé ces séquences de génomes anciens avec des données génétiques provenant de 6.649 canidés dont des chiens modernes et des loups.D’après les conclusions de cette étude, chiens et loups ont divergé génétiquement entre 36.900 ans et 41.500 ans, les chiens de l’Est et de l’Ouest se séparant voici 17.500 à 23.900 ans. La phase de domestication aurait eu lieu entre ces deux événements. En outre, le foyer de domestication d’Europe occidentale se serait éteint, la lignée actuelle de chiens domestiques descendant seulement de celle née en Asie.Ces résultats contredisent notamment l’hypothèse d’une double domestication du chien défendue par une publication de Science en 2016.Le chien moderne présente de très importantes variations phénotypiques comme en témoignent ces quatre races (de gauche à droite et de haut en bas): le komodor, l’airedale, le shiba et le petit basset griffon vendéen (photos Nikki68 / Wesl90 / Havenkennels et Nathan150).Comparant des séquences génétiques de 59 chiens anciens dont celui d’Irlande, cette dernière en avait déduit que les populations canines orientales et occidentales s’étaient scindées dans une fourchette comprise entre 6.400 et 14.000 ans. Cet événement étant survenu des milliers d’années après la première apparition du chien connue en Europe et en Asie de l’Est, les auteurs avaient suggéré que le processus de domestication s’était produit à peu près simultanément.Face à la controverse pour établir où et quand le meilleur ami de l’homme est apparu, « de l’ADN supplémentaire issu du génome d’autres chiens anciens pourrait résoudre définitivement le problème », avait jugé M. Veeramah. « Si nous pouvions obtenir de nouveaux échantillons provenant des quatre coins du monde, cela nous fournirait une image plus complète sur l’histoire des populations de chiens et, probablement, sur leur origine », précisait Adam Boyko, généticien à l’université Cornell dans l’État de New York. « Cependant, nous avons besoin d’échantillons variés, non seulement géographiquement mais aussi dans le temps. »«Ces deux études incluent certains auteurs communs, souligne Mme Geigl.C’est la science! On avance, on peut se contredire! On émet des hypothèses puis on les teste avec les outils à notre disposition. Ces derniers évoluant, on pratique alors de nouveaux tests et on obtient des résultats différents.» «L’abondance d’échantillons nous permettra de synthétiser et d’obtenir des réponses plus consensuelles», assure Christophe Hitte. Les futures analyses génétiques de Dogor permettront peut-être de lever un nouveau coin du voile sur le mystère des origines du chien.Introgression et plasticité génomiqueL’émission aborde également le sujet de l’hétérochonie – la modification de la durée et de la vitesse du développement d’un organisme par rapport à celles de ses ancêtres, en l’occurrence l’extrême rapidité de la variabilité phénotypique à partir d’un patrimoine génétique commun – chez Canis lupus familiaris. «Le chien a été domestiqué très tôt, bien longtemps avant le cheval, la chèvre ou le mouton, rappelle M. Hitte.Les pressions de sélection sont donc très anciennes. Ensuite, le processus de domestication s’avère extrêmement complexe avec des phénomènes d’introgression durant 15.000 ou 20.000 ans et une grande diversité génétique issue de diverses sous-espèces de loups. La sélection purement humaine des chiens moderne remonte, elle, à ces derniers siècles.»«Dès l’Antiquité, le chien occupe de nombreuses fonctions pour la garde, la chasse ou la guerre. Au Moyen Âge, des variétés de chiens de chasse ont été sélectionnées pour leurs aptitudes et leurs techniques, comme les retrievers, les chiens d’arrêt, les braques ou les limiers. La fixation des caractères s’est produite assez récemment, à partir des XVème et XVIème siècles. Cette notion de standard aboutissant aux races actuelles s’affinera au XIXème siècle avec l’essor de la cynophilie dans les années 1860. Et aujourd’hui le chien est passé d’un emploi purement utilitaire à un registre affectif.»«Le dogue de forte race», illustration de Jacques de Sève (actif de 1742 à 1788) publiée dans L’Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du Cabinet du Roy de Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon (1707-1788).Composée de99 pays membres et partenaires, la Fédération cynologique internationale (FCI) reconnaît actuellement 349 races de chiens repartis au sein de dix grands groupes (*).D’après des travaux conduits par des chercheurs des universités de Princeton et d’Oregon (États-Unis) et publiés mercredi 19 juillet 2017 dans le journal Science Advances, des variations de deux gènes (GTF2I et GTF2IRD1) expliqueraient la grande sociabilité des chiens, davantage que la socialisation acquise au contact des humains. Ces investigations ont toutefois porté sur un nombre très restreint d’individus.Enfin, la plasticité du génome a permis de créer des chiens morphologiquement très éloignés mais «elle n’a pas encore été bien comprise fondamentalement», conclut Christophe Hitte.L’histoire du meilleur ami de l’homme recèle bien des mystères.