Mes langues aux chats

Web Name: Mes langues aux chats

WebSite: http://lac.hypotheses.org

ID:81367

Keywords:

langues,Mes,chats,

Description:

Les jeux éducatifs, c est l angoisse : certain.e.s d entre vous connaissent ou reconnaissent les jeux Adi, voire Adibou, jusqu à Rayman (et ses incarnations éducatives) comme des instruments corrompus et utilisés pour donner du « bon » aux enfants qui veulent du « mauvais ». Après tout, si on est de très mauvaise foi, un jeu vidéo, c est pas bien, mais un jeu qui instruit, c est comme un Kinder Bueno en carotte. Si jamais je fais un Kinder Bueno en carotte, ça serait plus de la carotte que du Kinder Bueno, non ? Eh bah là, c est pareil. On nous fait de l éducation dans des jeux vidéos faits pour ça, comme ça on sera tranquilles avec l enfant devant l écran qui remontera forcément ses notes en allemand. Pour vous donner une idée de la chose, ici, vous pourrez retrouver Rayman Learn English en espagnol (1995). Malgré la difficulté de ces jeux, le mec arrive à ne pas se faire toucher par Dark Rayman. Ah oui, parce qu en plus d un platformer où on choisit la bonne orthographe (breakfast ou brakfast, ok mais diner ou dinner c est salaud), on est poursuivis par un alter ego effarant. C est vrai que rajouter une poursuite, c est une SUPER bonne idée pour mettre les apprenants en confiance. J ai aussi beaucoup de problèmes avec le fait de réduire l apprentissage d une langue à l orthographe et à la compréhension écrite-reine, mais ça sera un autre sujet pour un autre moment.Bref, on avait déjà donné, et les enfants de Rayman et Adibou, qui ont peut-être aussi donné les jeux V-Tech sont maintenant des créateurs de jeux. Entre ici le studio Basically Games, qui est en fait un créateur indépendant, Micah McGonigal et son majestueux Baldi s Basics in Education and Learning. Sorti sur Itch en 2018, gratuit dans sa forme « classic », ce jeu est une exploration beaucoup plus maligne qu il n y paraîtrait de la peur à travers les paradigmes de l éducation, voire des jeux éducatifs. Dans ce jeu, au prétexte de devoir rechercher des cahiers, il convient de s immerger complètement dans un univers punitif où l échec est synonyme de tout reprendre. Malgré ses graphismes, il est en réalité beaucoup plus effrayant qu à première vue, grâce à certains ressorts que je vais exposer ici.Déjà, les phobies scolaires sont un gros problème, y compris pour les plus grands élèves et étudiant.e.s. Ici, on se retrouve dans une école étouffante, sans presque de fenêtres vers l extérieur, dans de petites pièces et grands couloirs sans fin. L école est un lieu privilégié pour les jeux d horreur, qu on soit dans les Corpse Party, le gratuit et étonnant Confess My Love, ou même Silent Hill 1 et son école de l ultrapeur. Evidemment, Doki Doki Literature Club a aussi un lycée comme toile de fond quoi de mieux pour mettre en scène des lieux où il y a plein de portes mais personne passé une certaine heure ? Sans pouvoir faire de catalogue, évidemment que c est aussi un super lieu pour Yandere Simulator... Autant dire que l école, c est pas si cool D autant plus avec les archétypes qui y vivent : le Principal of Things (évidemment, un jeu de mot sur « principe », les deux étant homophones) surveille les couloirs et inflige des secondes de colle ça n a l air de rien, mais être dans une poursuite et perdre du temps ou devoir semer Baldi dans la salle de retenue ) ; le harceleur scolaire (It s a Bully) nous déleste la de nos possessions et bloque le couloir dans lequel il se trouve si on n a aucun objet. Playtime est une petite fille armée d une corde à sauter qui court après nous en demandant à jouer absolument. Elle est mignonne, elle est seule, elle est agaçante avec sa voix geignarde et son rythme poussif Et pourtant, impossible à flouer : il faut absolument jouer pour qu elle nous fiche la paix. Autant dire qu à chaque fois qu on croit être en train de progresser et d attraper des cahiers, on est forcément rattrapé par l un de ces personnages, qui rappellent l écosystème scolaire (parmi tant d autres comme le concierge qui balaie/balade tout le monde dans les couloirs ou1er Prix, le robot qui a des citations creepy comme « veux-tu m épouser ? » tandis qu il pousse ou poursuit le personnage principal). Les angoisses scolaires ne s arrêtent pour autant pas là : on doit, pour collectionner les carnets qui sanctionnent le parcours de l école de l angoisse, résoudre des problèmes de maths. Autant dire que j étais en sueur la première fois que j ai vu ce mécanisme ; l auteur du jeu affirme que c est parce qu il avait la flemme de faire d autres types de questions, mais je pense que c est le meilleur genre de chose à faire, sans léser qui que ce soit, avec des additions faciles. Enfin, faciles Plus le jeu avance, pire sont les questions oh, non, pas du genre à vous faire sortir la calculatrice, non, plus dans le domaine du Zalgorithme, si vous me permettez ce trait d esprit. Baldi nous le dit lui-même, il entend les fautes que l on fait vous imaginez un peu ? Et quand bien même nous ne serions pas du tout pénalisé.e.s par des fautes, est-ce qu on ne serait pas poussé.e.s à faire bien, parce qu on fait bien des additions/parce qu on a envie de bien faire des additions ? Couplés aux moments de stress du jeu, la fausse plage de calme offerte par ce mini-jeu est bien plus profonde qu attendue. On sait qu après, il faudra reprendre et aller très vite. Et puis qui n a pas envie d entendre des félicitations après avoir additionné 3 et 5 ?Mais ça n est pas tout : je n ai parlé que d aller chercher des cahiers mais ai-je mentionné que Baldi, qui vous accueille avec son front chauve et sa bouche lippue est à votre poursuite dès que vous attrapez le second cahier ? Oui, hein, mais l ai-je mentionné ASSEZ ? Comme beaucoup de jeux, s il nous touche, on est mort.e.s. Oui, comme dans Resident Evil 3, et le Nemesis qui criait « STARS ! » à travers les murs. Oui, comme dans le Slender : the Eight Pages qui proposait une horrible poursuite dans une forêt moche et des toilettes pouacres mon chouchou dans la catégorie des Slender-like, c est Granny, avec sa maison de l enfer et une antagoniste répugnante tant son modèle 3D est moche plus à ce sujet plus loin dans ce billet. Bref, Baldi et les autres personnages poursuivent tous, chacun pour leur raison, le personnage principal. A ce sujet, la version remasterisée (Baldi s UNREAL ), avec de beaux assets et tout, est absolument terrifiante. Elle inclut notamment les Parents, personnages qui font leur vie la plupart du temps. Dans un jeu en couloir, où chaque pièce est un cul-de-sac, avec des portes qui grincent, comment être en confiance avec des êtres principalement inoffensifs, sauf quand ils ne le sont pas ?Bon bah voilà, j avais prévenu, voilà les Parents dans la nouvelle version. Je ne veux pas voir la signature dans le cahier de correspondance. Maintenant, ce ne sont pas les seuls ingrédients de la terreur du jeu : Baldi repose en partie sur un petit poil d angoisses existentielles. Assez tôt dans le jeu, Baldi nous félicite d exister. Oui oui, vous avez bien lu. Cette phrase, « wow, you exist », répétée au cours des tentatives nombreuses et infructueuses, est peut-être le petit bijou d angoisse effet kiss-cool. Oui, Baldi, j existe, pas la peine d insister n est-ce pas ? N est-ce pas ?C est un jeu en vue à la première personne, et pourtant, on ne voit jamais rien du protagoniste. pas ses mains, alors qu il utilise des objets ou les ramasse, pas une ombre, pas un seul élément. Il est poussé par 1st Prize et le balai comme un rien, et la caméra ne bouge pas plus que ça au rythme de ses pas. Comme dans le remake de Resident Evil 2, il y a un virage à 180° qui ne correspond qu au changement de caméra Et puis, contrairement aux jeux de poursuite et punition (le crado Kio s Adventures me vient, autant que les Five Nights at Freddy s et tous les jeux de zombie du monde), une fois que Baldi est à notre niveau, c est fini. Fondu au noir, et nouvel essai. Cette petite désincarnation, liée aux peurs de l école et au labyrinthe infini, je sais pas vous, mais ça marche très, très bien. Et peut-être d autant mieux que le jeu n est pas beau. Je vous l avais dit, au début : Baldi est né d un développeur qui a connu les années 90. Bien que peu d efforts ont été mis dans les personnages ou leur modélisation (on reconnaît les packages de textures génériques), le son est un immense vecteur d horreur. Baldi nous poursuit et un bruit sec, comme une règle qui frappe la paume de la main nous indique où il se trouve, comme un métronome de l angoisse. On apprend à distinguer pour sa survie les gimmicks et les phrases de chaque personnage pour les esquiver mais qui esquive quoi dans un couloir ? Bref, Baldi est un puits sans fond de petits horrèmes (des sèmes qui provoquent l horreur, quelle que soit leur mode), qui peuplent d autant mieux l imaginaire horrifique que la qualité graphique laisse à désirer.A ce sujet, pour préparer ceci, j ai découvert le fabuleux « The Dark Side of Game Play », qui traite de toutes les faces sombres du jeu : que ce soit l horreur éthique, morale, audio, narrative ou visuelle, il y a quelque chose à tirer de ce livre. Je vous renvoie p. 227, traduction personnelle : Les bandes-son des jeux d horreur psychologique sont souvent notées et estimées comme des éléments indispensables aux effets terrifiants des jeux. Ce n est pas surprenant, sachant que ces jeux sont visuellement très sombres et obligent le joueur à se fier à son ouïe plus que dans d autres types de jeux. La musique est un agent actif dans les mécanismes des jeux d horreur psychologiques [ ] [Elle] étend