(*) Groupe 1:chiens de berger et de bouvier (sauf chiens de bouvier suisses), groupe 2:chiens de type pinscher et schnauzer - molossoïdes - chiens de montagne et de bouvier suisses et autres races, groupe 3:terriers, groupe 4:teckels, groupe 5:chiens de type spitz et de type primitif, groupe 6:chiens courants, chiens de recherche au sang et races apparentées, groupe 7:chiens d’arrêt, groupe 8:chiens rapporteurs de gibier - chiens leveurs de gibier - chiens d’eau, groupe 9:chiens d’agrément et de compagnie, et groupe 10:lévriers.Posté par PhilValais à 18:08 - Biodiversité domestique - Commentaires [0] - Permalien [#]Tags : chien, Dogor, loupUne tortue génétiquement proche d’une espèce éteinte découverte aux GalápagosUne expédition scientifique vient de découvrir dans l'archipel équatorien une tortue géante étroitement apparentée à l’espèce disparue de l’île Pinta (Chelonoidis abingdonii), a annoncé vendredi 31 janvier 2020 le parc national équatorien des Galápagos (PNG).Le dernier représentant connu de ce taxon, officiellement déclaré éteint en 2016 par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), était le célèbre «George le Solitaire», capturé en 1971 sur l’île Pinta et mort le 24 juin 2012 au centre de recherche Charles-Darwin, à Puerto Ayora, sur l'île Santa Cruz.Considérée comme «une grande priorité», cette jeune femelle possède «une importante charge génétique de l'espèce Chelonoidis abingdonii», précisent les autorités du PNG. Cet animal a été identifié lors de recherches conduites aux abords du volcan Wolf (1.710 m), se dressant au nord de l'île Isabela. Entre 10.000 et 12.000 chéloniens vivraient aujourd’hui dans cette zone d’environ 600 km2. Pour les scientifiques, la femelle récemment caractérisée «pourrait descendre directement d'un spécimen pur survivant dans les parages du volcan».Cette jeune femelle pourrait descendre d’une pure tortue de l’île Pinta, susceptible de survivre dans le nord de l'île Isabela (photo Galapagos Conservancy).Durant dix jours, 45 gardes forestiers et scientifiques du PLG et de l'ONG, répartis au sein de 12 groupes, ont sillonné près de 200 km2, prélevant 50 échantillons de sang sur les tortues localisées pour la première fois afin de déterminer leur ascendance génétique. Tous ces reptiles ont été équipés d’une micropuce de reconnaissance.Une importante population d’hybrides est présente dans cette région abritant des tortues descendant de différentes espèces, dont certaines éteintes. L’explication la plus plausible remonte au XIXème siècle, lorsque les marins, en particulier les chasseurs de baleines, abandonnaient sur le rivage de la baie Banks les animaux capturés ailleurs dans l’archipel lorsqu’ils n’avaient pas besoin de les consommer.De possibles survivantesCes travaux ont permis de localiser 29 autres individus –18 femelles et 11 mâles – présentant un «lignage partiel» avec Chelonoidis niger, la tortue géante de l'île Floreana, considérée comme éteinte depuis le milieu du XIXème siècle et déclarée comme telle depuis 1996. Toutefois, quelques adultes captifs possèdent du matériel génétique «historique» de cette espèce, jusqu’à 80 % du génome considéré pour au moins un animal.En outre, de précédentes analyses, notamment ADN, avaient déjà permis d’établir qu’entre 100 et 200 tortues évoluant sur les pentes du volcan Wolf possédaient une ascendance partielle de Chelonoidis niger . Aujourd’hui encore, certains spécialistes estiment même possible la survie de spécimens purs.«George le Solitaire», immortalisé ici en 2007, partagea notamment son enclos avec deux femelles génétiquement proches, originaires de l’île Española. Malheureusement, toutes les tentatives de reproduction échouèrent (photo putneymark ).Les trente tortues récupérées durant cette expédition ont été transférées au centre d'élevage «Fausto Llerena», situé dans l’enceinte de la station Charles-Darwin. À l’issue d’une période de quarantaine, les individus apparentés à Chelonoidis niger rejoindront le programme de reproduction en captivité. Aucune décision n’a encore été prise concernant la jeune parente de «Georges le solitaire».Longtemps classés comme des sous-espèces de Chelonoidis nigra, la plupart des lignées phylogénétiques de tortues des Galápagos ont aujourd’hui été érigées au rang d’espèces à part entière.Sources principales: Galapagos Conservancy, UICN.Posté par PhilValais à 12:28 - Biodiversité sauvage - Commentaires [0] - Permalien [#]Tags : George le Solitaire, tortue des GalápagosInde : la Cour suprême valide la réintroduction de guépards africainsAfin d’établir si ces félins peuvent s'adapter à l'environnement du sous-continent, la Cour suprême indienne a autorisé,mardi 28 janvier 2020, une réintroduction expérimentale de guépards originaires d’Afrique. La requête avait été déposée par l'autorité nationale de conservation des tigres (National Tiger Conservation Authority/NTCA), organe statutaire du ministère de l'environnement, des forêts et du changement climatique.Une première demande avait été rejetée en 2013 au motif qu'aucune étude scientifique ne recommandait alors cette stratégie. En outre, selon un rapport commandé par les juges, l’Inde ne disposait pas d'habitats ayant une densité de proies suffisante pour une telle initiative. En 2018, le gouvernement de l’État du Madhya Pradesh, situé au centre du pays, avait néanmoins demandé à la NTCA de relancer ce projet.Arborant une crinière plus saillante sur la nuque et la gorge que ses «cousins» africains, le guépard asiatique se caractérise également par sa queue plus épaisse et la netteté des taches sur son pelage (photo Ehsan Kamali/Tasnim News Agency).Fort de l’aval de la plus haute juridiction indienne, le gouvernement central doit maintenant identifier les zones susceptibles d’accueillir les relâchés, en particulier au regard de la disponibilité en ressources alimentaires et des risques de conflits avec les habitants.Parmi différents sites évoqués, un groupe d’experts a déjà relevé le sanctuaire faunique de Palpur-Kuno, dans le district de Sheopur au nord-ouest du Madhya Pradesh,le parc national de Velavadar/Blackbuck couvrant 34 km2 dans le district de Bhavnagar à l’ouest du Gujarat, et le sanctuaire de Tal Chhapar dans le district de Churu,aunord du Rajasthan.Le coup de grâce de la révolution iranienneJadis très répandu – l’empereur moghol Akbar (1542-1605) en ayant possédé jusqu’à un millier, les guépards indiens ont été décimés par la chasse et la perte de leur milieu. Ils ont été officiellement déclarés éteints en 1952, cinq ans après la mort du dernier individu connu.Dans les années 1970, des négociations ont été menées pour transférer des félins depuis l’Iran tandis que, parallèlement, des mesures étaient adoptées pour accroître les effectifs de gazelles indiennes (Gazella bennettii) et d’antilopes cervicapres(Antilope cervicapra), les proies locales préférées du plus rapide mammifère de la planète. Les négociations ont été interrompues au lendemain de la révolution islamique de 1979.Des tentatives de clonage ayant ensuite échoué, les partisans de la réintroduction du prédateur ont donc envisagé d’importer des guépards africains, bien que ces derniers appartiennent à des sous-espèces distinctes (*) du guépard asiatique (Acinonyx jubatus venaticus).L’aire de répartition de cette sous-espèce, classée depuis 1996 «en danger critique» d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), s’étendait jadis de la péninsule arabique et du Proche-Orient à l’Inde en passant par l'Iran, l'Afghanistan et le Pakistan. Plus au nord, elle couvrait le Caucase et l’Asie centrale. Aujourd’hui, le guépard asiatique, dont la population sauvage s’élèverait à une cinquantaine de spécimens contre 200 dans les années 1970, survit uniquement dans quelques régions iraniennes.Guépards appartenant à Sayajirao Gaekwad III, maharaja de l'État de Baroda de 1875 à 1939. Ce cliché aurait été pris vers 1890 (photo DR).«Jusqu’à présent, nous trouvions encore des guépards dans trois grandes zones protégées, déclarait fin 2017 Urs Breitenmoser, coprésident du groupe des spécialistes des félins de l’UICN. Aujourd’hui, ces félins ont disparu du parc national de Kavir. Au sud, ils sont désormais trop rares pour se rencontrer et se reproduire. Les seuls signes d’une présence assez importante pour maintenir une population pérenne se trouvent dans le nord de l’Iran, dans l’enceinte du parc national de Khar Turan et dans le refuge pour la faune sauvage de Miandasht.»Appartenant à la sous-espèce d’Afrique australe, les individus envisagés dans le cadre du programme indien devraient être transférés depuis la Namibie.Polémique et priorités de sauvegardeCe plan suscite toutefois de vives controverses parmi les défenseurs de l’environnement et les scientifiques. Le degré des différences génétiques entre le guépard asiatique et son cousin d’Afrique méridionale divise ainsi les experts. «Implanter des guépards namibiens en Inde équivaudrait à relâcher un lion d’Afrique dans un parc naturel européen, estime en substance Pamela Burger, chercheuse au laboratoire «Génétique des populations et conservation» de l'Université de médecine vétérinaire de Vienne, en Autriche. Ce sera un lion africain vivant en Europe, mais pas un lion européen.» Les guépards asiatiques auraient divergé de leurs congénères du continent africain voici 32 000 à 67 000 ans.Par ailleurs, pour certains conservationnistes, aucun des lieux (ne dépassant pas 1.000 km2) suggérés pour les réintroductions ne sera assez vaste ou densément peuplé en proies. «Nous sommes incapables de délocaliser les lions du Gir décimés par le virus de la maladie de Carré mais nous voulons réintroduire des guépards avec lesquels nous n'avons aucune expérience», déplore le biologiste Ravi Chellam.«Caractéristique des priorités mal placées, ce dessein va nuire aux efforts de sauvegarde des espèces en danger déjà présentes en Inde», renchérit Ritwick Dutta, avocat spécialisé dans la protection de la nature et cofondateur, en 2005, de l'Initiative juridique pour la forêt et l'environnement (Legal Initiative for Forest and Environment/LIFE).Guépard marquant son territoire par un jet d’urine dans le sud de la Namibie (photo Joachim Huber).Déplacer de vulnérables guépards africains au sein de nouveaux milieux favorisera leur viabilité à long terme, soutiennent d’autres écologistes. Créé en 1990 par Laurie Marker, le fonds de conservation du guépard (Cheetah Conservation Fund/CCF), dont le centre de recherche et d’éducation se trouve à Otjiwarongo dans l’est namibien, pourrait sélectionner les félins les plus aptes à la réintroduction en Inde. Ces derniers seraient choisis parmi les animaux ne s’attaquant pas aux troupeaux et les plus méfiants envers les superprédateurs. «Les guépards s’avèrent très adaptables», assure Laurie Marker, assez optimiste sur la réussite d’une éventuelle réintroduction.Celle-ci débutera uniquement lorsque les habitats potentiels auront été soigneusement évalués, promettent en outre ses partisans, au premier rang desquels figure l'ancien ministre de l'environnement, Jairam Ramesh, ayant lancé ce programme en 2010. «Le mot anglais pour guépard, "cheetah ", vient du terme sanscrit "chitra" signifiant tacheté, a twitté M.Ramesh.Il est le seul mammifère traqué jusqu'à l'extinction dans l'Inde moderne.»(*) Quatre sous-espèces africaines sont aujourd’hui admises, en l’occurrence celles d'Afrique du Nord-Ouest (Acinonyx jubatus hecki), d'Afrique du Nord-Est ou du Sahara (A. j. soemmeringii), d'Afrique de l'Est (A. j. raineyi) et d’Afrique australe (A. j. jubatus).Sources principales: Hindustan Times, The Guardian, The Atlantic, UICN.Posté par PhilValais à 18:39 - Biodiversité sauvage - Commentaires [0] - Permalien [#]Tags : antilope cervicapre, Cheetah Conservation Fund, gazelle indienne, guépard, guépard asiatique, Inde, Iran, réintroductionRhinocéros blanc du Nord : un troisième embryon conçu par fécondation in vitroLe mois dernier, des chercheurs ont de nouveau prélevédes ovocytes de rhinocéros blanc du Nord (Ceratotherium simum cottoni) et fécondé avec succès l’un deux dans l’espoir de sauver cette sous-espèce désormais uniquement représentée par deux femelles, a annoncé mercredi 15 janvier 2020 l'Institut Leibniz pourla recherche sur la faune sauvage et de zoo (IZW) de Berlin, en Allemagne.Une opération similaire avait déjà réussi en août 2019. La fécondation artificielle de sept cellules sexuelles issues des deux survivantes par du sperme congelé de deux mâles disparus - baptisés Saut et Suni - avait permis le développement de deux «purs» embryons viables.Cette intervention a donc été répétée mercredi 17 décembre 2019. Vivant dans la réserve kényane d’Ol Pejeta, Fatu et Najin ont subi une anesthésie générale avant le prélèvement de neuf ovocytes : trois à Najin, née le 11 juillet 1989 au zoo tchèque de Dvůr Králové, et six à sa fille Fatu, venue au monde le 29 juin 2000 dans ce même établissement animalier d'Europe centrale.Comme la première fois, ces cellules sexuelles ont ensuite été envoyées au laboratoire italien spécialisé Avantea. Là, à Crémone, elles ont été incubées puis mises au contact de spermatozoïdes.