la déstabilisation mentale de l avatar au joueur. Parce que le joueur perçoit beaucoup moins consciemment la bande-son que les autres effets psychologiques, le son devient paradoxalement un facteur important du transfert de la « folie » intradiégétique à l espace extradiégétique du joueur. « Sonic Descents » d Isabella van Elferen dans The Dark Side of Game PlayCes constatations, qui s appliquent en l occurrence à d autres jeux (dont Slenderman) marchent très bien pour Baldi. Malgré ses halls et couloirs très éclairés et claustrophobiques, l horreur passe par l absence d affordances fines (ce qui est suggéré par les graphismes patauds) : la vue est à l aune de ce que l on peut y faire, donc non, pas de pas chassés sur le côté, pas de belles esquives, on va d un point A à un point B et puis c est tout. L audio se charge de faire monter la sauce de l attente inquiète et de l angoisse, d autant plus que les phrases, répétées et répétées finissent par rester dans la tête. Quoi qu il en soit, cet article, qui commence à débroussailler le sujet de ce jeu, accompagne les réflexions faites avec plaisir pendant le Twitch-fleuve (trois heures !) animé par Mehdi Debbi-Zourgani sur Baldi le 24 mai 2020, et qui a glissé vers Night of the Consumers. Comme pour les précédents billets qui ont accompagné des Twitch, je mettrai les liens à jour. Mortensen, T. E., Linderoth, J., Brown, A. M. L. (2018). The dark side of game play: Controversial issues in playful environments. New York : Routledge, Taylor Francis Group, 2018 Cet article est une façon de mettre en forme les notes pour l intervention du 9 mai 2020, à deux jours de la fin du confinement, pour la discussion « Pop culture et confinement » organisée par Deez Podcasts sous la houlette de Mehdi Debabbi-Zourgani sur Twitch.C est tout naturellement que j ai été chercher du côté de séries, plus ou moins drôles, pour éclairer certaines réflexions, surtout sur les questions de la peur liée au confinement, à l isolation, et autres thèmes de l ancien monde de quand on avait pas passé deux mois à re-regarder des trucs du temps d avant  en faisant des étirements chez soi avant de sortir, tout attesté.e.s. Je ne sais pas vous, mais tout a pris un coup de vieux méchant derrière les oreilles depuis le 16 mars raison de plus pour en parler tant que c est frais.Peurs et effondrements :La peur, ça me connaît : les différentes strates de sentiments (angoisse sourde et lente, épouvante rapide, répulsion, dégoût, etc) partent toutes du même simple constat : « Il ne faut pas rester ici, [Corentin], c est dangereux ».  La liste minimale de questions à se poser, à mon sens, c est :Pourquoi c est dangereux ? Est-ce que c est les zombies ? Est-ce que c est la Science ? Est-ce que c est la Sorcellerie ? Déjà, décrire les limites du danger, c est un peu l apprivoiserOù aller pour que ça ne soit plus dangereux ? Est-ce que le danger est dans la tête, ou dans le réel ? Est-ce des paroles réconfortantes qui attendent dans le pas-dangereux ? Des gens qui ont tout compris pour toi et qui mâchent le travail ? Est-ce une attitude personnelle ? Doit-on devenir un bodhisattva du cool pour échapper au danger ?Est-ce qu on peut en sortir ? Est-ce qu on peut en sortir indemnes ? (avec, évidemment, la définition du « on », si fluctuante).Questions auxquelles on peut ajouter la liste B :Est-ce que ça va laisser une trace, tout ce danger partout ? Quel est le Nouvel Ordre Mondial ?Est-ce qu on sortira indemnes ?Est-ce dangereux pour toustes ou juste pour le Corentin du début ?En m inspirant de cette checklist d autodéfense mentale, et de trois éléments qui me semblent 1) hautement subjectifs, 2) imprégnés de ma culture personnelle et surtout, 3) pertinents ici, pour les craintes du confinement, j ai été chercher du côté de la culture pop. Reflet du monde réel, on a déjà des éléments de réponse, imparfaits, à ce qui nous a attendus, et ce qui nous attend encore, en terme de Monde de l Après.Sublime illustration de couv d un magique livre de Doomsday Prepper, qui résume bien tout à fait pas du tout la situation de confinement actuelle (mais les peurs, notamment américaines, de fin du monde, oui !) J ai volontairement écarté des éléments indispensables comme the 100, the Leftovers et autres Lost, qu Anne-Lise Melquiond a longuement analysés dans sa thèse qu elle a soutenue en 2019 (et qui fera très certainement l objet d un livre). Je crois en outre qu un des discutants en parlera.Je ne ferai ici qu une très brève description des thèmes centraux qui m ont attirée pour parler de ces sujets.American Horror Story Apocalypse, pour le confinement du maintenant :Premier épisode, l hiver nucléaire et les ICBMs tombent sur toutes les grandes villes. On suit ici les élus, ceux qui survivent,  invités dans le bâtiment sous-terrain réputé imprenable de l organisation secrète des Illuminati La Coopérative. Soit ils se distinguent par leur argent, puisqu ils ont pu y aller, soit ils sont parfaits, génétiquement. On ne vous avait jamais dit qu envoyer son ADN à Ancestry.com avait des conséquences et qu on vous surveillait, hmm ?Les 18 premiers mois de cette nouvelle vie où on se nourrit de nutricubes (puis de nutripetitsrectangles, puis de deminutrimiettes ) sont passés sous silence. Ce qui brise le status-quo, c est l arrivée de Michael Langdon, sous le prétexte de s assurer que les gens de cet outpost sont sauvables, et emmenables dans le Sanctuaire C est le moment où je regrette de ne pas avoir fini plus vite le long article sur pornographie et peur dans la première saison d American Horror Story. Spoilers dans les paragraphes qui viennent, pour les deux saisons, dans le paragraphe qui vient.Michael Langdon, si ça vous dit quelque chose, en bonnes spectatrices de la saison 1, c est que c est le nom de l enfant de Vivian et de Tate Langdon. Vous vous souvenez, l enfant d une vivante et d un mort ? C est l Antéchrist, suivant la mythologie d AHS. Michael, comme l archange bras droit guerrier de Dieu, revient[1]. Du coup, cette saison s entremêle avec au moins la première Cette saison joue avec les mêmes thèmes que les saisons précédentes, puisqu elle leur est liée : sorcières et surtout, satanisme ; craintes puritaines (après tout, les survivants n ont pas le droit de faire l amour et d entretenir des contacts les uns avec les autres, selon la Coopérative (?)) ; la société est d autant plus fragilisée que déjà, elle est constituée de très peu de gens, répartis en castes : les Pourpres et les Gris. Les gens ne sont plus égaux les uns aux autres, mais arrangés, comme dans un corps : Mme Venable et Mead sont le visage de la Cooperative, les « fourmis travailleuses » sont les Gris et les Pourpres sont les néo-aristocrates.  Les craintes tournant autour du nucléaire sont atténuées par les thèmes sataniques et le mélange axiologique : le Mal incarné par un des personnages qui essaie de faire un peu le Bien. La peur d un contrôle mondial par des sociétés secrètes avec de Grands Architectes sont un miroir de celles d aujourd hui : on se défie toujours un peu de l autorité dans AHS, toujours corrompue et imparfaite.Unbreakable Kimmy Schmidt, la survivante (pas si) béate :« Females are strong as hell », dit dans le générique, est le leitmotiv de cette série de Tina Fey, qui nous présente Kimmy Schmidt (Ellie Kemper) comme une « femme-taupe » qui a vécu 15 ans dans un bunker, à la merci d un gourou, le Révérend Richard, pour ensuite s installer à New York.Kimmy, malgré sa candeur juvénile, puisque sa vie a été mise en pause pendant 15 ans à l adolescence, n est pourtant pas une victime. Elle décide de sortir de son épreuve en se réinventant, dans une nouvelle vie, et avec un optimisme forcené et qu elle s impose. Tu peux tout supporter pendant 10 secondes. Une fois que ces 10 secondes sont passées, tu passes au 10 prochaines secondes, et ainsi de suite.Kimmy découvre les joies de la vie du dehors, prendre le métro, s acheter des choses, avoir un copain, rompre, faire des études et devenir l agente (et non plus la patiente) de sa propre vie. L émancipation qu elle vit passe aussi par affronter la vie d avant, le révérend (sur les quatre femmes-taupes, l une d entre elles, Gretchen, est encore subjuguée par le révérend et l a suivi volontairement).La série est parsemée de flashbacks sur la vie dans le bunker, qui illustrent les parallèles entre la vie du bunker et la vie du maintenant.  Les craintes millénaristes d apocalypse religieuse sont les plus exploitées ici, puisque le Révérend essaie de subjuguer ses captives avec des histoires d apocalypse religieuse mais avec des bombes, on ne sait plus. En tous les cas, le Révérend parle avec Dieu.Les abus propres à ce genre de captivité rappellent les exactions de tueurs en série (le nom complet du révérend est Richard Wayne Gary Wayne une allusion à John Wayne Gacy, le célèbre tueur-clown qui invitait ses victimes à la maison). L histoire américaine est parsemée de tueurs-séquestrateurs et Kimmy passe très rapidement sur les abus sexuels évidents qu elle a subis. Fallout, post-post confinementDans la série de jeux Fallout, qui se déroule au moins 200 ans après la fin de la guerre entre la Chine et les États-Unis, le confinement est optionnel. On a un dedans-dehors assez intéressant, entre d une part, le/a Sole Survivor/Wanderer, etc, qui vient d un refuge sous-terrain très bien isolé, et le monde extérieur de l autre, où on vénère des bombes nucléaires non-détonnées, où on se bat avec des robots de reconnaissance chinois sans compter les races créées à la faveur du long hiver nucléaire. Les goules, les supermutants et autres Radscorpions sont les avatars de nouvelles civilisations, portées par des idéaux militaires (Republic of New California ou même la Légion de César), chevaleresques (Brotherhood of Steel) ou anarchoïdes à tendance addictive (Goodneighbour, the Den dans une certaine mesure et les Raiders, tout le temps et partout).  