«Un ovule de Fatu fécondé avec du sperme de Suni est devenu un embryon viable, précise l'IZW. Sûre et reproductible, la procédure peut être effectuée régulièrement», assure l’organisme de recherche créé en 1973 sous l'égide de l'Académie des sciences de la République démocratique allemande (RDA). Cet embryon est désormais conservé dans de l'azote liquide avec les deux autres produits en août 2019. Tous trois ont été obtenus avec des ovocytes de Fatu et la semence de Suni, mort de causes naturelles le 17 octobre 2014 à Ol Pejeta.«La production de ce troisième embryon provenant de Fatu prouve que le programme BioRescue est sur la bonne voie, se félicite le Pr Thomas B. Hildebrandt, chef du département «gestion de la reproduction» de l’IZW.Désormais, notre équipe va tout mettre en œuvre pour parvenir au même résultat avec Najin, avant qu'il ne soit trop tard pour elle. Et nous sommes bien déterminés à transférer un embryon de rhinocéros blanc du Nord dans une mère porteuse dès 2020 afin d’assurer la survie de cette sous-espèce.» Baptisé Sudan, le dernier rhinocéros mâle du Nord s’est éteint lundi 19 mars 2018 à l’âge de 45 ans dans la réserve kényane d’OI Pejeta. Né en 1973, il fut capturé en février 1975 dans l’actuel Soudan du Sudavec un autre mâle (Saut, alors âgé de 3 ans) et quatre femelles (Nola, Nuri, Nadi et Nesari) pour le compte du zoo de Dvůr Králové. Il y devint le père de Nabire et Najin, respectivement venues au monde en 1983 et 1989, avant d’être transféré le 20 décembre 2009 à la réserve d'Ol Pejeta en compagnie de sa fille Najin, de sa petite-fille Fatu et de Suni, né le 8 juin 1980 dans le parc animalier tchèque (photo Lengai101 avant l’autorisation de Michael Dalton-Smith).Une affaire de familleTous ses pairs ne souscrivent cependant pas à l’optimisme du chercheur. Selon Jacques Rigoulet, vétérinaire et ancien directeur de la Ménagerie du Jardin des Plantes de Paris (2004-2009), la survie du rhinocéros blanc du Nord relève de l’utopie, faute d’une diversité génétique suffisante. «Sauver cette sous-espèce était envisageable il y a vingt ans, lorsqu’elle comptait encore deux ou trois dizaines de spécimens mais, désormais, il est beaucoup trop tard», assurait en 2018 cet expert auprès de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites).Un avis alors partagé parTerri Roth, en charge du centre pour la conservation et la recherche sur les espèces menacées d'extinction (Center for Conservation and Research of Endangered Wildlife / CREW), et William Swanson, directeur de la recherche animale au sein de cette structure créée en 1986 par le jardin zoologique et botanique de Cincinnati, dans l’Ohio (États-Unis).«Il est improbable qu'une population viable de rhinocéros blancs du Nord soit restaurée», estimaient en substance ces spécialistes n'ayant pas participé aux travaux conduits par l’IZW. «Des résultats impressionnants dans une boîte de Pétri ne signifient pas forcément un troupeau de petits en bonne santé... »De fait, les trois embryons ont été conçus avec les gamètes d’individus très étroitement apparentés. Issu du milieu naturel et mort en août 2006 au zoo de Dvůr Králové, Saut est en effet le père de Fatu et Suni. Et la génitrice de ce dernier, Nasima, est aussi celle de Najin, la mère de Fatu…Toutefois des travaux sont actuellement menés à partir de cellules souches de tissus congelés d’autres spécimens pour fabriquer des gamètes artificiels et diversifier ainsi le pool génique.Pour autant, cette consanguinité ne tempère pas l’enthousiasme des autorités kényanes. «Nous sommes heureux que le projet de fécondation in vitro mené par un consortium de scientifiques et d'écologistes du Kenya, de la République tchèque, d'Allemagne et d'Italie soit parvenu à produire trois purs embryons de rhinocéros blancs du Nord prêts à être implantés dans l’utérus d’une femellerhinocéros blanc du Sud», s'est réjouile ministère local du tourisme et de la faune.Souffrant pour la première d’une fragilité de l’arrière-train et de lésions dégénératives de l'utérus pour la seconde, Najin et Fatu ne sont plus en mesure de devenir gestantes. Envisagée dès cette année, la prochaine étape consistera donc à sélectionner une mère porteuse au sein de la population de rhinocéros blanc du Sud (C. s. simum). Si celui-ci est considéré comme «quasi menacé» par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), son «cousin» septentrional est classé depuis 1996 «en danger critique» d’extinction sur la liste rouge de l’ONG mondiale.À terme, l'objectif est de réintroduire desrhinocéros blancs du Nord dans certaines zones protégées de leur aire de répartition originelle. S’il aboutit, ce projet pourrait prendre plusieurs décennies.Tournée jeudi 22 août 2019, cette vidéo présente le prélèvement, à l'aide d'une sonde guidée par des ultrasons, de dix ovocytes - cinq par femelle - sur Najin et Fatu. Sept ont puêtreinséminés artificiellementgrâce àdes échantillons de sperme cryogénisé.Posté par PhilValais à 08:21 - Biodiversité sauvage - Commentaires [0] - Permalien [#]Tags : fécondation in vitro, Leibniz Institute for Zoo and Wildlife Research (IZW), rhinocéros blanc du Nord, rhinocéros blanc du Sud, réserve d’Ol Pejeta, zoo de Dvůr KrálovéLe changement climatique affecte la liste rouge des espèces menacées Dévoilée mardi 10 décembre 2019 par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la nouvelle révision de la liste rouge englobe 112.432 (sous-)espèces animales et végétales dont 30.178 sont aujourd’hui considérées comme menacées à des degrés divers.6.413 sont ainsi classées «en danger critique», 10.629 «en danger» et 13.136 «vulnérables», c’est-à-dire confrontées à un risque élevé d’extinction à l’état sauvage. Par ailleurs, 6.826 sont jugées «quasi menacées» et 57.931 figurent en «préoccupation mineure» tandis qu’aucun statut n’a été attribué à 16.355 d’entre elles, faute de données suffisantes pour évaluer directement ou indirectement le niveau d’extinction pesant sur leur avenir. Enfin, 877 taxons sont estimés comme éteints, 73 ayant disparu à l’état sauvage.Par ailleurs, 192 (sous-)espèces sont encore recensées au sein de la catégorie«faible risque / dépendant de mesures de conservation» amenée à disparaître progressivement de la liste rouge dont la dernière version met en relief les effets délétères du changement climatique sur la biodiversité en péril.