La technophobie, la corruption physique et morale des scientifiques qui travaillent pour Vault-Tec et les conséquences de ces manipulations sont visibles dans des vestiges des Abris que l on traverse quand on joue à la série de jeux. Les idéaux pacifiques ou guerriers, les menaces de cannibalisme dans presque tous les jeux, la violence traversent ce jeu, ancré dans l Après, mais pourtant très remué par les avants successifs. Protagoniste excepté.e, puisque c est le vaisseau qui nous emmène visiter les États-Unis de l Après. Du confinement, pas grand chose ne lui reste, mais les personnages encore dans les Abris sont dans le déni, dans l absolutisme, dans la perpétuation du monde Certains Abris sont restés avec moi, des années après y avoir joué, comme l Abri de Gary (F3) : les 54+ clones d un seul type, Gary, se sont tous retournés contre leurs créateurs et ont pris le contrôle de leur Abri. Ne pas être un Gary, c est mériter la mort (d ailleurs, linguistiquement, ils ne disent que « Gary » de plusieurs manières pour parler ).Un parallèle rapide avec les situations de confinement actuelles, les situations de stress, de violence et autres que nous vivons en ce moment glace d autant plus le sang. Bande-son de cette rédaction : la chanson « Black Mass » de Godfreekid, dont la version instrumentale avait été la chanson-phare de A Serbian Film. On peut y entendre une intro kitsch avec une prière à Satan en latin, mais en fait, c est juste un rechercher-remplacer de prières chrétiennes (comme toujours) alors c est un peu rigolo. L instru est absolument parfaite, mais c est assez amusant de voir que, même dans une chanson tarte-à-la-crème sur le satanisme où Satan parle lui-même, on a encore ces thèmes de société secrète, de sacrifice des faibles pour l avènement d un nouvel ordre, d une catharsis par la violence ou la mort le tout avec des références chrétiennes tous les quatre vers.***Ceci est simplement un document de travail préliminaire à la rencontre et aux discussions avec Karim Charredib et Yannick Kernec h sur la chaîne Twitch de Deez Podcasts. ***J ai déjà abordé certains de ces thèmes comme :Peur et folie comme outils vidéoludiques, dans le colloque Lusor in Fabula, Université de Rouen (novembre 2019).La peur dans le jeu vidéo, dans une intervention au Stunfest en 2019 (audio, chez Ludologies)Jeu vidéo, apocalypse, effondrements au Stunfest 2019 avec les camarades Diana Scott et Nicolas Bourgeois, ainsi que Sélène TononLes apocalypses vidéoludiques (experiencing apocalypses in videogames) dans le colloque Médiations Apocalyptiques à l université de Brest (mars 2017) où j avais évoqué Dead Rising, pour l Apocalypse du maintenant, Fallout, pour le moment de l après, et Mass Effect, pour l Apocalypse qui arrive immédiatement sur nous.Sexe, corps, désintégration dans la première saison d American Horror Story, au séminaire de l ERIAC, université de Rouen (mars 2015)oui, « Michael est de retour, alleluïa », je suis vieille [ ] apocalypsecommunicationjeux vidéosérie télé La vie est pleine de surprises, qui permettent évidemment de se poser des questions sur les situations d énonciation quand on aime un peu ce genre de gaudrioles. Un sujet de recherche qui me plaît assez en ce moment, c est d imaginer ce que les propriétaires de maîtres de chiens se disent. Est-ce que, si jamais Kiki le terrier se met à renifler Biscuit la caniche, on est tenu de se parler ? Si oui, qu est-ce que ces humains vont bien pouvoir se dire de plus que quelques phatiques hautement spécialisés ? C est-à-dire, combien de banalités mais uniquement sur des chiens peut-on bien sortir avant que le malaise ne soit total ? « Ah, il a l air de bien l aimer Et sinon, c est quoi comme race ? Oh, il est beau quand même. Ah oui, hein, tu t es fait un copain on dirait ? » (oui, il y a aussi le moment de l énonciation bonus où on s adresse à son propre animal).Bref, le niveau zéro de l interaction, surtout qu à mon avis, tout le monde s en fiche et que c est de la communication bien moins efficace que ce que ces animaux pourront bien échanger en quelques coups de museau bien sentis. Là, on gagne du temps, et je ne m imagine pas être à l aise avec n importe quel propriétaire de chien. Une amie m a dit organiser des balades entre maîtres de chiens de la même race ; une autre organise des playdates entre son chien et d autres. Mais qu est-ce qu on est bien tenus de se raconter, là, mystère.Ce qu on se dit quand on est forcés de se parler est ici thématique ; loin de moi de comparer les gens qui ont des enfants à ceux qui ont des animaux[1] mais leur ressemblance communicationnelle me semble liée au fait qu ils sont obligés de parler de leur petit poulitou[2] avec d autres gens, nonobstant leurs différences personnelles En tant que propriétaire de chats, je me sens relativement épargnée : j ai déjà travaillé sur les gens qui font parler leur animal en ligne comme « Je m appelle Poupi, je suis un siamois coquin qui aime manger des endives ! » et autres échanges sur des pages Instagram ou Facebook d animaux célèbres mais j étais relativement tranquille. Je pouvais concilier l amour de l analyse de discours numérique avec les petits animaux pelucheux qui réchauffent les cœurs et commenter leurs petites rigoloteries et les likes qu ils génèrent. En tant que propriétaire d animal non sortables/non-sortants (non qu ils Charybde-et-Scylla tout ce qu ils voient, mais en tant que bêtes d intérieur, ils ont surtout à faire avec des aspirateurs que des 4 4), tout allait bien jusqu à cette semaine.Le contexte est simple : une mini-ville avec des maisons à jardin ; une petite impasse derrière la maison ; beaucoup de chats qui font leur vie dans les rues. Comprendre : le gros cri de chat que l on entend dans les films, c est les Street Fighters derrière chez moi qui se shoryukenent salement pour avoir le droit de squatter l impasse. Je connais même le God Tier. En tant que Parisienne, il m est encore difficile d imaginer ces cris comme autre chose qu une réaction intense de panique/douleur alors qu en vrai, c est de l esbrouffe, je surveille les batailles que je peux voir. Dernier élément du contexte, et non des moindres, moi, sortant de la maison habillée en petite dame gentille, en même temps que l un de mes voisins dans le cul-de-sac sus-mentionné. Après un échange de banalités où je sentais que le gars avait envie de parler, je n ai plus eu de billes. Le moment où tout a basculé, c est quand j ai tenté : Il est à vous, le grand chat roux ?Faut dire, là je cherche. Le voisin me briefait sur les nouveaux drames du voisinage (pensez petite ville, pensez « il était bourré et il avait son gamin à l arrière »), alors il fallait que j occupe un peu le terrain conversationnel. J avais usé tous mes jetons de « aaah » quand on avait parlé d un autre voisin. Je n avais pas de potins depuis la galette des rois de la mairie alors j ai visé local-de-chez-local. Que n avais-je pas lancé là comme piste ! Mon voisin me regarde alors d un air soupçonneux. J ai compris que j avais mis le doigt dans un Engrenage. Euh, oui, pourquoi ? Il est venu chez vous ? Non, non, enfin, si, dans le jardin, euh, il est mignon.Je me voyais déjà accusée d avoir donné des boulettes Friskies à son chat qui bouderait maintenant ses Whiskas, ou autre immense faux-pas auquel je ne serais pas habituée en tant que nouvelle petite dame gentille du quartier. Mais non. C était bien pire : Il a pas déterré vos plantes ? Parce qu il est allé chez le voisin d à côté, ils avaient fait une petite platebande avec sa fille, vous savez, il a une fille de son divorce, et mon chat, il a tout déterré, et le voisin est passé me voir et je me suis excusé et je lui ai prêté mes outils pour qu il répare les dégâts.Bon, déjà, me voilà bien avec toutes ces informations (comme je n avais plus de quota « aaah », j ai été chercher du côté des gros yeux et du hochement vigoureux de tête). Puis j ai dû enchérir sur un : Non, il est très euh gentil, et comme j ai des chats, il reste pas longtemps.Quelle bêtise m avait prise ! Déjà, être « gentil » et estimer la qualité de son griffu à base de n importe quoi, c était un peu tirer sur la corde. Quand mon salon se transforme soudain en Technoparade parce que mes chats voient celui du voisin et qu ils sortent les tubes néon, Scooter et les miaulements de 400 dB, bon, ça impressionne. Je comprends que le greffier détale vite.Là encore, le voisin m a regardée avec morgue, et c est là que j ai compris que cette discussion n était pas n importe quelle discussion : C est à vous le gros ? Non, euh, hein ? Le gros chat ? Oui ? Non ? Quoi ?