«Ses conséquences néfastes sont de plus en plus évidentes», prévient l’ONG de conservation dont l’indicateur a été publié trois jours avant la clôture de la 25e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP25) à Madrid, en Espagne.«Cette mise à jour révèle les impacts croissants des activités humaines sur la vie sauvage, souligne Jane Smart, directrice mondiale du Groupe de conservation de la biodiversité de l’UICN. 2020 sera cruciale pour l’avenir de la planète, le congrès de l’UICN en juin prochain (*) représentant une étape-clé pour définir le programme de travail mondial en matière de conservation nécessaire pour répondre à l’urgence dans laquelle se trouvent les espèces, en vue des décisions que les gouvernements prendront lors de la réunion de la Convention sur la diversité biologique prévue du 19 octobre au 1er novembre 2020 à Kunming, en Chine. »Endémique de l'île de Maui, la deuxième plus grande de l'archipel d'Hawaï, le po-o-uli masqué, unique représentant du genre Melamprosops, a été identifié pour la première fois en 1973. En 1997, la population connue de ce passereau, victime du développement urbain et de l’expansion d’espèces invasives, se limitait à trois individus. L’un d’eux est mort en captivité en 2004, année de la dernière observation en milieu naturel de ce fringillidé désormais officiellement considéré comme éteint (photo U.S. Fish and Wildlife Service/Paul E. Baker ?).Sale temps pour les eucalyptusLes évaluations présentées dans cette actualisation montrent que le changement climatique affecte les espèces en modifiant les habitats et en augmentant la force comme la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes, indique le communiqué de l’UICN.Aujourd’hui, 37 % des espèces de poissons d’eau douce d’Australie sont menacées d’extinction, dont au moins 58 % directement à cause du dérèglement de nos climats. Non seulement ces vertébrés aquatiques s’avèrent très sensibles aux sécheresses intenses générées par la baisse des précipitations et l’augmentation des températures mais «le changement climatique aggrave également la menace que représentent les espèces exotiques envahissantes pouvant se déplacer vers de nouvelles zones à mesure que la température et les débits d’eau changent».Dans l’ouest de l’Océan Indien où il évolue en eaux peu profondes, le requin nourrice à queue courte (Pseudoginglymostoma brevicaudatum) a vu ses populations fondre d’environ 80 % en 30 ans, la dégradation des récifs coralliens où il s’abritait l’exposant désormais à la surpêche. Jusqu’alors considéré comme «vulnérable», ce squale a rejoint le cercle des espèces «en danger critique».Dans l’archipel des Caraïbes, la fréquence et l’intensité accrues des ouragans compromettent l’avenir de l’amazone impériale (Amazona imperialis), l’oiseau national de la Dominique. Aujourd’hui, la population sauvage de ce psittacidé endémique des forêts montagneuses de cette île des Petites Antilles compterait moins de 50 individus sexuellement matures. Jugée «en danger» depuis 2000, la plus grandes des amazones a donc été reclassée «en danger critique».L’amazone impériale trône au centre du drapeau de la Dominique.Côté botanique, l’évaluation de toutes les espèces d’eucalyptus dans le monde a révélé que 25 % de celles-ci étaient menacées, compromettant notamment l’avenir du koala.Parmi les nouveaux venus dans la catégorie «en danger critique», l’UICN mentionne en particulier la grande nacre (Pinna nobilis), mollusque bivalve de Méditerranée victime d’un agent pathogène récemment identifié à l’origine de la disparition de 80 à 100 % des coquillages affectés, le pseudoscorpion géant (Garypus titanius), survivant exclusivement sur un rocher de 5,3 hectares situé au large de l’île britannique de l'Ascension dans l’Atlantique Sud et concurrencé par des invertébrés prédateurs envahissants comme la blatte américaine (Periplaneta americana), ou encore le champignon pagode (Podoserpula miranda), subissant la dégradation de son habitat forestier en Nouvelle-Calédonie.Trois oiseaux officiellement éteintsÀ l’occasion de cette révision de sa liste rouge, l’ONG mondiale a également tenu à attirer l’attention sur quelques espèces dont l’état de conservation a empiré, à l’instar de la roussette de Madagascar (Rousettus madagascariensis), dont les effectifs auraient chuté de plus de 30 % au cours des 15 dernières années à cause de la pression exercée par la chasse dans ses cavernes-dortoirs, et du lapin d’Europe (Oryctolagus cuniculus), décimé dans son aire de répartition naturelle par une nouvelle épizootie de la maladie hémorragique virale du lapin (VHD), avec des chutes de populations pouvant atteindre 70 %. Précédemment considérés comme «quasi menacés», ce chiroptère et ce lagomorphe sont dorénavant estimés «en danger», un statut jusqu’alors attribué au colobe bai à tête rousse ou colobe roux de la Tana (Piliocolobus rufomitratus). Récemment réintégré dans la liste des 25 primates les plus menacés au monde (lire http://biofaune.canalblog.com/archives/2019/10/23/37733865.html), ce cercopithécidé kényan, toujours braconné et souffrant de la perte de son habitat en raison de l’exploitation forestière, du développement de l’agriculture, des incendies ainsi que des inondations, a été reclassé « en danger critique».Par ailleurs, après un réexamen par Birdlife international (BLI), autorité de référence pour la liste rouge concernant les oiseaux, l’anabate cryptique (Cichlocolaptes mazarbarnetti), l’anabate d’Alagoas (Philydor novaesi) et le poo-uli masqué (Melamprosops phaeosoma) ont été officiellement déclarés éteints.Découverte en Chine en 1984 et arrivée en Europe deux ans plus tard, la maladie hémorragique virale du lapin décime aujourd’hui les populations de lapins de garenne du Vieux Continent (photo Francesco Veronesi).