[là, je me suis dit que Monophtongue, l indéterminé de 7kg était effectivement un peu gras, mais que si mon voisin avait aperçu la bête, c est que j avais besoin de changer mes rideaux]Monophtongue, dit « Le Gros », conteste vigoureusement la calomnie. Non passque le mien, je l ai entendu dans mon jardin une fois, il était en train de coller une rouste à un gros, c est les cris qui m ont fait venir. Quand ils m ont vus, le gros a détalé c est pas votre chat ? Non non, ils ne sortent pas.La conversation a continué ainsi avec moults autres détails absolument fascinants de cet acabit mais surtout, j avais eu ma première conversation de propriétaire de chat. Et j ai compris les 50 shades de nuances entre les conversations entre propriétaires d animaux, suivant le contexte : Sur internet, les gens parlent du leur : ils sont très contents de pouvoir partager qui une photo, qui un témoignage, outré ou non (exemples polarisants : adopter ou être famille d accueil vs les éleveurs peu scrupuleux qui créent des monstres pour de l argent, et je ne parle pas des pages diverses sur la défense des causes animales). D ailleurs, c est un petit business croissant : Grumpy Cat et consorts ne sont que des pages qui permettent de faire une vitrine (monétisable) à ces animaux divers et les gens qui commentent parlent souvent de leur propre animal, dans une chenille-qui-redémarre auto-alimentée et assez bon enfant. Et puis maintenant, il y a les Neurchis, dont Neurchi de Piticha et Neurchi de Doggos, où on peut en plus se réunir entre gens cools pour partager historiettes d animaux, photos, mèmes et même quelques conseils.Les propriétaires de chiens qui se croisent sont obligés de parler, mais ils sont aidés : pendant que Kiki et Biscuit scellent une amitié indéfectible (faite des remarques très juste sur l humanité de la part de Kiki et des blagues de Biscuit qui peut être un peu dure quand elle s y met), les humains regardent. Ils regardent leur animal, celui de l autre, et peuvent au moins faire des commentaires sur ce qui se passe directement sous leurs yeux. Ça donne un avantage conversationnel extralinguistique indéniable (et perso, si j étais coincée avec Gertrudor « j ai un t-shirt la rillette ça fait des couettes » le voisin, j irais pleine balle sur les commentaires sur nos animaux en tirant discrètement la laisse).Les propriétaires de chats hors-ligne (s)ont des créatures sales et perverses. Déjà, ils n ont pas obligatoirement la bête à portée donc exit le commentaire sur « oh mais c est pas trop dur d entretien, les poils longs comme ça ? » Corollaire insupportable :  comme l animal n est pas contrôlable (je vois mal mon voisin essayer de dire à Glouglou son roux de ne pas déterrer les fleurs des voisins et il y a plus d un exemple de griffu qui n aime pas que les endives, petit coquin va), ils sont obligés d en parler de loin, tout en sachant qu il y a peut-être une part de « au fait, ton chat a fait une connerie, je vais te crever les pneus ». J ai aussi connu un exemple de chat d extérieur qui s était fait kidnapper pendant 3 mois chez une dame « qui pensait que c était son chat et lui avait acheté un collier ROSE et qui l appelait Mignon alors que c est notre chat » recueil authentique de la petite maîtresse de 7 ans de ce chat qui venait souvent chez moi squatter et que j avais nommé secrètement Croquetto. Je n ai jamais avoué ni le nom, ni le fait qu il venait chiller tous les jours quelques heures.Pourtant, super étrange, il n y a jamais une question de communauté de pratique (qui me plaît aussi depuis des années). On ne s apprend jamais particulièrement comment faire X ou Y spontanément (mais tous les propriétaires d animaux du monde ont quand même ces connaissances, qu ils donnent volontiers). Ca ressemble plus à quand tu vas chercher ton môme à la sortie de l école et que la personne à côté fait pareil, que vous échangez un sourire et ça y est c est parti la compile des best-of des platitudes de « et le vôtre il a appris à lire quand ? », un peu dans les trois cas (d où la comparaison avec le fait d avoir un enfant, du début du texte).***Très peu de contenu matière à bibliographier, mais pour les noobs de la fonction phatique qui ont envie de comprendre, je peux conseiller Kerbrat-Orecchioni, C. (1999) « Les cultures de la conversation », Science Humaines, Hors-série n° 27 décembre 1999/janvier 2000, disponible ici. On apprend des choses sur les conversations « symétriques et égalitaires » (et ça ouvre d autres tiroirs vers les disparités culturelles).parce que ça entretient aussi le fantasme d avoir un animal comme on aurait un enfant. Alors que la supériorité de l animal est reconnaissable au fait qu il a un bien meilleur goût vestimentaire qu un enfant de moins de 7 ans, entre autres. [ ]N ayons jamais peur des mots. [ ]Pour une revue de vulgarisation un peu Pulp (mais si, j ai parlé de Pulp Studies un peu plus tôt, rha !) j ai proposé ce petit texte initial qui maxi-méga résume ce que je fais sur les mèmes internet avec tant de passion depuis quelques années.En tous les cas,***Les mèmes internet, ce ne sont pas seulement des choses que vous voyez apparaître d un coup, et pas non plus ce qu en dit Dawkins, qui est fâché tout rouge qu on réutilise son mot (alors que le gars bosse sur tout autre chose). Les mèmes, ce sont des petites unités culturelles reconnaissables qui se réécrivent et se propagent assez facilement, à la manière d’une maladie.J’ai travaillé sur la façon dont les mèmes s’intitulent (parce qu’il faut bien les appeler d’une certaine façon pour les retrouver et les repartager): parfois, ce sont des caractéristiques de ce qui y est dit, comme «Bad Luck Brian» (Brian la Malchance), qui parle toujours de la même image d’un jeune homme à appareil dentaire. Parfois, le titre du mème est très descriptif de l’image, comme «Woman Yelling at a Cat» (Femme qui crie sur un chat), un des mèmes les plus récents (hiver 2019) qui décrit les deux images de la mini bande dessinée du mème[1]. Bad Luck Brian, ou l illustration de « t as pas une gueule de porte-bonheur », apparu en 2012 sur nos écrans.Brian contraste avec cette micro-BD, faite d un collage de deux images et rendue populaire fin 2019.Les mèmes, c’est aussi une mini-histoire, même sur une seule image. Ils peuvent être des conseils, des anecdotes, voire des satires… mais même quand un mème est étiqueté «Advice Dog» (Chien qui Conseille), par exemple, il ne donne des (mauvais) conseils que dans 52% des cas. Cela montre que les internautes essaient de faire évoluer un mème en diversifiant ce qu’on est censé y expliquer. Ces mauvais conseils sont souvent pétris des préoccupations états-uniennes contemporaines: viol et consentement sexuel, attentats, fusillades dans des lieux publics, etc. C’est une façon de transgresser non seulement le mème, mais aussi de faire de l’humour choquant…qui a d’autant plus de chances d’être percutant, donc partagé, donc d’être perpétué par d’autres internautes. C’est un mécanisme important de la force de propagation des mèmes.Advice Dog et les conseils foireux qui passent mieux avec une roue de couleurCertains internautes choisissent de faire de microrécits autobiographiques: soit pour avouer quelque chose sous couvert d’anonymat (avec «Confession Bear», l’ours de la confession), soit pour partager de petites victoires personnelles avec «Success Kid» , par exemple. Ici, ce qui est repris, et donc mémétique, c’est le fait que ces images particulières laissent le champ ouvert à ce genre autobiographique.Mieux que Whisper, l application qui permet de partager ses secrets, Confession Bear et la triste réalité d être soiQuand t as tout gagné, tu as le droit d être un Success Kid. Yeah !Pour évoluer, les mèmes internet ont non seulement besoin que les internautes proposent du nouveau contenu (de nouvelles histoires autobiographiques ou de nouvelles variations autour des personnages de ce folklore en ligne), donc les stéréotypes associés aux images peuvent changer: «Socially Awkward Penguin» (Pingouin mal à l’aise en société), créé en 2009, a donné lieu quelques années plus tard à «Socially Awesome Penguin» (Pingouin méga sociable) pour donner du renouveau à ce stéréotype. La gaucherie est remplacée par le charisme.D une expression malheureuse à un néologisme triomphant, Socially X Penguin est tragijubilant !Je dédie avec tendresse ce message à un étudiant qui m avait parlé de mèmes sur sa fiche de renseignement à la rentrée (j ai des cours cools qui me permettent de parler mèmes) et qui avait mis entre parenthèses « c est bien écrit avec un accent grave ». Quand je lui en avais parlé, il m avait dit qu il s était fait corriger par d autres enseignants Pourvu que cela ne nous arrive plus, ni à lui, ni à moi !Sur ces sujets, j ai produit quelques articles et communications.Au rayon des communications, j ai parlé de mèmes dans :Laura Goudet, «Les mécanismes de subversion du rapport au registre dans les mèmes internet», 2015, dans le colloque Normes Linguistiques Émergentes, Université de ToulonLaura Goudet, « Le dispositif icôno-textuel des mèmes internet : évolution des advice animals » dans la Journée d Etudes Plurisémioticités qui s est tenue à Paris-Diderot le 17 juin 2016 et organisée par Charles Bonnot.Laura Goudet, « Polyphonies énonciatives de l iconotextuel animalier : des mèmes à Facebook et Instagram » dans la Journée d Etudes « Les Affordances Langagières » à l ITIC, Université de Montpellier-Paul Valéry, organisée par Yosra GhlissLaura Goudet, « Corporéalité des mèmes » dans le symposium « L énonciation iconique du corps : le pictorial turn de la communication numérique » dirigé par Marie-Anne Paveau le 6 juillet 2018 dans le colloque IMPEC, ENS de LyonJ ai aussi écrit quelques articles qui traitent de près ou de loin des questions mémétiques :Laura Goudet. « le dispositif iconotextuel des mèmes : clichés variables et subversion des genres ». Fragmentum, 2016, ⟨10.5902/21792194⟩. ⟨hal-02118791⟩ https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02118791/documentLaura Goudet. «Anthropomorphisme et sociolecte des mèmes internet : lolcats et cat-lebrities». Babel : Civilisations et sociétés, La Garde : Faculté des lettres et sciences humaines Université de Toulon et du Var 2016, La Place des animaux dans les sociétés anglophones contemporaines, pp.59-84. ⟨hal-02118780⟩[1] Quand j’avais commencé mes recherches sur les mèmes, en 2015, les mèmes n’étaient faits que d’une photo, ce qui n’est plus le cas maintenant où on a étendu le dispositif à plusieurs images.Ceci est un petit blurb des pistes proposées pour le 13 décembre 2019 dans les journées GUEST à Montpellier, du groupe de recherche sur les séries TV auquel j ai la chance de participer depuis la saison 2. J ai introduit mon propos dans la thématique générale « les avancées sur les formes et les formats sériels ».Compte tenu du caractère (porno)graphique de la chose, les liens renverront directement vers les pages officielles de Bobbypills le cas échéant Ca sera donc un article très logo et vidéocentré.Bonne lecture !