«Cette mise à jour souligne les implications directes et indirectes du changement climatiquedans le déclin d’un nombre croissant d’espèces, estime Beth Polidoro, directrice adjointe de l’évaluation et de la valorisation au Centre des résultats de biodiversité (Center for Biodiversity Outcomes) de l’Université d’Arizona (États-Unis). Ce document reflète non seulement une meilleure compréhension des impacts du dérèglement climatique sur la biodiversité mondiale, mais aussi le travail rigoureux de centaines de scientifiques et d’experts à travers la planète, œuvrant ensemble pour réaliser ces évaluations.»Dix belles histoiresDans ce contexte angoissant, l’UICN tient toutefois à relever l’amélioration de l’état de conservation de dix espèces, huit oiseaux et deux poissons d’eau douce. Si cinq restent menacées d’extinction, les autres ne sont plus confrontées à un péril immédiat. Revenu de l’extinction à l’état sauvage, le râle de Guam (Hypotaenidia owstoni) a été transféré «en danger critique», statut abandonné parle galaxias du lac Pedder (Galaxias pedderensis) pour celui d’«en danger» que la perruche de Maurice (Psittacula eques), le mégapode de Pritchard (Megapodius pritchardii) et la morue de Murray ou morue à nez bleu (Maccullochella macquariensis) ont quitté pour devenir «vulnérables».La paruline azurée (Setophaga cerulean), la grive à pieds jaunes (Turdus lherminieri) etle viréo à tête noire (Vireo atricapilla) ont été retirés de cette catégorie et inclus parmi les taxons «quasi menacés».Jusqu’alors proches de remplir les critères correspondant aux animaux en danger de disparition, le pétrel de Murphy (Pterodroma ultima) et le roselin de Cassin (Haemorhous cassinii) sont maintenant considérés comme des «préoccupations mineures».Le spectre de l’extinction s’est éloigné pour le roselin de Cassin – ici un mâle, un passereau d’Amérique du Nord (photo www.naturespicsonline.com).«Cette retouche de la liste rouge démontre que la conservation fonctionne et offre une lueur d’espoir dans la crise de la biodiversitémême si le changement climatique s’ajoute aux multiples menaces auxquelles les espèces sont confrontées, considère Grethel Aguilar, directrice générale par intérim de l’UICN.Malgré soixante-treize déclins attestés, ces dix réels succès prouvent que la nature peut se rétablir si on lui accorde une chance. »«Le rétablissement du râle de Guam et de la perruche de l’île Maurice apportent une preuve fantastique de l’efficacité de mesures de conservation ciblées, se félicite Ian Burfield, coordinateur scientifique à BirdLife International. Il faut néanmoins rappeler que toutes les espèces ne peuvent être sauvées, surtout si leur milieu naturel a été détruit. Pour prévenir déclins et extinctions, la priorité doit être la sauvegarde des habitats. »«En ces temps d'urgence écologique, il est essentiel que nous reconnaissions et célébrions les réussites des défenseurs de l’environnement, renchérit Andrew Terry, directeur de la conservation et des politiques à la Société zoologique de Londres (Zoological Society of London/ZSL).Pourtant, dix espèces en voie de rétablissement sur 30.178 espèces menacées d'extinction, cela ne suffit pas. Œuvre de longue haleine, la conservation nécessite des années de coopération et d'investissements financiers, ce qui fait actuellement le plus défaut aux programmes de rétablissement.»(*) Organisé tous les quatre ans, le Congrès mondial de la nature de l'UICN aura lieu du 11 au 19 juin 2020 à Marseille.Posté par PhilValais à 18:56 - Biodiversité sauvage - Commentaires [0] - Permalien [#]Tags : changement climatique, liste rouge, Union internationale pour la conservation de la natureBaléares : la réintroduction de l’alyte accoucheur de Majorque se poursuitMardi 10 décembre 2019, 88 alytes accoucheurs de Majorque (Alytes muletensis) nés au zoo de Barcelone ont été relâchés dans le milieu naturel à Alaró, commune de la comarque du Raiguer, située dans la partie occidentale de la plus vaste île de l’archipel espagnol des Baléares. Cette troisième réintroduction a permis à plus de 220 individus de retrouver en trois ans leur milieu originel au cœur de la serra de Tramuntana, massif se dressant au nord-ouest de Majorque et culminant à 1.445mètres d'altitude.Au total, plus de 650 de ces amphibiens, précieux indicateurs de la santé des écosystèmes, ont recouvré la liberté dans le cadre de la collaboration initiée en 1993 entre l’établissement zoologique catalan et le département de l'agriculture et de la pêche du gouvernement local. Dans ce contexte, 23 alytes avaient été confiés au parc animalier de Barcelone où plus de 1.500 éclosions ont depuis été enregistrées. 95 % de ces individus nés en captivité sont destinés à être relâchés. Le crapaud accoucheur de Majorque, l’une des cinq espèces du genre des alytidés, n’hiberne pas et s’avère surtout actif à la nuit tombée. Les femelles mesurent jusqu’à 38 mm de long, les mâles pouvant atteindre 34,7 mm. Ces derniers portent les œufs enroulés autour de leurs pattes arrière et les maintiennent dans un environnement humide avant de les déposer dans l’eau à l’approche de l’éclosion (photo Mairie de Barcelone).Dès 1988, au moins dix populations avaient été réintroduites avec succès lors d’un premier programme lancé par les autorités majorquines et le Jersey Wildlife Preservation Trust (rebaptisé Durrell Wildlife Conservation Trust en 1999). Les relâchés effectués par l’organisation dont le siège se trouve sur l’île anglo-normande ont cessé en 2002, tandis qu’un élevage voyait le jour à Majorque.En 2003, la population sauvage avait été estimée entre 500 et 1.500 couples adultes répartis au sein de 25 groupes pour la plupart isolés. L'année suivante, les efforts de conservation ont permis à l’alyte accoucheur de Majorque, considéré comme «en danger critique» depuis 1996 par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), d’être reclassé «vulnérable», statut attribué aux (sous-)espèces confrontées à un risque élevé d’extinction à l’état sauvage.Un crapaud «ressuscité»Qualifié de taxon Lazare, cet anoure, présent à Majorque avant l’arrivée de l'homme, a été décrit en 1977 à partir de fossiles. Les premiers spécimens vivants ont été identifiés deux ans plus tard. À l’heure actuelle, l’île abrite 35 populations d’alytes accoucheurs. 34 ont été recensées dans des gorges de la serra de Tramuntana et une dernière, récemment établie, dans un point d’eau de la serra de Llevant, zone de moyenne montagne du nord-est de l’île moins élevée que la précédente.Très sensible à toute perturbation de son habitat, ce crapaud accoucheur endémique a été contraint de se réfugier dans des zones difficiles d’accès pour échapper à ses prédateurs invasifs, spécialement la couleuvre vipérine (Natrix maura) et la grenouille de Pérez (Pelophylax perezi). Dans ces gorges, les alytes trouvent également des points d’eau ne s’asséchant jamais, où les têtards peuvent se développer avant leur métamorphose. L'expansion touristique et l’anthropisation croissante de Majorque, avec un besoin accru en eau, constitue un danger supplémentaire pour l’avenir du petit crapaud insulaire.Vue du monastère de Lluc niché au pied des plus hauts sommets de la Serra de Tramuntana (photo gertrudis2010).Selon une étude publiée en novembre 2015 dans la revue Biology Letters, le Batrachochytrium dendrobatidis (Bd), un microscopique champignon à l’origine de la redoutable chytridiomycose décimant les populations d’amphibiens partout dans le monde, aurait été éradiqué de certaines zones atteintes de Majorque grâce à un traitement à base de Virkon S (lire http://biofaune.canalblog.com/archives/2015/11/24/32967829.html). Cette épidémie serait apparue sur l’île avec le transfert de certains spécimens confiés par le Durrell Wildlife Conservation Trust avant même la découverte de cette maladie émergente en 1998 chez des grenouilles tropicales. «Pour la première fois, nous sommes parvenus à éliminer l’infection chez des spécimens sauvages sur une période prolongée, se réjouissait le Dr. Trenton Garner, professeur associé à la Société zoologique de Londres (ZSL).Cette épizootie fongique frappant les amphibiens constitue un enjeu de conservation majeur exigeant des réponses simples, claires et transférables.»«Dans trois sites, nous avons réussi à éradiquer ce chytride durant les deux années suivant notre intervention, précisait en avril 2019 Eva Moragues, biologiste à l'Université des îles Baléares (UIB) et technicienne au service majorquin de protection des espèces.Dans un quatrième, où nous supposions l’an dernier l’avoir éliminé, il est finalement réapparu.»Malgré la tendance favorable et face à la persistance des menaces, les efforts in et ex situ pour la sauvegarde de l'alyte acoucheur doivent être poursuivis à travers, notamment, la restauration comme la création de zones favorables à la reproduction et la lutte contre ses prédateurs, en particulier la couleuvre vipérine.Voici une courte vidéo présentant le programme de conservation mené par le zoo de Barcelone:Sources: DiariodeMallorca, Última Hora, municipalité de Barcelonne, Encyclopedia of Life,UICN.Posté par PhilValais à 17:16 - Biodiversité sauvage - Commentaires [1] - Permalien [#]Tags : alyte accoucheur de Majorque, amphibien, Batrachochytrium dendrobatidis, chytride, chytridiomycose, Durrell Wildlife Conservation Trust, zoo de BarceloneBornéo : mort du dernier rhinocéros de Sumatra oriental de SabahL'ultime rhinocéros de Sumatra de l’Est (Dicerorhinus sumatrensis harrissoni) de Sabah s’est éteint, ce samedi 23 novembre 2019 à 17 h 35 heure locale, dans l’enceinte du Borneo Rhinoceros Sanctuary, au sein de la réserve faunique de Tabin, en Malaisie. La santé d’Iman, une femelle issue du milieu naturel et maintenue en captivité en 2014 dans la perspective d’un programme de reproduction, s'était détériorée en décembre 2017 après l’éclatement de l’une des tumeurs présentes dans son utérus.Baptisé Kretam et surnommé Tam, le dernier mâle connu de cette sous-espèce orientale, endémique de Bornéo, est mort lundi 27 mai dernier (lire http://biofaune.canalblog.com/archives/2019/05/29/37389488.html). Atteinte d’un cancer de la peau, la femelle Puntung, capturée en 2011, avait été euthanasiée le 4 juin 2017. D’après plusieurs experts, les affections ayant touché ces deux femelles et la mauvaise qualité du sperme de Tam reflèteraient la consanguinité ayant touché les rhinocéros de Bornéo au cours du XXème siècle.Iman, Puntung et Tam ont longtemps été considérés comme les derniers représentants de leur taxon. Toutefois, une quinzaine de spécimens survivraient dans la province indonésienne du Kalimantan oriental, avait annoncé en mars 2016 le Fonds mondial pour la nature (WWF) à l'issue d'une étude de terrain. Et en novembre 2018, une femelle était capturée dans le kabupaten du Kutai occidental. Baptisée Pahu, elle est désormais le seul individu captif de sa sous-espèce. (Photo DR)«L’équipe du sanctuaire a veillé 24 heures sur 24 sur Iman, lui a permis à diverses reprises de recouvrer la santé et de produire des ovulesmalgré les hémorragies provoquées par ses tumeurs utérines», a déclaré Christina Liew, la ministre du tourisme, de la culture et de l'environnement de Sabah.Ratifié en mars 2012 par le gouvernement indonésien, l'International