***Séries en ligne et websériesLe format sériel existe en ligne depuis bien longtemps : je me souviens, adolescente, d avoir été happée par le site Albino Blacksheep (ouvert en 1999) et ses séries plus ou moins (bien) inspirées comme Salad Fingers, créé en 2004, qui est un ovni du genre. David Firth a tout uploadé d un coup, les vieux épisodes comme les nouveaux, enjoy un peu à vos risques et périls :Dans d autres recherches, j avais parlé de Slenderman. Ce personnage avait donné lieu à une série, Marble Hornet, dont les épisodes ont été vus parfois plus de 500 000 fois. (Pour vous rafraîchir la mémoire si besoin, c est ici pour le crash course sur le creepypasta et Slenderman).Je passe, en revanche, très rapidement sur les séries qui ont proposé des taggings et des expériences interactives aux spectateurices (dont, il me semble, Marble Hornet). Bien loin de Bandersnatch, où tout était déjà écrit pour ceusses qui regardent sur Netflix, commenter revenait à orienter l histoire et le futur de certains personnages un peu comme dans la fanfiction. D ailleurs, ça en est, mais ça n est pas le propos de notre histoire.Network series« Tout cela est bel et bon mais et Peepoodo dans tout ça ? », vous allez me dire, et vous aurez bien raison. Peepoodo the Super Fuck Friends, c est une série créée en 2017 par Balak, nom de scène d Yves Bigerel, qui a aussi écrit Lastman, BD puis série passée sur Netflix.  Balak, c est aussi quelqu un qui aime à ce que l image soit au coeur de son récit. Il a inventé ce qu il appelle le Turbomédia, qu il définit comme « une grammaire de BD numérique [ ] Il s’agit simplement de remettre au centre la lecture du dessin. » dans une interview qu il a donnée à ActuLitté en 2016. Balak réalise, et co-écrit, avec Brice Chevillard et Nicolas Athané, une série animée qui décale un peu tout les attendus : Peepoodo se présente comme : « Série éducative pour les enfants de plus de 18 ans, Peepoodo The Super Fuck Friends explore sans tabou la sexualité sous toutes ses formes, avec des bites et des nichons. Une sexualité positive, débridée et qui fait fi des préjugés avec au bout compte, pour seul message, la tolérance. » (page officielle, Bobbypills).Méga-vaste programme, qui se déroule sur 18 épisodes qui oscillent entre quatre et six minutes (donc, ni la longueur d une série de network traditionnelle, en terme de nombre d épisodes ou de durée et qui la rapprochent donc des webisodes). Si besoin, voici la bande-annonce (en anglais) de la chose, qui devrait vous donner une bonne idée du ton de la sérieComme Happy Tree Friends, bien plus vieux mais pas tellement moins transgressif, on a droit à un générique trop coolios de bisous et de promesses d aventures qui jouent avec nos horizons d attente de Jauss.Happy Tree Friends nous faisait pareil, de la gentille voix, des gentils animaux, un générique sans paroles mais avec une orchestration façon série pour enfants. Sans voir l épisode (ici, s arrêter à 0:21), on ne sait pas que ça va dégueuler d ultraviolence.Peepoodo revient sur les codes de la série pour enfants un peu différemment : sous ses airs de « chaque jour est un mystère » façon série formulaïque, on voit dès le début que Peepoodo a le sexe à l air et floppi-floppant, sous l oeil torve du soleil le plus creepos jamais représenté :Note : je n ai pas trouvé une version isolée du générique sur le site de Bobbypills et me suis donc servie de cette version du grand Tube. En revanche, elle ne contient pas le placard avertissant le public de la présence de nudité et autres turpitudes qui font horreur à la censure.Le parallèle entre les deux séries est facile : les deux transgressent les morales établies dans ces univers faussement mignons peuplés d animaux anthropomorphes, mais les différences entre elles sont substantielles.Tout d abord, les personnages d Happy Tree Friends sont restaurés, ressuscités et retrouvés tels quels après chaque carnage, mais les amis de Peepoodo changent : Bernard le crapaud bibliothécaire meurt horriblement dans l épisode 12, et, plus notablement, l un des personnages principaux transitionne à l épisode 14 et n est plus appelée qu Evelyne jusqu à la fin de la série. C est donc un monde permanent, qui est détruit à la fin de la première saison, dans un moment ultraviolent qui tranche avec le reste de la série. En l absence de possibilité d indiquer des alertes aux spoilers, j ai noirci le fond du texte. Le sélectionner pour voir la fin de la phrase. La série ne ment pas non plus sur ce qu elle est : si le nom PeePooDo peut prêter à sourire et à fondre devant la mignonnerie de la chose (d autant plus que nous voyons les très colorés Papidoux et Mamidoux à l épisode cinq. Pour ne pas plus spoiler, je vous laisse vérifier l évolution ultime de PeePooDo à la fin de la saison), les Super Fuck Friends  ne laissent pas le doute quant à la nature des images que nous allons voir. Et pourtant, ce contenu pornographique n est pas non plus propice à la masturbation[1]. Les épisodes  font montre de diverses pratiques sexuelles : sodomie, urophilie, relations homosexuelles, triolisme, masturbation féminine ou masculine, voire abus de la masturbation vidéoludique dans un épisode très méta (BaruBaru Chan, ep. 6) dans une dimension très éducative et décomplexante des sexualités[2] . On peut citer l épisode remarquable sur les MST (épisode 9) où nous pouvons voir une merveilleuse chanson didactique aux images craspouilles à souhait.De cette manière, Peepoodo s inscrit dans diverses traditions : je lui ai trouvé 6 critères descriptifs qui pourraient s appliquer à diverses séries. Je donne des exemples qui sont seulement illustratifs et ne sauraient, malheureusement, représenter de façon exhaustive tous ceux qui pourraient satisfaire à ces critères (j ai essayé, j ai fait un tableau façon serial killer avec des points et des lignes partout).Série animée pour adultes : la liste est longue. La grille d Adult Swim en étant presque entièrement faite, on peut y piocher allègrement.Personnages animaliers anthropomorphes, comme Aggretsuko, BoJack Horseman (ou même Adventure Time) L animal a quelque chose de cathartique pour le public, je ne vais pas revenir sur Apulée !Thème : sexe dans une perspective positive, avec des images de relations sexuelles : là, j ai l embarras du choix. Entre Chewing Gum et son personnage principal qui veut perdre sa virginité, Sex Education et son adolescent qui s improvise sexologue, comme sa mère, Lovesick où le personnage principal rappelle toutes ses ex pour les prévenir qu il a une MST et donne le prétexte à une série de vignettes sur sa vie, passée et présente Humoristique : parce qu il ne faut pas se laisser aller ! Il y en a énormément, comme Big Mouth (qui coche aussi la case sexe + série animée adulte),Format court : de Bref en passant par Kaamelot (et vice-versa), la télévision française sait faire du format court Mais on peut aussi penser aux Kassos (tiens, encore une série où Balak est à la réalisation), ça n est pas de l inédit Diffusion initiale en ligne : là, pour le coup, non seulement comme les Kassos, mais aussi comme Simon s Cat ou, comme ma comparaison initiale, les Happy Tree Friends.Réunir tous ces critères, ça n est pas une mince affaire.. même si certains sont mutuellement dépendants : pour faire une série pornographique mais quand même grand public (donc, non diffusée sur une chaîne à péage), Internet est le meilleur endroit. Sexe ou violence, il est intéressant de voir que ce qui permet le plus de créer un grand écart, c est de rester sur l histoire « pour (grands) enfants », peut-être parce que l humour et le décalage tient beaucoup à la fraîcheur de Peepoodo (dont la voix française n est que celle de l illustre Brigitte Cordier), peut-être pour éviter le sordide ou le simplement masturbatoire. Peut-être aussi parce qu il est difficile de parler simplement pornographiquement, étant donné que, sujet sensible, la pornographie est aussi un laboratoire en soi, de la règle 34 aux séries qui mêlent horreur et sexe, comme American Horror Story (saison 1, par exemple). Aurélie Petit a aussi analysé la série comme étant du hentai européen, qui en reprend les codes, dans une communication en novembre 2019 dont je n ai, malheureusement, que lu l abstract. En tous les cas, une piste maxi intéressante qu elle semble prendre par l axe de l histoire de l animation (alors que j aurais une approche plus porn studies, à tout choisir). Quels modèles économiques ? Quelles distributions ? Peepoodo est interdit aux moins de 18 ans, donc bye bye les circuits de grande distribution, même les networks qui permettent du dessin animé adulte comme Adult Swim, patrie originale, entre autres, de Rick Morty. Après un mois sur YouTube et 7 millions de vue, la série y est aussi sabrée Alors comment faire pour que cette série perce ? Qu est-ce que le studio attend ? Déjà, la liste des festivals dans lesquels Peepoodo s est retrouvé est impressionnante. Moi-même, j avais découvert Peepoodo le 22 juin 2018 à une soirée Bobbypills au cinéma Max Linder, donc hors d un