Rhino Foundation (IRF), le WWF et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), un document prévoyait l’échange de matériels biologiques pour sauver «globalement» le rhinocéros de Sumatra, classé «en danger critique» d’extinction depuis 1996. Les acteurs d'un sommet organisé en 2013 au zoo de Singapour avaient en effet décidé de considérer tous les animaux captifs comme une seule population et de ne plus tenir compte des sous-espèces ou des propriétés nationales. Or cet engagement n’a débouché sur aucune action commune entre l’Indonésie et la Malaisie, le protocole d’accord entre ces deux pays n’ayant toujours pas été signé…«L’État de Sabah souhaite poursuivre ces démarches malgré la disparition d'Iman», a affirmé Mme Liew. «Nous pouvons encore collaborer en prenant en charge des femelles victimes de pathologies de la reproduction, en récoltant des gamètes et en les cultivant in vitro.»Voici l’une des dernières vidéos d’Iman, tournée en août dernier lors de la visite de Christina Liew au Borneo Rhinoceros Sanctuary:Posté par PhilValais à 14:33 - Biodiversité sauvage - Commentaires [1] - Permalien [#]Tags : Borneo Rhinoceros Sanctuary, rhin, rhinocéros de Sumatra« La panthère des neiges », de Sylvain Tesson : une apparition sacréeVers quels ailleurs dérivent les pensées du guetteur, à l’affût dans l’attente voire l’espoir de l’apparition? Des méditations mystiques sur l’origine du monde et l’évolution du vivant aux déchirements intimes, les interrogations comme les doutes se bousculent dans la tête de Sylvain Tesson, immobile dans l’air glacé des hautes altitudes, silencieux, les yeux grands ouverts et le cœur aux aguets. L’impératrice des montagnes daignera-t-elle se montrer? Et si la panthère refusait, l’Homme devrait-il en éprouver une amère déception ou se convaincre, comme le fit l’auteur et naturaliste américain Peter Matthiessen (1927-2014), que la quête se suffit à elle-même?À l’invitation du photographe animalier Vincent Munier et après une première expédition nocturne sur les rives de la Moselle à la rencontre du blaireau, l’écrivain au long cours, né en 1972, s’envole pour le Tibet, ses plateaux battus par les vents et surveillés par des chaînes aux neiges encore éternelles. Des confins pour l’heure épargnés, rebaptisés par le photographe afin d’en préserver les secrets et oùMunier, comme l’appelle Tesson, partait un sixième hiver poursuivre saâ, l’once, emportant comme viatique l’ouvrage Wildlife of the Tibetan Steppe de l’immense zoologiste et conservationniste George Schaller.À la sèche définition frontalière de l’aire de répartition du grand félin, le voyageur à la plume érudite, citant Héraclite, Nietzsche, Lao Tseu, Pline l’Ancien comme Dumas et Labiche, préfère sa cartographie façonnée par l’Histoire.Dans ces contrées où l’Homme n’a pas semé son désordre, Vincent Munier, ayant appris au sortir de l’enfance à attendre et voir les bêtes dans les forêts vosgiennes, sait hurler avec le loup de l’Himalaya, repérer le manul, identifier le faucon sacre. Le disciple du graveur et peintre suisse Robert Hainard (1906-1999) approche au plus près les troupeaux de barhals, d’antilopes et de gazelles tibétaines, de kiangs ou des derniers yacks sauvages, rescapés des massacres perpétués par les colons puis des programmes de domestication menés par les autorités chinoises. Toujours, il les appelle de leur nom scientifique, latin – Canis lupus himalayensis, Otocolobus manul, Falco cherrug, Pseudois nayaur, Pantholops hodgsonii, Procapra picticaudata, Equus kiang, Bos mutus, lui qui a choisi de défendre le monde sauvage en traquant sa beauté, n’en déplaise à quelques esprits chagrins. Pourtant, Panthera uncia, elle, échappe parfois à l’œil du poète-photographe, cachée dans un cliché comme sur une ancienne image d’Épinal, la ville natale de l’artiste.Si la panthère des neiges n’a pas disparu, comme le croyait Sylvain Tesson au début de l’aventure, elle frôle aujourd’hui, vulnérable, un gouffre plus sombre que les abîmes de ses montagnes, confrontée, assure l’Union internationale pour la conservation de la nature, à un risque élevé d’extinction dans ses ultimes refuges.Reflet des photos de Vincent Munier, ce carnet intime révèle le bonheur viscéral, pour qui sait attendre dans l’espoir de l’éprouver, offert par la vision des derniers éclats sauvages. «Elle nous tourna le dos, s’étira, disparut. Je rendis la lunette à Munier. C’était le plus beau jour de ma vie depuis que j’étais mort.»TESSON Sylvain, La panthère des neiges, Éditions Gallimard, collection Blanche, octobre 2019, 176 p., 18 €.Pour découvrir le travail de Vincent Munier: www.vincentmunier.comPosté par PhilValais à 15:48 - Lectures - Commentaires [0] - Permalien [#]Tags : loup de l'Himalaya, panthère des neiges, Tibet, Vincent MunierBiodiversité, faune & conservationEspace consacré à la protection animale in situ (milieux d'origine) et ex situ (zoos), aux espèces sauvages comme aux races domestiques menacées, à la sauvegarde de la biodiversité animale et végétale, à la protection de l'environnement.Accueil du blogRecommander ce blogCréer un blog avec CanalBlogNewsletter« SILENT FOREST» : SAUVER LES OISEAUX CHANTEURS DU SUD-EST ASIATIQUEBIOFAUNE soutient la campagne «Silent Forest» menée par l’association européenne des zoos et des aquariums (EAZA) avec le concours du groupe de spécialistes des oiseaux chanteurs d'Asie du Sud-Est de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), de l'ONG de surveillance du commerce de la faune et de la flore TRAFFIC et de l’alliance BirdLife International rassemblant plus de 110 associations nationales.Chaque année, des milliers d’oiseaux chanteurs sont vendus illégalement sur les marchés du Sud-Est asiatique, accélérant le déclin de plusieurs espèces déjà menacées d’extinction.www.silentforest.eu octobre2020dimlunmarmerjeuvensam1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31

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