moment de visionnage habituel de série (d ailleurs, je passe rapidement sur le fait que j aie vu deux séries en intégralité, Vermin et Crisis Jung, le même soir, et hors festival).Bobbypills, c est aussi un partenariat avec Blackpills, que je connaissais pour avoir été une des 18 personnes à avoir téléchargé leur application mobile. Cette dernière permettait de voir des séries aux épisodes très courts (d une dizaine de minutes), à destination d une population qui consomme plutôt sur mobile. N étant pas spécialiste d études de réception, je ne peux que décrire sans analyser, mais à en juger par le choix de langues pour voir Peepoodo (7 pour les sous-titres, 2 pour l audio),  le déferlement de fanart et de soutien twitté ou dessiné, de merch sur le site (parfois réservé à une frange riche, comme le sticker mural à $300), le succès du modèle de Bobbypills, qui propose de faire 3-4 séries par an, avec un effectif réduit, pour contrôler leur contenu ne semble plus à faire.JUSTE après la fin de la rédaction de cet article[3] , la page Kickstarter pour financer la saison 2 de Peepoodo a ouvert. Quelque 12 heures après le début de la campagne, 42 000€ avaient déjà été levés par vous, nous et moi. Le lendemain matin, 55 700€ le tout pour un but initial de 290 000€ pour une saison à 5 épisodes, jusqu à 540 000€ pour une full saison de 10 épisodes prévue pour décembre 2020, soit dans un an. Ah bah le voilà, mon business model ! Référence citée :Petit, Aurélie (2019). « Studying Hentai in a Western context », Waseda Anime Symposium, 18 novembre 2019. Université de Waseda, Japon.Pour citer ce billet: Goudet, L., 13 décembre 2019, “Nouveaux formats sériels le cas Peepoodo“, Mes Langues aux Chats [Carnet de recherche], https://lac.hypotheses.org/?p=1119 , consulté le…Attention, quand je dis ça, je parle de visionnage : le fanservice est partout, les fanarts montrent bien que les internautes sont à fond, et que le docteur Monique Lachatte est bae, mais il ne me semble pas que ce soit masturbatoire de façon primaire, dans le sens où l histoire ne fait pas de concession au sexe à l écran [ ]De mémoire, c est ce que M. Dorcel dit aussi dans un de ses tweets sur la série [ ]Pas la publi, qui était simultanée avec la réunion [ ] GUESTinternetPeepoodopornographiesérie télé Depuis le temps qu’on vous le dit, les Internetz ont cassé notre belle langue: «Le langage internet: évolution ou recul? » demande Assimil ; nombreux sont les oiseaux de mauvais augure contre lesquels nous avons lutté quand nous étions en thèse, par exemple (quand on a mon âge ou un peu plus). En vrai, j’exagère, dans la vraie vie, j’en rencontre peu… uniquement parce que je fais de la recherche cool avec des gens ouverts, sympathiques et qui travaillent sur des corpus nouveaux. Mais comme toutes les chercheuses en trucs un peu cools, il y a forcément des « oh, c’est quand même génial qu’on nous laisse faire ça ! » qui veulent dire, en creux, qu’il serait attendu qu’on ne nous laisse pas parler d’étiquette de pot de confiture[1] et autres corpora[2] rigolols. Je me souviens de ma déception intense en attendant la fin d’une conférence d’un ponte en linguistique, genre OG, qui a claqué un petit « oh, la linguistique, sur Internet ? Déjà, nous avons tant à faire à analyser Zola *insérez un rire méprisant d’homme blanc check ta position man* », j’en étais sortie défaite. C est là où le moi-du-passé aurait aimé rencontrer le moi-du-présent pour qu on discute Pulp Studies.Définition en évolution :Ce que l’on nomme Pulp Studies, c’est l’ensemble des stratégies de recherche mises en place par les chercheureuses dont les corpora sont tels qu’il n’est décidément plus possible d’en prendre la mesure par les moyens traditionnels. C’est l’équivalent méthodologique des Folk Studies, où non seulement les savoirs sont situés (Haraway, 1988) mais où la méthode est située également. On peut aussi voir ça, me semble-t-il, comme une extension moderne des Cultural Studies. Je ne réinvente pas la roue, je prolonge simplement ici les réflexions contemporaines sur les objets minoritaires, déconsidérés, car, comme dirait mon directeur de thèse, « on ne juge qu’à l’aune de sa propre ignorance[3] ». C est aussi le statut des corpus, composites (Paveau, 2012) dont la matière est multiple et à prendre dans leur cadre sous peine de perdre du sens et de la matière à analyser, qui vient intervenir dans ces façons pulp de faire de la recherche contemporaine.Comment voir : c’est tout l’enjeu des luttes sur ce qui pour finir comptera en tant que description rationnelle du monde. (Haraway, 2015)Qu est-ce qui compte alors en Pulp Studies ? Un regard décalé sur la description rationnelle : on peut être dans la raison et proposer de nouveaux formats. Et surtout, sans que cela ne nuise à la qualité de ce qui est proposé, dans un esprit de rigueur scientifique et d ouverture d esprit bienveillante. Quand on essaie, tâtonne, quand on propose des formats pas encore tout à fait sanctionnés par des années et des années de soumissions à des cadres établis, c est forcément un peu chaotique. Mais comme dirait John Lang, « c est pas parce que c est le chaos que c est le bordel ». Il y aura bien quelques accidents de parcours, mais où n y en a-t-il pas ? C est aussi pour cela que le terme de Pulp Studies sert aussi à empouvoirer (ou à l empowerment, ou à l empouvoirement) les chercheureuses en proposant aussi un pas de côté quant à un certain corporatisme, quant à une façon réductrice de voir la science. Avec bonheur, j ai vu des conférences mêlant anthropologues, linguistes, juristes, spécialistes de cinéma ou de littérature comparée, où les méthodes étaient tout à fait différentes, mais surtout inspirantes pour les autres, à mon sens.Les Pulp Studies, c’est ce qui est né d’une conversation à laquelle j’ai participé avec Esteban Giner, Rémi Cayatte, en compagnie de Fanny Barnabé et Martin Ringot où nous avions buté sur un mot : voulions-nous faire des études pop ? Punk ? Non, Pulp, comme des romans de gare, comme des sous-corpus où le rire méprisant laisse place à un silence content de découvrir de nouvelles choses, sous de nouvelles formes.Quand je fais de la recherche sur le jeu vidéo, j’aimerais écrire un article sous Twine pour montrer les embranchements quasi-rhizomiques de ma pensée. D’ailleurs, pourquoi ne pas en faire le compagnon d’une page de diffusion de commentaire académique en-jeu ? Pourquoi ne pas proposer des articles composites, plus tout à fait écrits linéairement à 100% mais aussi complétés par un (ou plusieurs) médias qui permettent au lectorat de comprendre en s appropriant réellement le sujet abordé ?Quelques initiatives actuellesC’est ce que de nombreux camarades font en cumulant recherches et jeux vidéo (L’OuJeViPo, Esteban Grine) sous différentes étiquettes, avec des curseurs plus ou moins vers le jeu, plus ou moins vers la création de contenu : vidéaste, créateur de jeu, un peu de recherche, un peu de vulgarisation C est aussi la raison pour laquelle à mon avis, nous (universitaires) faisons toustes des blogs de recherche ici, sur Hypothèses : parce que nous nous emparons de nouveaux espaces (pas si nouveaux, E. Verdeil date les premiers blogs scientifiques aux années 1990).Les mains tendues vers le décloisonnement de la recherche hors les murs habituels des revues scientifiques et autres livres se multiplient. Parmi les exemples qui me viennent en tête, Claire Cornillon et son essai-vidéo sur The Leftovers qui se lit des deux manières données par l intitulé, entre l essai (et donc la comm scientifique) et la vidéo ; c est aussi une extension de ce que certains vidéastes de YouTube présentent sur un format nativement numérique et non-destiné à des publics universitaires.Vers des publications pulpElsevier propose aussi l inclusion d articles vidéo dans ses pages Mais attention, ma joie a été rapidement remplacée par de la surprise : pour le moment, ça reste surtout réservé aux revues comme VideoGIE, qui, comme son nom ne l indique pas forcément à première vue, traite de l Endoscopie Gastro-Intestinale. Sur ce, je serais super rassurée si jamais les spécialistes qui lisent la revue de Gynécologie Mini-Invasive regardaient ces vidéos[4].La revue angliciste Angles se donne aussi comme but d' »utiliser pleinement les possibilités offertes par la publication numérique et divers modes d expression : texte, image, vidéo, podcasts, hyperliens [5]  » dans sa présentation générale.Bref, le vent semble tourner et ma liste non-exhaustive d avatars de recherche moderne a l air de montrer que la recherche du 21è siècle sera peut-être un peu décloisonnée En cours : je vais proposer un article avec une vidéo de démonstration sur Shakespeare PNJ en jeu vidéo wish me luck !Bibliographie minimale :Haraway, D. (1988). Situated Knowledges: The Science Question in Feminism and the Privilege of Partial Perspective. Feminist Studies, 14(3), 575-599. doi:10.2307/3178066Haraway, D. J. (2015). Simians, cyborgs, and women: The reinvention of nature. New York : RoutledgePaveau, M.-A. (2012) « L intégrité des corpus natifs en ligne », Cahiers de praxématique [En ligne], 59 | 2012, document 3, mis en ligne le 01 janvier 2015, consulté le 29 novembre 2019. URL : http://journals.openedition.org/praxematique/3359La recherche d Eric Verdeil sur le blogging scientifique, où vous pourrez trouver un résumé de conf ici, déjà cité dans l article, et sur son site personnel//blog scientifique. Je recommande particulièrement la lecture de « Doper HAL face aux réseaux sociaux académiques » et « Comment je blogue« .Recommandation décalée : pour les recherches concernant cet article, j ai retrouvé P. de Munnynck, qui fait un très joli point God (sans win) en fin de parcours après une phrase d intro du feu, « Le savoir humain est un », (l équivalent d un plus moderne « tu te la prends, tu te la roules, tu te la manges, Monique ». Personne n oserait plus commencer un article comme ça, si ?). La curiosité en plus, c est de se réclamer à la fois scientifique et religieux, ce que je trouve relativement bien ficelé dans cet article bien, bien ancien.De Munnynck P. M. L Hypothèse scientifique (suite et fin). In: Revue néo-scolastique. 6ᵉ année, n°24, 1899. pp. 337-351.Pour citer ce billet: Goudet, L., 3 décembre 2019, “Pour une approche pulp de la recherche“, Mes Langues aux Chats [Carnet de recherche], https://lac.hypotheses.org/?p=1023, consulté le…Je dis ça, mais en vrai, j’ai adoré un article sur le performatif dans les recettes, par Bergounioux et Eshkol, qui m obsède un peu en ce moment. [ ]A ce sujet, je fais de la pub pour les copains, mais la vidéo «Jouer, c’est marrant ou pas? » devrait apporter des compléments d’information sur le fait que non, jouer, c’est pas que du lulz en barre. [ ]Meilleure phrase jamais ; j’essaie de m’en souvenir alors que mon monde de références est, lui aussi, entièrement façonné à l’aune de mon ignorance du reste. [ ]J ai essayé de regarder un truc sur les tératomes vaginaux, on va se dire non pour la reconversion en gynéco, même si les auteurs parlent malicieusement de tératome fistulisé, expression que je n aurais JA-MAIS dû écrire de ma vie. [ ]« to make full use of the possibilities offered by digital publication and different modes of expression: text, image, video, podcasts, hyperlinks… » [ ] La Soutenance, a priori, c’est un moment où les membres du jury (les Harder Better Faster Stronger que toi, et de plusieurs milliers de kilomètres) te mettent une fessée intellectuelle très ritualisée ou te complimentent sur un mini-truc, que tu pensais que tu le mettrais là pour faire joli et en fait, c’est une vraie découverte. C’est les seules personnes qui ont déchiffré la bête et qui sont là pour lui regarder les dents et vérifier si elle peut faire un petit sprint comme ça pour faire plaisir, et dire que son garrot est un peu trop haut, son museau un peu trop pointu, mais il a le bon nombre d oreilles alors ça passe.La Soutenance s’accompagne de ses demoiselles d’honneur, la Préparation administrative (où sera le pot de thèse ? Où est le formulaire 2K87 signé par toute la Terre ? Aurai-je le droit de soutenir alors que je suis à 2 heures du moment M et qu’on m’a pas tamponné le laisser-passer officiel ?) et le Discours Liminaire.J’ai vécu une période pré-soutenance assez facile, dans l’abandon de moi-même et la fleur au fusil, tranquille, j’avais une vie à côté, je me laissais porter par la béatitude. Non, je plaisante. J’ai vécu ma soutenance cent fois avant de la vivre. Par heure. Je m’inventais des questions et des réponses, je fantasmais le moment de l’adoubement, et j’imaginais les membres du jury en train de lire le manuscrit en annotant « c’est complètement faux ça » ou « pauvre enfant, va donc plutôt ouvrir un salon de toilettage canin » dans la marge. Il m est arrivé de me réveiller en pleine nuit parce que je verbalisais à haute voix des réponses à des questions oniriques. Je ne comprends même pas les poulitous pré-thèse qui disent que ça a l air trop fun. Fuyez, malheureux.Je vais faire ici une comparaison de la soutenance de thèse pour les gens de la génération X, voire Y[1] .La soutenance de thèse, les gars, c’est comme la première saison des Chevaliers du Zodiaque, que j’ai revus maintenant que j’ai le temps (enfin, je triche, j’ai vu les CdZ en abrégé, j’ai bien ri, et j’ai été repêcher mes coffrets DVD).De gauche à droite : Shiryu le dragon, Hyoga qui fait du froid et le cygne, Seyar le vrai héros, Shun le fragile et Ikki l homme providentiel. Sans compter Cruchasse Athéna derrièrePour les plus vieux qui ne connaissent pas, je vous la fais courte : cinq (mais en fait quatre, y’en a un qui fait rien qu’à se reposer dans un volcan et à faire le deus ex machina) jeunes, les Chevaliers de Bronze, en bas de l’échelle de cette chevalerie gréco-fantaisiste, doivent parcourir les 12 maisons du Zodiaque (du Bélier aux Poissons) en moins de 12 heures pour pas qu’une dame qui serait la réincarnation d’Athéna ne meure d une flèche dans le cœur qui s enfonce petit à petit. Du coup, ça se bastonne un contre un (avec des variations) entre des petits de Bronze qui comprennent pas grand-chose à la vie et les Chevaliers d’Or, les plus puissants chevaliers de cet ordre (un par maison/signe du Zodiaque—maintenant, vous savez comment je sais quel signe vient après l’autre) et qui maîtrisent le 7ème sens après s être fait rempailler le carafon.Là, vous allez me dire « Qué 7ème sens ? On n avait pas eu un mémo en SVT niveau CE1 qui disait qu on était à cinq ? ». L’idée, c’est que le dépassement de soi (représenté par sa cosmo-énergie—je sais que je soulève plus de questions que je n’y réponds) soit tellement intense qu’il y ait une exhortation suprême de la chose l ultime cosmos qu il est à l intérieur de toi et que tu as une galaxie énergétique dans ton petit corps. C’est un peu ça, le 7ème sens, la méga-transcendance de soi qui permet de faire des attaques de dingue[2] .Walk into the club, like whaddup I got a big cosmoénergie.En gros, en soutenance de thèse, on commence à faire son discours liminaire où on présente sa thèse, les méthodologies, les résultats et autres difficultés [l équivalent du manifeste du début de la saison, « oui, on va te sauver, Athéna, alors que tu étais une enfant atroce qui nous martyrisais dans cet orphelinat alors que tu étais la petite fille du monsieur atrocement riche qui nous élevait à la dure patati et vas-y que tu nous montais comme des mini-poneys et que tu y allais à la cravache mais on est inexplicablement sympas donc on va y aller »], et ensuite, on affronte un à un les membres du jury, qui ont chacun leur force sur un sujet ou un autre, comme ces chevaliers d Or. Là, on augmente sa cosmo-énergie intellectuelle, on balance quelques arguments qui semblent corrects [un petit « météore de Pégase »]. Si on se fait tacler, on perd ses sens les uns après les autres [revoyons ensemble les épisodes entre la Vierge, le chevalier-le-plus-proche-de-Dieu et son attaque de Métempsychose/les Trésors du Ciel, de mémoire] mais on peut tenter de se relever même sans vue, ouïe, toucher, goût, odorat [comme un chevalier du Phénix] et se dépasser grâce aux épreuves.« Page 402, j’aimerais bien comprendre l’analyse du… »Ou alors on peut sortir un argument très très bien balancé alors que personne n y croit [comme un Shun contre le chevalier du Poisson]. On peut aussi être enfermé dans un piège rhétorique sans appel (et souvent justifié), et ne pas pouvoir s’en sortir [comme Hyoga et le cercueil de glace. Sauf qu on serait sans Shiryu et son armure abusée-vazi-la-puissance-du-vieux-maître-qui-lui-donne-son-couteau-suisse-d armure[3]. Surtout, on ne dispose pas d un Shun qui viendrait nous réchauffer comme Hyoga, dans le moins crypto des moments cryptogays de la série].« t’inquiète pas, 3.1.2.1.1.2 alpha, on va s’en sortir ! Je te réécrirai, tu verras ! »Il y a aussi des moments de grâce [comme quand le Taureau laisse passer Seyar[4] après qu il lui a dégommé une corne], où on est sur la même longueur d’onde de la personne à qui on s’adresse alors qu on est beaucoup plus quiquignou sur la question.« Haha, tu as bien déjoué ma question technique, je te laisse passer ! Je n ai plus de question, merci pour ces réponses ! »Contrairement à chaque Chevalier d’Or qui prend environ une heure à battre, ici, on est dans le domaine de la demi-heure par membre du jury. Sans les expansions et compressions temporelles qui font que les 12h passent en 73 épisodes de 21 minutes[5]. Et il y a très peu de princesse avec la flèche du Sagittaire dans le cœur aussi, on se doute bien que si les pré-rapports sont OK, on va l avoir, ce doctorat mais on doute. Comme avec l autre et sa flèche dans le cœur, en fait. Si ça se trouve, on pourra pas la sauver être adoubé. Bref.Il y a aussi une pause [la publicité du milieu de l’épisode] et un moment un peu douloureux pendant les délibérations, où on se demande à quelle sauce on va être mangé [le moment où les 12 heures sont écoulées, où Seyar essaye d’ajuster le bouclier d’Athéna vers le corps de la cruche pour la sauver tout à fait] et où on flippe méchamment. On a aussi les sidekicks qui font des coucous à la caméra, comme Kiki, l’assistant du chevalier du Bélier, ou la bande des moisis qui restent avec Athéna à rien faire pendant que les héros lui sauvent la vie en battant vaillamment les chevaliers d Or. Oui, non, cette comparaison entre les gens dans le public et les Chevaliers du Zodiaque marche moins bien ; ta maman aura toujours beaucoup plus de swagg que le chevalier du Lionnet, même si elle est à moitié assise sur un gros sac en intissé pas discret contenant les victuailles pour le pot de thèse, et qui fait crounch-crounch pendant 4h[6]. En fait, tes sidekicks, c est eux qui t aident à tenir la pression quand tu peux leur glisser un petit regard paniqué pendant la soutenance.« Go vas-y fonce vas-y on y croit tu vas y arriver #Soutine #Docteur #Bisous ! » (Ban du Lionnet ton oncle qui t a demandé à quoi servait ta thèse mais qui est venu quand même alors on l aime bien)Non, vraiment, la soutenance, c’est comme la première saison.Là où nos amis chevaliers de Bronze ressortent victorieux mais tout cassés (je crois que tout le monde est au moins dans le coma), le nouveau docteur ressort victorieux mais tout fatigué. Ouais, non, c est pareil. À titre d’exemple, et je ne pense pas être la seule, j’ai développé pendant ma soutenance un rhume qui m’a clouée une semaine au lit, et je n’ai pas pu dormir pendant 3 jours. Le contrecoup est un peu violent, mais au moins, je n’ai pas monté des milliers de volées d’escaliers pendant la soutenance, c’est un plus non négligeable.C’est un peu le moment où je me rends compte que je suis vieille. C’est pour la génération V pour Vieux. [ ]J’espère ne pas faire de faute, pour les super-puristes des CdZ dont je fis longtemps partie Avant la Thèse. [ ]D autant plus que ton Vieux Maître des Cinq Pics a parlé en premier, et certainement pour chauffer la scène et dire du bien ; impossible de te sauver une fois que votre duo de Batman et Robin est fini [ ]J’adopte ici la graphie francisée, même si Seiya me paraît beaucoup mieux. [ ]En fait, j’ai calculé : si on considère qu’on rentre dans le Sanctuaire à l’épisode 41, en fait, on respecte plus ou moins les 12h, on est même en dessous ! Oui, je suis nerd comme ça. [ ]Rant hors-sujet : Mais qu’est-ce que c’est que cette connerie de constellation du Lionnet, là ? Et suis-je la seule à connaître son nom ? [ ] Les petites bêtes de mémoires, Maîtrisette et MasterTwo[1] ont été des créations heureuses, dans une sorte d’ivresse de rédaction. Je me souviens de sorties de cours de master où je disais à mes copains « bon, je rentre, je vais écrire un peu, j’adore le nouveau Word (2007) ! ». La connasse, quoi. ll y aurait une machine à remonter le temps, j irais moi-même me coller un bon coup de bouleCe souvenir est sponsorisé par le halo de joie qui entoure les frustrations diverses, hein. En vrai, ni écrire ma maîtrise, ni écrire mon M2 n’ont été faciles, mais c’était quand même pas Bouglione-avec-le-jongleur-dévoré-par-les-licornes-dressées au même point que la thèse. Ni en terme de quantité d’écriture, ni en progrès, ni en travail.La thèse a été douloureuse du début à la fin. Aux frustrations de ne rien comprendre et de ne rien savoir, au début, s’est substituée la douleur de ne jamais pouvoir être exhaustive. Puis de devoir répéter des concepts que je connais par cœur, parce que j’ai tendance à me dire « si je connais Tartaoui 2008, c’est que TOUT LE MONDE connaît Tartaoui aussi ». Ah bah non. Par définition, l’objet de thèse est unique et spécial, et peut-être que les membres du jury auront lu Tartaoui (c’est même probable), c’est pas pour autant qu’ils ont hurlé comme des groupies des Beatles en trouvant un enregistrement improbable d’une de ses conférences au Collège de France, et qu’ils ont patiemment cousu Tartaoui avec les théories de Didlidou 1998 et des constatations super intéressantes tu-peux-pas-test que tu as faites featuring ton corpus. Et il est possible que Tartaoui ne dise pas tout à fait ce que tu comprends de lui… Dompter une bête passe donc par écrire sur son corps « Ici, vous prenez l’embranchement du troisième chapitre, direction deuxième section ». Et de répéter que Tartaoui est le king d’un truc en fait vraiment obscur parce qu’il a fait une note de bas de page d’un article qui a révolutionné toute la réflexion de ta 4è partie.En plus, la bête est parfois pas tout à fait comme on s’y attend : il faut enlever ou rajouter une section, couper une patte parce qu’elle dépasse trop. J’ai détesté devoir enlever de belles pages, à cause d’un « stop in the name of love » de mon directeur de thèse.Elles me semblaient si légitimes à première vue, et, avec le recul, étaient bien évidemment de trop C’est comme si je refaisais un poumon au bloc opératoire et que le chirurgien général me disait « Dis donc, cocotte, tu t’es laissée emballer, tu as branché un ventilateur au patient. C’est joli, c’est pratique, mais ça ne fait pas un poumon, un poumentilateur. ». Voir le lapin-bougeoir d’Alby pour se convaincre que parfois, les meilleures idées sur le papier ne sont pas les meilleurs cadeaux à l’arrivée.Et on se sent coupable, pendant des années et des années. Je me suis sentie très coupable de faire d’autres choses que ma thèse. Elle avait faim de pages, de vie et de complétion, et moi je prenais la peine de faire une journée off. Quand j’étais malade, c’était quasiment les seuls moments où la culpabilité se faisait moins entendre (parce que la fièvre et la fatigue m’aidaient). Même vers la fin, où il n’y était plus question de séances de travail aussi longues, la culpabilité de faire autre chose que du travail ne me quitte pas. Du coup, la vie devient une négociation très longue avec soi-même. L’objet de labeur est toujours en arrière-plan. Une sortie entre amis ? Quel degré d’alcoolémie est acceptable pour continuer à rédiger la sous-partie suivante et se sortir 4h de travail d’un manque de sommeil ? Une communication à préparer ? Pas de problème, mais je retranche tant d’heures à ma thèse, et je remettrai subtilement tel et tel morceau dedans, pour me donner bonne conscience. Un cours à écrire pour le lendemain, parce qu’avec deux-trois impondérables, on a pas eu le temps de le boucler ? OK, mais la thèse te regarde avec mépris, en se disant « tss, pauvre cruche, pour qui te prends-tu, à faire passer tout ça avant moi ? »[2]Même après la fin, il faut quand même y penser, je me dis « non mais c’est pas parce que c’est fini que c’est la fin, faut tout relire maintenant ! » Le grand vertige du vide, c’est à la fin de la rédaction. Bon, on a un chapitre à finir. Et un autre à corriger. J’avais fait un beau organigramme, scindé en parties à changer, à faire relire, qui les avait relues, lesquelles je devais rechanger… et un beau jour, parce qu’on va plus vite que son directeur, parce qu’on se rend compte que les deux parties bricolées un jour d’inspiration sont pas si nulles que ça, le résultat final est là.Le blues de la touche « imprimer »Et soudain, plus de thèse à écrire. Plus d’arrière-plan. Plus de raisons de se retrouver, seul face à la bête à qui il faut tricoter un foie théorique ou une main conceptuelle pour attraper le cœur qui se situe au chapitre suivant. La bête me regarde, je la contemple et j’ai le vertige du vide. Qu’est-ce qui se passe après, quand la bête est assise sur un rayon de ma bibliothèque, comme ses petites sœurs de maîtrise et de master 2 ? Parfois, elles me faisaient des coucous gentils, mais les petites sœurs n’ont pas mangé 6 ans de mon arrière-plan mental, tout au plus un an. Alors certes, certes, on a pas forcément encore soutenu, mais on a déjà vécu le moment de l’accouchement (de l’imprimante) de la thèse.Je me souviens, c’était début septembre, quand il n’y a encore personne à la fac. Là, on a regardé, mon DT et moi, les pages sortir les unes après les autres (c’était une imprimante d’université rachetée d’un surplus soviétique en 1988[3]. On a fait une copie recto[4], donc on a bien eu le temps de regarder le tiroir de sortie se remplir, avant de le vider, le temps que de nouvelles pages le remplissent à nouveau. Ça aurait pu être émouvant si ça n’avait pas pris 2h30 ; ou plutôt, ça a été émouvant au tout début « Ooh, la belle page de couverture ! » et à la fin « oooh, l’imprimante a réussi à ne pas calencher au milieu de l’impression ! ». Mais je me suis retrouvée avec un tas de feuilles, et un désir impérieux de le serrer dans mes petits bras et de le défendre à la sortie du métro.Le travail ainsi imprimé vient orner mon bureau, avant les tirages officiels des vrais beaux exemplaires reliés, avec les 34 versions du manuscrit, qu’on garde parce qu’on sait JAMAIS parfois c’est la GUERRE et les ENFANTS SOUFFRENT (et si ça se trouve, le DT a glissé un bon mot, ou une remarque qui risque de tomber à la soutenance alors ON GARDE TOUT COMME UNE VIEILLE FEMME QUI COLLECTIONNERAIT LES PROSPECTUS). Et même une fois la soutenance passée, on garde tout, ça peut servir. Peut-être vais-je faire du tri avant mon prochain déménagement (j’ai calculé que j’avais au moins 10 000 pages easy de notes et de versions à divers stades d’évolution. Je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec le labo du savant fou dans les jeux de survival horror où il y a des créatures bizarroïdes et peu finies dans de grandes cuves, là, qui flottent un peu /Alien, avec une créature toute scrofuleuse, qui dirait « tue-moi ».Bref, un truc un peu irrationnel. Mais on avait déjà eu la Grande Crise Papetière (où il y avait plus de bon petit cahier de recherche chez Bleu Dépôt, et on avait dû écrire sur un carnet même pas à spirales/sans ligne/format italien[5], qui avait poussé à la Restockaison de Juillet, celle où on a acheté 18 fois le même stylo et le même cahier et les mêmes notes collantes parce qu’on sait JAMAIS. Nevermore, la Grande Crise !Je ne sais pas pour les autres, mais le doctorat a créé en moi des poussées fétichistes papetières.Maintenant qu on a des amis qui nous ont soutenus pendant notre passage de chenille à un autre modèle de chenille plus grand, grâce à des conseils avisés du DT,  et qu on a assez arrosé de science et de tournures maladroites notre petit sujet initial tout craintif, il sera donc bientôt temps de passer à la soutenance, sujet du prochain billet de la série.Comme Mewtwo la honte je sors. [ ]Pour la cohérence de la métaphore, imaginez ici la Minothèse comme un chat boudeur. Le chat boudeur a une aptitude particulière à faire le méprisant si le ratio minute/grattouille du ventre n’est pas respecté. [ ]J’exagère honteusement. C’est certainement un petit modèle de 1996, mais je suis mauvaise langue. [ ]à l’époque, le recto-verso n’existait pas. [ ]barrez les mentions inutiles. [ ] Rechercher dans OpenEdition Search Vous allez tre redirig vers OpenEdition Search

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